[Kalimero]

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Pour faire suite au tout premier post de cette rubrique ,
voici un lien sur le flambeau de pompier ...

(et je remercie au passage les personnes qui m'ont donné ce lien)

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Comment charger, allumer et entretenir ces flambeaux dont se servaient les sapeurs-pompiers dans le passé?

Texte J. Decloquement Photos Didier Forget, studio St-Quentin. SPMag 916 septembre 2000.

Au début de ce siècle, le commandant Cherrier, inspecteur du corps de sapeurs-pompiers du département de la Seine, souhaite voir le flambeau à  pétrole remplacé par le modèle à  acétylène du type adopté par le Régiment des sapeurs-pompiers de Paris. Le préfet de la Seine adresse alors une circulaire aux maires des 77 communes du département après avoir reçu ce rapport: «Depuis plusieurs années, le Régiment des sapeurs-pompiers de Paris a admis le principe de l'éclairage portatif par flambeaux et lanternes à  main à  l'acétylène obtenu directement dans ces appareils par l'action de l'eau sur le carbure de calcium concassé, pour remplacer les flambeaux à  pétrole.



En effet, l'éclairage au pétrole présente les principaux inconvénients suivants:

1) La grosseur de la flamme peu éclairante.
2) Sa nature jaune, fuligineuse et vacillante qui a souvent pu la faire confondre dans un incendie, au milieu de la fumée, avec une reprise de feu et a été cause qu'on a dirigé des jets de lance sur l'homme porte-flambeau.
3) Les mêches du brà»leur mouillées se rallument difficilement.
4) Le pétrole qui suinte autour du flambeau mélangé à  la suie produite par la flamme, forme un enduit gras qui, non seulement salit considérablement l'homme porte-flambeau, mais encore lui enlève une partie de ses moyens s'il doit s'aider de ses mains qui sont grasses pour monter aux échelles.
5) Le pétrole, liquide combustible, peut se répandre et servir d'aliment au feu.

Avec l'acétylène, les inconvénients sont supprimés:

1) Flamme petite, très éclairante, résistant bien à  la pluie et au vent.
2) Flamme blanche, fixe, très caractéristique, qui permet de reconnaître de loin le porteur à  travers la fumée.
3) Se rallume très bien après avoir été arrosée d'eau.
4) Propreté absolue, aucun suintement.
5) Aucun danger d'explosion, sécurité absolue.

En outre, le flambeau peut être rallumé sans le secours d'une flamme avec un simple brandon en ignition.

Un flambeau à  acétylène pour sapeurs-pompiers doit remplir les conditions suivantes:

1) Etre robuste.
2) Etre très simple de forme et de mécanisme et présenter, le moins possible d'organes saillants et de joints.
3) Etre facilement démontable, réparable et d'un entretien facile.
4) Pouvoir être constamment chargé, prêt à  fonctionner à  tout instant.
5) Posséder deux brà»leurs, l'un rallumant l'autre en cas d'extinction.
6) Donner un minimum de deux heures d'éclairage intensif

A la suite de nombreux essais pratiques, le Régiment des sapeurs-pompiers de Paris a adopté un type remplissant toutes les conditions exigées. Le nouveau flambeau est en cuivre, entièrement cylindrique, à  deux flammes, sans épurateur, avec distributeur d'eau à  pointeau et porte-becs rectangulaires, sans joints, directement soudé sur le flambeau et muni de deux systèmes de protection mécanique: l'un par tubes cylindriques, l'autre par boîte rectangulaire les recevant et ne laissant sortir que les flammes; tous ces organes se démontent. La hauteur totale du flambeau compris la douille pour le bâton et le porte-becs, est de 43 centimètres, le diamètre du corps de 8 centimètres. Toutes les casernes et postes du Régiment des sapeurs-pompiers de Paris sont actuellement pourvus de ce type réglementaire. Les flambeaux à  pétrole, en service dans les communes de la Seine, peuvent être facilement transformés pour fonctionner à  l'acétylène. L'adoption du nouveau flambeau constituerait un progrès sensible pour le matériel d'incendie des Compagnies et subdivisions des sapeurs-pompiers du département de la Seine.
Paris, le 15 décembre 1908 L'inspecteur des sapeurs-pompiers du département de la Seine, commandant Cherrier»

Des lecteurs de notre journal ont retrouvé des flambeaux à  acétylène et nous ont demandé leur mode de fonctionnement.

