Ven. 06 Dec. 2002, 08:17
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Louis le quatorzième portait au tant d'attention à l'aménagement des jardins de son palais de Versailles qu'à sa décoration intérieure. On sait le plaisir qu'il avait à faire visiter à ses hôtes les différents bosquets on le labyrinthe (qui sera bientôt replanté) selon un parcours bien précis qu'il mettait au point avant chaque promenade. Cette organisation répondait également à une obligation : le seul cours d'eau à proximité du château n'était susceptible que d'alimenter quelques jets d'eaux à la fois, et il fallait ainsi connaître à l'avance le parcours du roi afin de fermer certaines fontaines pour en ouvrir d'autres !
Tout ceci n'était pas à la mesure du roi, d'autant que les fontaines de Vaux-le-Vicomte dépassaient en magnificence celles de Versailles. Plusieurs projets furent donc étudiés : le détournement de la Loire sur une centaine de kilomètres (ce qui n'aurait servi à rien puisque le niveau de la Loire est au-dessous de celui de Versailles), ou celui de l'Eure qui verra même des travaux commencer avec l'aqueduc de Maintenon. Le Roi était prêt à dépenser beaucoup pour avoir ses fontaines.
C'est alors qu'au cours de l'année t681 se présenta à la Cour un indus-triel liégeois, Arnold de Ville, porteur d'un projet à la démesure du problème de Louis XIV Il ne proposait pas moins que de construire, à 7 km du palais, une machine permettant de faire franchir à l'eau de la Seine une colline de 160 mètre de haut. Coà»t de l'opération : 9 millions de livres, somme dérisoire comparée au 90 millions qu'avait coà»tés le château. Le Roi n'hésita pas un seul instant. Les travaux allaient durer quatre ans et mobiliser 18 000 ouvriers.
L'architecte, un charpentier de Liège, se nommait Rennequin Sualem. Implantée à Bougival, un petit village de pêcheurs, la machine était constituée d'une énorme pompe capable de refouler l'eau dans trois réservoirs intermédiaires, jusqu'au haut de la colline. 85 000 tonnes de bois et 17 000 tonnes de fer furent nécessaires, sans compter l'acier et le plomb.
La Machine était une merveille de technique, dépassant tout ce qui s'était fait jusqu'à présent, et le Roi ne manquait pas de la faire visiter avec fierté à ses hôtes de marque. Toutefois, ce grand projet ne remplit pas son contrat. Les pompes parvenaient à peine à débiter 3 000 M3 par jour, alors qu'elles auraient dà» en fournir le double. En désespoir de cause, l'eau alimenta les fontaines du château de Marly, dont la machine prit désormais le nom. Cette construction ne resta pourtant pas inutile. Outre le prestige de cette prouesse technique, la machine alimenta pendant plusieurs siècles, et encore aujourd'hui, les habitants de la région en eau potable. à tel point qu'une machine plus moderne remplaça en 1817 celle du XVII' siècle, étant elle-même remplacée par une Machine hydraulique, puis par des moto-pompes électriques. Changement de siècle et de méthode.
Ainsi se pérennise l'idée de Louis XIV, peut-être un peu démesurée, en alimentant encore quotidiennement 350 000 foyers franciliens.
L'exposition
Maquettes, modèles réduits animés, gravures, plans, tableaux, cartes postales, etc., dans les anciens bâtiments des Machines (12 quai Rennequin Sualem, 78280 Bougival).
Ouvert tous les jours de 14 h à 18 h, les week-ends et jours fériés de 10 h à 18 h. Entrée: 20 F.
Renseignements au Syndicat d'Initiative de Bougival :01 39 69 21 23.
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