Ven. 23 Fév. 2007, 11:01
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le parisien a écrit :Des photos pour défendre la ferme
Le collectif de Port-Mahon, qui défend âprement la ferme Montsouris et ses carrières médiévales, a diffusé hier des clichés montrant des dégâts dans le sous-sol du 26, rue de la Tombe-Issoire (XIVe).
« En voulant faire sonder le terrain, le propriétaire a foré les piliers et abîmé l'un d'entre eux : ceci prouve l'extrême fragilité de ces sous-sols », s'emporte Maud, du collectif Port- Mahon.
Depuis des semaines, ce collectif, soutenu par la mairie du XIVe, tire la sonnette d'alarme sur les risques des travaux de sondage qui ont été éffectués sur ce site jusqu'au 11 février. Alerté, le maire de Paris a même été jusqu'à écrire au préfet de police pour faire stopper le chantier ...
pourtant autorisé par le ministère de la Culture.
Il faut savoir que les sous-sols de la ferme sont très précieux pour les amoureux du patrimoine : classés aux Monuments historiques, ils sont le seul témoignage des carrières creusées au Moyen Age pour extraire du calcaire. En 2003, la société immobilière, la Soferim, a racheté le site et ses sous-sols. Et même si les permis de construire et de démolir leur ont été refusés à plusieurs reprises, certains craignent pour l'avenir du site.
« Les travaux de sondage effectués par la Soferim visaient à analyser l'état de la pierre avant de lancer des travaux plus conséquents, explique Thomas Dufresne, le président du collectif. Or, la construction d'un ensemble immobilier sur ce terrain serait de la folie : le sous-sol ne serait jamais assez solide pour supporter des fondations et les carrières s'effondreraient ... faisant s'effondrer du même coup les immeubles mitoyens occupés par des habitants. »
Les réactions n'ont pas tardé à se faire entendre. Dans un communiqué, le président du groupe des Verts, René Dutrey « demande au ministère de la Culture de faire cesser immédiatement les dégradations ». Et Pierre Castagnou, le maire du XIVe, s'afflige « de ces dégradations et demande que des procédures soient prises pour protéger le lieu ».
La Soferim, elle, se refuse à tout commentaire. «Nous n'avons aucune preuve que ces photos représentent nos carrières qui sont une propriété privée et donc inaccessibles au public », répond Christine Phal, chef de la communication de la Soferim.
GàRALDINE DOUTRIAUX