5 Frozzy lau la_gargouille LOUL saintloup |
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(Lun. 01 Dec. 2014, 16:32)ardnaxela a écrit : Mais la jurisprudence est claire et constante en la matière: elle entend l'atteinte à l'intégrité du cadavre comme toute action résultant d'un manquement au respect dû aux morts (Cour de cassation, chambre criminelle, 00-82.152). L'interprétation est donc volontairement très large, applicable parfaitement à un squelette ou à des ossements (et même à des cendres de crémation, Cour d'appel de Dijon, 2011).
Un seul et même article (réformé en 2008) du code pénal vise deux situations :
1. L'atteinte du cadavre
2. L'atteinte de la sépulture, du mémorial, etc.
Si tu casses une urne funéraire au Père Lach', c'est la seconde hypothèse qu'on retiendra. Ce qui ne fait pas trop avancer le schmiblick en ce qui concerne les ossements orphelins dont on cause (à moins que la CCass ait visé un tel cas).
Ici, on cause d'un crâne sorti d'on ne sait où, un peu res derelicta, nous dira l'accusé. Le bon souvenir du haut magistrat regardant le fond d'une bouteille de rouge sous terre il y a vingt ans a oublié ce paramètre : pour sanctionner, encore faut-il prouver, outre l'existence d'une sépulture, la provenance du crâne de celle-ci. Les morts tendent à voyager, ils ont diminué depuis les années 70-80. D'autres se sont simplement déplacé à l'aide de tiers qui ont voulu leur montrer d'autres galeries.
Citation :Mais pour moi la ligne jaune morale est là. Embarquer des ossements, les "privatiser" en les planquant dans un coin caché, les baigner dans la javel ou dans je ne sais quel bain, c'est irrespectueux et franchement douteux. Alors les passer à la laque pour les faire briller... Et pourquoi pas les peindre en rose et rajouter des strass bling bling? Si les ossements se décomposent ou pourrissent, laisse-les se décomposer ou pourrir, la nature agit, regarde mais ne t'en mêle pas.
Ce n'est pas binaire. Ce n'est pas mettre des paillettes roses OU laisser les morts en paix.
Le statut quo actuel consiste à renverser la mousse de ta canette de bière pas chère sur des squelettes qu'on a jetté dans une fosse, non pas pour garder un souvenir des morts, mais pour régler un problème de pression immobilière sur le marché des maccabés.
Ni leur dépôt à cet endroit, ni le fait de ramper aujourd'hui sur des tibias et manger des raviolis tièdes sur des décombres humains n'est signe de grand respect.
Et par comparaison, garder, restaurer, s'inscrit à mes yeux davantage dans une optique de conservation historique et de mémoire. Pas nécessairement, j'en conviens. Mais si on veut se la jouer grands maitres de la morale, on évite déjà de descendre pour vivre son adolescence tardive, se défoncer aux produits plus et moins licites et écouter de la musique moderne. Bref, on ne fait alors pas tout ce qu'on ne ferait pas non plus mettons dans un lieu de cultre, un mémorial pour les morts d'une guerre ou d'un génocide, ou un cimetière.
Mais bon, la loi et la morale, c'est de l'old school pré-1789.
Ajoute à cela l'(in)efficacité de la recherche des auteurs et leur poursuite. Mieux vaut miser sur la transmission des coutumes du microcosme qui consistent à ne rien prendre et ne rien dégrader que d'espérer que le bras vengeur de l'Etat s'avère efficace. On devrait s'abstenir de faire parce que certaines choses ne se font pas, et non parce qu'on a peur de se faire péter la main (ou le tibia) dans le sac. Parce qu'une audition libre avec convocation au SAIP qui fera un rappel à la loi au nom d'un substitut débordé... ça remettra sur les rails ceux qui sortent rarement des sentiers battus de ta morale, mais laissera froid les plus cons, coutumiers de ce genre de faits juste pour se marrer.