Mar. 04 Dec. 2007, 02:21
0 | 0 | ||
Citation :¬ Pérou : 17 000 paysans refusent les mines à ciel ouvert
Environ 18 mille paysans ont fait de longues queues, plusieurs dâeux après avoir marché cinq ou six heures depuis leurs parcelles de terre pour participer au référendum régional, non reconnu par le gouvernement, sur la présence sur leurs terres de lâentreprise minière Majaz, de capitaux chinois, qui prétend exploiter à ciel ouvert un gisement de cuivre de près de quatre millions de tonnes, qui au prix actuels a une valeur de 29 milliards de dollars. Le refus à la mine a été imposant : plus de 90 % a voté pour le Non à lâexploitation minière. Les paysans ont exprimé leur préoccupation pour les effets de pollution de lâactivité minière sur les eaux et les cultures et ont dénoncé des abus de lâentreprise durant lâétape dâexploration, qui a commencé en 2003. Le référendum a été organisé par les municipalités des districts de Carmen de la Frontera, Ayabaca et Pacaipamp, situés dans une zone agricole et dâune riche biodiversité de la région de Piura, à 1000 kilomètres au nord de Lima et très proche de la frontière avec lâEquateur.
Lâélection a été réalisée de manière pacifique, en défiant les menaces du gouvernement, qui lâa déclarée illégale et a annoncé des faits de violence pour le jour du vote. Le président Alan Garcàa sâest rangé du coté de lâentreprise et a déclenché une escalade verbale contre les promoteurs de cette consultation populaire, en les qualifiant dâ"agitateurs communistes ennemis de lâinvestissement privé" et "défenseurs dâintérêts étrangers entravant la croissance du Pérou". Garcia a parlé dâune conspiration, accusant les ONG qui travaillent dans la zone et lâEglise catholique de "manipuler" les paysans. (...)
Alors que ni le gouvernement ni lâentreprise ne semblent disposés à accepter les résultats de ce référendum populaire et donc à abandonner le projet minier, ils veulent faire changer les paysans dâopinion. Mais ceux-ci veulent le dialogue pour faire respecter leur droit de décider sur le futur de leurs terres.
Le référendum a effrayé comme la peste les multinationales minières et le gouvernement qui craignent quâil ne devienne un exemple pour dâautres zones du pays. En effet, les conflits entre entreprises minières et paysans sont nombreux. Non-seulement les paysans ne reçoivent aucun fruit de lâexploitation minière et nâont pas leur mot à dire, mais en plus leur santé est gravement affectée par la pollution qui en résulte.
Carlos Noriega, Pagina/12, 19 septembre 2007. Traduit par <!-- m --><a class="postlink" href="http://amerikenlutte.free.fr">http://amerikenlutte.free.fr</a><!-- m -->