L'appareil comprend:
• Le réservoir supérieur (1) pour l'eau avec le système de distribution à  pointeau (12) et sa manette, (4) le tube central de dégagement du gaz, (10) le porte-becs (6) (7) avec son dispositif de double protection, (8) (9) l'orifice de remplissage et son bouchon à  chainette percé d'un trou de sà»reté (5). • Le réservoir inférieur (2) ou carburateur pour le carbure, qui se visse sous le réservoir à  eau en interposant une rondelle de cuir ou caoutchouc (11).

Chargement:

1) Séparer les deux résevoirs en les dévissant.
2) Emplir d'eau complètement le réservoir supérieur par l'orifice à  bouchon (5) en dévissant celui-ci; s'assurer que le trou du bouchon n'est pas encrassé et revisser le bouchon; vérifier que le tube central (10) n'est pas bouché ainsi que les becs: pour cela enlever la boîte (9), dévisser les protecteurs (8) et souffler dans chacun des becs. Si les becs sont sales y passer une épinglette (voir entretien), remettre les choses en place; vérifier que le distributeur donne de l'eau goutte à  goutte en tournant un peu la manette dans le sens du dévissage (sens inverse du mouvement des aiguilles d'une montre). Refermer ensuite la manette dans le sens du vissage (sens du mouvement des aiguilles d'une montre) jusqu'à  l’arrêt.
3) Mettre du carbure en morceaux dans le réservoir inférieur. Ne jamais en mettre plus de la moitié car il gonfle du double pendant la marche. On peut en mettre moins.
4) Revisser les deux réservoirs l'un sur l'autre avec le joint en place (11).

Allumage et réglage:
1) Tourner la manette en dévissant d'un tour environ. L'eau coule à  l'intérieur, le gaz se dégage, on sent l'odeur.
2) Attendre quelques secondes, et allumer les becs. Lorsque les flammes sont bonnes, elles ont une belle couleur blanche et ne font entendre aucun sifflement. Elles ne doivent pas fumer. Le réglage se fait en fermant ou en ouvrant un peu la manette: si la flamme siffle bleuâtre, fermer un peu car l'eau coule trop vite; si la flamme est jaune et fumeuse, ouvrir un peu car il n'y a pas assez d'eau.

Extinction:
Si on veut éteindre avant épuisement complet de la charge, fermer d'avance la manette à  eau et laisser la flamme baisser un peu. La souffler ensuite pour éviter l'encrassement des becs et laisser l'appareil à  l'air libre finir son dégagement, ou bien opérer comme il est dit à  Â«nettoyage».

Nettoyage:
Dévisser les deux réservoirs et vider le contenu du carburateur en plein jour et en plein air. Si les résidus sont secs (cendre et morceaux), jeter la cendre et garder les morceaux qui sont encore bons en général. Si le résidu est très humide, jeter le tout car la charge est épuisée. Nettoyer toujours après chaque séance d'allumage pour éviter la prise de la chaux-résidu.

Entretien:
De temps à  autre, dévisser entièrement la manette, sortir ainsi le pointeau, nettoyer le bout, et le petit trou par o๠l'eau tombe, remettre en place et serrer à  fond. Graisser le pas de vis du carburateur au joint. Epingler les becs avec une épinglette ou une brosse à  dents. On peut nettoyer les becs en les faisant bouillir dans de l'eau pure ou avec un peu de savon ou potasse et les épingler une fois secs. On les remet en place en enduisant leur pas de vis conique d'un peu de céruse et les revissant sur les porte-becs. Les trous des becs sont obliques, donc enfoncer les épinglettes en biais dans chacun des deux trous à  chaque bec. Remarques: Si le carburateur en marche chauffe, la flamme devient jaune. On peut alors rafraîchir l'appareil dans l'eau en y plongeant la partie inférieure. Il s'éteint sur l'instant, on le rallume ensuite mais il n'y a aucun danger. Le bouchon d'eau sert de trou de sà»reté pour le cas o๠il y aurait une grande production de gaz. Si par hasard le gaz en excès s'allumait au bouchon, cela n'aurait aucune importance: l'éteindre avec le doigt mouillé et fermer un peu la manette à  eau. La charge normale est de 400 grammes de carbure, ce qui donne environ 120 litres de gaz.