Ven. 18 Nov. 2016, 10:16
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Samedi 5 novembre, vers 22h15, un homme d’une vingtaine d’année a fait une chute de plus de trois mètres au fond d’un puits dans les catacombes, dans le XIIIème arrondissement de Paris. L’un de ses amis demande de l’aide en interpellant les passants à travers une bouche d’égout, « avenue d’Italie, à quelques mètres de l’arrêt de métro Tolbiac » se souvient l’un des sapeurs pompiers présent sur les lieux.
La version des Pompiers
Les sapeurs pompiers de la caserne Masséna sont les premiers à venir en aide au jeune homme. Ils ont du mal à retrouver la victime, dans ce dédale de couloirs sombres. Après presque 15 minutes de recherche et plus de 5 minutes de marche les sapeurs découvrent, un homme vêtu de noir, assis au fond d’un puits, trois mètres plus bas. « Il se plaint de douleurs à la tête, à l’épaule et au coude. Le chef d’agrès décide de lui faire parvenir un harnais de sécurité pour éviter qu’il ne tombe plus bas », car le sol est instable, relate la page Facebook des Pompiers de Paris.
pompier paris
L’équipe médicale et le groupe d’intervention en milieux périlleux (GRIMP) rejoignent les secours déjà présents sur place. Le médecin de l’ambulance de réanimation décide de médicaliser la victime. Après l’avoir sortie du puits, les pompiers décident de l’immobiliser dans un brancard. Traversant des couloirs étroits en pierre calcaire, la victime portée par le GRIMP est ensuite remontée à la surface via une bouche d’égouts, pour être emmenée dans l’hôpital le plus proche.
Le hoax : une bande de pote… de l’école de Police
La version officielle s’arrête là. La préfecture de police, le parquet et les pompiers ne veulent pas en dire plus. Même son de cloche dans les différentes institutions, c’est une histoire « mineure et habituelle ».
C’est le cas, il y a au moins un abruti par an qui se s’étale la figure dans les bas-fonds de la ville et, les pompiers sont là pour torcher le cul de ces « adultes » en mal de sensations fortes. Ces personnes sont nommées les cataphiles, des amateurs des souterrains. En explorant les forums aussi obscure que les dédales de souterrains du « grand réseau sud », une personne lambda peut facilement tomber sur ckzone, forum de nihiliste, amateur de catacombes. Entre quelques conseils sur les plaques d’accès soudés ou déboulonnés, les membres éminents de ce type de site crache leur venin sur les habitués du monde du dessus : les « touristes ». Ces morlocks, ces individus qui se terre pour faire la fêtes conspuent les non-initiés aux pratiques des catacombes. Sur le terrains ils s’amusent à faire peur aux « touristes » et sur la toile, ils s’amusent à raconter les histoires les plus rocambolesque, pour se faire mousser auprès de ces copains, derrière son écran, pour que ça communauté n’est pas un seul intru dans son giron. Cette communauté, qui a passé plus de temps sur les forums, que dans le ventre de leur mère sont aussi étrange que nauséeux, entre les délires malsains d’un gamin pré-ado et la xénophobie ambiante d’homme-taupe, mon coeur balance.
« En soi, la chute n’a rien de très spectaculaire, c’est un peu la faute à pas de chance », commence Georges, alias Georges V, alias Jean-Baptiste, dans un long mail qu’il m’a envoyé. « J-B » raconte qu’il est policier et amateur de catacombes depuis quelques années : « oui, parce qu’on est poulets en région parisienne, une bande de potes sortis de la même promo d’école de police » explique-t-il. Il use et abuse du contexte actuel « la grogne des flics » et enchaine sur tes propos où il joue tantôt la victime et tantôt le bourreau. Lui et ses copains descendent de plus en plus souvent, pour se détendre. « On revenait d’un rassemblement », continue dans son élan mythomane Jean-Baptiste-Georges. « On a décidé de descendre », après une heure de marche en direction de la Salle PTT « un ancien abri sous la poste du XIIIème, entre Choisy et Italie » désormais rempli de tag colorés, de bougies datant de plusieurs mois et de tessons de verres. Arrivé dans la salle, « notre joyeux luron a sauté sur le rebord du puits, comme si c’était une estrade ou une scène pour tenir un discours … L’intéressé était un peu survolté, certes, mais ça s’inscrit dans le contexte de la soirée. »
La grogne au fond du trou
Le jeune homme, d’au moins 1m80, à l’allure athlétique et rasé de près, se lance dans une diatribe sur la grogne des flics. La planche vétuste placée sur le puits, qui a servi de table de fortune lors d’Halloween, craque sous le poids du policier en colère. Il chute sur trois mètres, peut-être plus. L’orateur est blessé à de nombreux endroits « la réaction au choc le rendait peu enclin à discuter avec nous, malgré le côté groggy, les signes vitaux étaient bons » se remémore Jean-Baptiste. « Un collègue qui n’est pas expert des lieux mais assez débrouillard pour localiser un puits a donné l’alerte comme il se doit, accompagné d’un autre par mesure de sécurité », tandis que le reste du groupe est resté près du blessé.
Le GRIMP a vite pris le relais. Georges, lui met en cause les pompiers, parle d’entente cordiale entre les différents corps de sécurité. Une accusation sans preuve de traffic d’influence, équivaut à une diffamation passible de 12.000 euros. Mais Georges pense qu’il ne risque rien en racontant ses élucubration et en bavant sur ceux qui lui sauve la mise à chaque fois qu’il se retrouve bloqué dans les souterrains.
« La solidarité est de mise et ils n’allaient pas nous enfoncer davantage. Sur le terrain, on est souvent confronté aux mêmes difficultés et il nous arrive de fermer un oeil aussi quand un pompier fait une connerie pardonnable… on est humain, dans le même bateau. Evidemment, on n’en menait pas large, mais dans ces moments là, c’est la sécurité du blessé qui compte et on prend sur soi » continue Jean-Baptiste-Georges.
A la recherche d’un havre de paix
Enfin, il arrive à l’explicatif final, avec des propos incohérent. Il raconte que dans les sous-sols « on a toujours été bien accueillis. Les réactions hostiles à notre égard, à cause de la profession, sont plus nombreuses en surface que sous terre. » Alors que ces amateurs du sous-sols sont ouvertement communautaires, sadique et menteur, Georges s’attarde sur l’odeur d’urine mélangé à la terre qui règne dans les bas-fonds. « C’est reposant ». Il aime ce monde sous-terrains « parce qu’on se coupe du chaos du monde extérieur, et excitant, parce qu’on est dans ce grand terrain de jeu interdit. Que du plaisir, une bonne ambiance. », conclu Jean-Baptiste, alias Georges.
N.B.: L’histoire raconté par Georges n’est pas réel, et son groupe d’ami n’existe pas. Ce n’est qu’un homme seul derrière son ordinateur qui déteste le monde qui l’a rejeté, il y a déjà plusieurs années de ça.