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Mer. 26 Jan. 2005, 16:15
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Le lac sera remblayé pour raisons de sécurité
L'événement Beaumont-sur-Oise
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COULEUR BLEU GLACIER, profond d'une trentaine de mètres, le lac de 13 ha s'est forgé dans le Val-d'Oise une petite réputation. Celle d'attraction touristique illégale. Zone de baignade sauvage et dangereuse mais aussi site d'entraînement des plongeurs sapeurs-pompiers de Paris, la trouée qui se dévoile derrière les arbres et la craie est exceptionnelle.
Elle disparaîtra du paysage de Beaumont-sur-Oise. Connue sous le nom de lac des Ciments-Français, cette ancienne carrière privée qui a marqué le passé industriel local sera totalement comblée. Le projet a mis plus d'une décennie à aboutir. Le remblai représente un volume de 4,7 millions de mètres cubes. Les travaux prendront vingt ans et s'achèveront avec la reconversion du site en un espace naturel sensible et protégé. Le dossier sera remis en mars à la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) qui se chargera d'analyser puis de valider la méthode. Si tout va bien, l'enquête publique sera programmée entre l'été et l'automne. L'autorisation est espérée au premier trimestre 2006 et le début de l'activité en 2007, après 3 millions d'euros d'investissement.
Vingt ans de travaux Le remblai sera réalisé avec des matériaux dits inertes provenant des chantiers de construction (routes, métro...). Terre, sable, pierres ou blocs de béton sans ferraille seront acheminés en péniches, par l'Oise, jusqu'à Beaumont. La qualité sera contrôlée avant et après déchargement. Les volumes seront ensuite transférés vers l'ancienne carrière au moyen d'un tapis roulant de plusieurs centaines de mètres. L'aménagement de la bande transporteuse a même été pris en compte dans la création du futur giratoire, entre la départementale et la rue Saint-Roch. « Il n'y aura pas de trafic de camions, précise Michel Hirsh, directeur régional Calcia. On réalisera des merlons pour le bruit et l'aspect visuel. On a voulu faire quelque chose d'exemplaire. » A la fin de l'activité, les terrains seront rétrocédés, pour l'euro symbolique, aux trois communes autour du site : Beaumont, Nointel et Mours. La reconversion en zone naturelle sensible est un moyen de mettre en valeur le site sur lequel les spécialistes ont déjà repéré des orchidées. Les anciennes carrières sont connues pour abriter des espèces habituées des endroits secs et chauds.
Photo : BEAUMONT-SUR-OISE, LAC DES CIMENTS-FRANàAIS, MAI 2004. Ancienne carrière d'extraction de la craie, le lac, pourtant interdit à la baignade, est devenu le repaire des nageurs en été. Il sera comblé pour devenir un espace naturel protégé. (LP/C.G.)
Claire Guédon
Le Parisien , mercredi 26 janvier 2005
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Des Ciments à la baignade illégale
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«C 'EST ASSEZ DRàLE. L'été, quand il fait chaud, on voit débarquer du train, à la gare de Nointel, des dizaines de jeunes avec leur serviette. Le lac est juste derrière la ligne SNCF.
Ce qui est regrettable, c'est qu'ils vont risquer leur vie parce qu'ils veulent se faire plaisir. » Michel est voisin du lac des Ciments -Français et s'est intéressé au site, lorsqu'il a fait une exposition sur l'histoire géologique de la région, il y a quelques années. L'été, des centaines de personnes, en particulier des jeunes des banlieues, peuvent se retrouver sur les rives. Et pourtant, chaque année, le maire, Fabrice Millereau, prend un arrêté d'interdiction de la baignade, dans un site par ailleurs privé. Calcia, propriétaire des 20 ha, a recruté des vigiles et fait réparer les clôtures éventrées. Des petits sentiers glissants descendent vers les berges. En certains points, les promeneurs ont même attaché des cordes aux arbres, pour se retenir. Malgré la fréquentation et les risques, la dernière noyade remonte à juillet 1995. Avant d'être un lac, le site était d'abord une carrière d'extraction de la craie. L'exploitation a débuté en 1913, avec l'arrivée des Ciments Porland. En creusant, on a atteint la nappe phréatique, provoquant la remontée des eaux et la naissance du lac. En 1948, 400 ouvriers travaillent là , puis moins de 300 en 1952 et 187 en 1965. La production s'arrête en 1968, année o๠la fabrication est de 500 000 tonnes de ciments. Après 1968, il ne reste qu'une unité de conditionnement qui s'éteint peu à peu. Les installations sont ensuite détruites. Les deux grandes cheminées en brique sont dynamitées en janvier 1986.
C.G.
Le Parisien , mercredi 26 janvier 2005
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« Un site de plongée unique en Ile-de-France »
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UNE EAU à 4 o C à quinze mètres, une visibilité qui se réduit considérablement au-delà , 30 mètres de fond, une pente abrupte... Les caractéristiques du lac des Ciments-Français sont des atouts pour les sauveteurs spécialisés. C'est là que les équipes des sapeurs-pompiers de Paris s'entraînent depuis plus de vingt ans, dans des conditions proches du réel.
« De par sa configuration, c'est un site de plongée unique en Ile-de-France. Cela n'a rien à voir avec les exercices que l'on peut faire dans des étangs de faible profondeur ou dans une fosse artificielle o๠l'eau est chauffée, explique l'adjudant-chef Gilles Dazzi, directeur de l'école de plongée. A Beaumont, on fait également des stages d'apprentissage de travaux sous-marins. Savoir découper une brèche dans du métal est nécessaire, pour intervenir sur un bateau en train de couler par exemple. » Avec la disparition du lac, la zone d'exercice la plus proche de Paris sera à Angers (Maine-et-Loire), dans une ancienne carrière de granit de 50 mètres de profondeur. Les pompiers de Paris se rendent jusqu'à trois fois par semaine à Beaumont. Ils se font régulièrement accompagner par les plongeurs de la police fluviale de Paris, de la gendarmerie et aussi des pompiers d'Eure-et-Loir. Le lac des Ciments -Français sert également aux sauveteurs-plongeurs de lieu d'examen.
C.G.
Le Parisien , mercredi 26 janvier 2005
Liens et agendas http://departements.forumsactifs.net/le ... s-t198.htm
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