Ven. 30 Oct. 2015, 16:34
5 Aga El Mariachi Jahirange Monsieur S PeteParada |
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Parmi les articles, il y en a dont la lecture est limpide, agréable et instructive. Il y en a d’autres qui sont clairement imbitables. Et là je rejoins quelques critiques émises plus haut : c’est du verbiage, du remplissage, de la branlette. Peut-être que ce sont des considérations qui ont mal vieilli, que j’aurais trouvé ça génial au début des années 1980, toujours est-il que les analogies urbanistiques, sexuelles (oui, les catas c’est jamais qu’un trou…) ou autres, non seulement ça tombe à plat, mais c’est même carrément pénible à lire.
Du coup si je me concentre sur l’intéressant, je conseille la lecture prioritaire des articles :
1. C’est un CR de descente qui en vaut d’autres. A cela près que c’est un CR de première descente, et qu’il a trente-cinq ans d’âge.
2. C’est un CR de recherche (bibli et articles de presse contemporains).
3. Histoire (géologie, exploitation, IGC).
4. La perception des catacombes par Madame Michu (les deux meufs ethnologues sont allées faire du micro-trottoir dans la queue à Denfert).
5. Les must see du GRS en 16 points.
6. La fameuse typologie cataphile. Ca a fait jaser dans ce topic, pour ma part je ne trouve pas ça débile. Visiblement la réédition de 2008 présente en annexe une version approfondie de cette étude.
7. Scènes vécues ou rapportées (teuf au VdG, sortie entre collègues : « inversion de la hiérarchie »…, descente sauvage de géologues pro)
8. L’histoire de l’ouverture et de l’aménagement des Capucins, qui est encore relativement fraîche à ce moment-là et dont certains actes se jouent au cours de l’étude. C’est sûrement l’apport principal de ce bouquin, bien qu’il faille laisser l’épisode à sa juste place dans l’Histoire… Ca donne en tout cas une idée de l’ambiance qui régnait, de la composition et de l’organisation des groupes qui descendaient, etc. De ce point de vue-là, c’est un témoignage singulier.
9. Arrivée des flics dans le réseau en 1982, équipe dédiée. Elle raconte comment ça a commencé ; si tout est vrai, c’est intéressant aussi. Un peu de recul est pris sur le récit et une idée pas con est avancée : se donner les moyens de fermer totalement et définitivement les catas évacuerait les cataphiles mais n’empêcherait pas ceux qui ont une bonne raison de s’y planquer de le faire. Je cite, ça sera plus clair. « Cette agitation souterraine, où chacun, pour mieux se cacher, espionne les traces laissées par les autres, a pour effet pervers une régulation des déplacements. Ce contrôle indirect est plus efficace que ne pourrait l’être un service d’agents appointés ou une distribution sélective des permis. En effet, en circulant aussi anarchiquement à travers le réseau, les cataphiles découragent – involontairement – ceux qui voudraient se réfugier là de manière permanente pour quelque activité illicite. » Je suis ben d’accord avec la grosse. Et ça rejoint le constat du prunage sélectif des débuts. Même si la règle est évidemment tacite, et peut-être même pas pensée en tant que telle.
10. Un article sur le graffiti. Attention, on est en 1983, le « bombage » commence à peine à Paris, et là-dessous c’est encore du graffiti artisanal, comme en ont toujours fait les carriers et ouvriers, même si visiblement les cataphiles s’y mettent aussi. Le récit est pas mal concentré sur le fléchage. Les plans sont généralement filaires, peu fiables (cf. l’historique topo de Nexus) et beaucoup circulent même sans plan. Pour ne pas se perdre, le passage est marqué aux carrefours. Le sociologue range ça dans le graffiti, le raconte, l’étudie.
11. Le secret, la mythologie, l’entrée dans la communauté.
12. Là le bouquin commence à partir en couille. L’auteur a visiblement essayé une douzaine de drogues et nous rend compte des effets comparés. Je ne vois que ça pour arriver à ce résultat. Allez je lui concède un paragraphe qui tient la route, quand elle raconte la perception des battements du cœur quand on est seul dans une chatière. Ca ça m’a causé.
Ensuite il y a le 15 qui rend compte, embedded, d’ une soirée d’intégration à l’Ecole des Mines. Et l’article 18, qui raconte Décure et Port-Mahon. Après, honnêtement, il n’y a plus grand-chose.
Bref, un bouquin inégal, mais duquel il y a clairement des choses à retenir.