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"Expédition Lifou 2009
L'expédition avait pour but d'explorer les grottes présentes sur Lifou, Iles des Loyautés, Nouvelle Calédonie, du 12 aout 2009 au 14 septembre 2009. Cette expédition fait suite aux exploration de 1988, 1995 et à  la pré expé de 2008. L'équipe était constituée de Philippe Brunet et Sylvain Pujolle (AVENS), Christian Thomas et Odile Curie Champart (SCX). L'objectif était de contribuer à  une meilleure connaissance de l'île par l'exploration, la topographie et l'étude des gouffres, de cavités sèches et noyées.

L'ile de Lifou est géologiquement très homogène. La majeure partie de l'ile est très plate à  une altitude moyenne de 40 à  50 mètres. Une ancienne barrière de corail, souvent très étroite domine d'une quarantaine de mètres cette cuvette et culmine au Sud à  104 m d'altitude. Nos explorations se sont concentrées sur le district de Gaica à  l'ouest et sur celui de Wetr au Nord.
Les résultats espérés ont été atteints avec 6 199 m de galeries explorées et topographiées dont 1351 m noyées ce qui porte à  plus de 20 km les grottes topographiées sur cette ile corallienne.

Les grottes
La grotte de Hnanawaé à  l'ouest, sur le territoire de la tribu de Wedrumel reste la plus grande du territoire de Nouvelle Calédonie avec près de 12 km. Les traces de fréquentation très anciennes restent importantes avec la présence de fragments de charbons parfois enchâssés dans des concrétionnements. Cette grotte est un bel exemple de creusement par écoulement lagunaire. Les grottes d'Etha sur la tribu de Muchaweng montrent le même type de creusement au nord de l'ile. A l'est le réseau de Wanaham exploré en 1995 était également de ce type. Il nous reste à  trouver ce type de creusement au Sud de l'ile.

L'autre grand type de creusement est l'exploitation de faille de décollements parallèlement au rivage (actuel ou ancien). Avec plus de 2 km de galeries majestueuses allant jusqu'à  40 mètres de large et 30 mètres de haut, les grottes de Kumo à  l'Est, sont les plus représentatives de cette spéléogénèse. A l'ouest, sur la tribu de Luciella, la grotte du coup de sabre avec 1,4 km est du même type mais avec la présence de l'eau dans un lac de 150 m de long pour une profondeur maximale de 35 m et une voute percée de puits de lumière 20 à  25 mètres plus haut.
Tout au nord, la grotte des scouts sur 450 mètres permet de visualiser très nettement les niveaux marins de 125 000 ans et contemporain.

Circulation de l'eau
Pour la première fois, une rivière importante apparait sur Lifou. Les écoulements supposés se faire par porosité au sein de la lentille d'eau douce, se font dans le coup de sabre par une galerie de 15 m par 5 m située à  une profondeur moyenne de 25m. Cette rivière de 500 m, provient d'un gouffre présent sur l'ancienne barrière de corail. A son autre coté, un siphon reste à  plonger. Les 3 autres gouffres sur le bouclier qui fait le tour de l'ile ont été descendus. Le premier forme une méga doline de 45 m de profondeur. La descente s'effectue sur corde à  partir d'un banian penché au dessus du vide, en suivant ses racines qui vont tout en bas jusqu'à  l'eau. Au bas une galerie s'enfonce et donne sur un siphon qui débouche dans le deuxième gouffre. Le troisième gouffre contient également un lac non encore plongé.
La rivière dont un traçage a prouvé l'existence est connue sur près de 2 km. Malheureusement l'écoulement vers la mer toute proche semble se faire par porosité, à  travers le calcaire corallien.

Au nord, un gouffre a été plongé jusqu'à  45 mètre de profondeur. La présence de coquille de Nautiles en parfait état mais décolorée montre l'existence d'un passage vers la mer dans la partie salée. Ici, comme au yucatan, l'eau douce flotte sur l'eau salée et des haloclines marquent très distinctement la ou les séparations entre les couches de salinités différentes.
La grotte de Kumo montre l'existence de ce type d'écoulement ancien car l'une des galeries se prolonge jusqu'à  la mer et débouche dans l'encoche de rivage d'il y a 125 000 ans.

Traces des anciens occupants
Les traces de fréquentations anciennes sont souvent présentes et ce assez loin dans les grottes. L'utilisation de torches a laissé de la fumée au plafond et surtout des traces de charbon parfois surabondantes au sol des galeries. Ces traces pourraient être complétées par l'apport de charbon venant de la surface suite a des incendies. Des datations montrent que ces charbon datent de 2500 ans c'est à  dire de la civilisation Lapita caractérisée par ses poteries de formes particulière, décorées de pointillés.
Hnanawae et Gajij qui nous laissaient espérer une belle jonction ont remplies leur mission. D'une part la jonction est faite mais surtout Gajij est un magnifique exemple d'une cavité sur fréquentée puis abandonnées plusieurs milliers d'années. La grotte contient des dépôts massifs de charbon de bois recouvert de chandelles de calcites très blanches de plus de 20 cm de hauteur. Les explorateur de l'époque (antérieurs a 2500 ans) ont été partout et on cassé des passages dans les moindres galeries.

Les traces d'occupation des grottes par les populations sont un témoignage rare. Les grottes ont permis la conservation intacte de peintures pariétales principalement faites à  bases de pigments noirs, plus rarement à  partir d'oxydes rougeâtres. Nous avons trouvé 4 nouveaux sites de mains en négatif dont un magnifique bras. Des traces de main en positif et négatif et des empreintes de pieds dans l'argile sont des découvertes émouvantes et majeures.
L'archéologue de la province que nous avons amené en 2008 est enthousiaste. Qui venait ici ? Pourquoi s'enfoncer si loin alors que l'eau est proche des entrées ? Pourquoi ne trouve t on pas de traces d'habitat (nourriture, aménagement d' « habitat ») ? et Pourquoi la fréquentation s'est elle arrêtée brutalement et si longtemps.

La vie dans les grottes La faune des grottes est souvent particulière. Ces lieux isolés sont des réceptacles d'espèces endémiques. Les gouffres offrent l'humidité et la régularité de température propice à  la conservation d'espèces. Les parois verticales empêchent également l'accès des prédateurs ou simplement le départ de la faune et de la flore autochtone.
Nous avons observés principalement des espèces troglophiles. Les hirondelles des cavernes et les chauves souris sont les plus abondantes et produisent des tonnes d'excellent guano récolté encore par quelques cultivateurs. Des écrevisses et des poissons aveugles ont également été vus. Par contre aucun niphargus n'a encore été aperçus.

La richesse des résultats et les contacts avec les propriétaires et les autorités coutumières nous incitent à  revenir."

Heureusement qu'on a des bons..... Wink


Pièces jointes
.pdf   le plus longue grotte de caledonie.pdf (Taille : 99.23 Ko / Téléchargements : 12)
Dans la boîte à vitesses de la connerie, y a pas de marche arrière.
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de la liste spéléo.com
Big Grin
vivre c'est mourir un jour, plonger sous terre c'est vivre intensément!
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#3
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[Image: 367386302_small.jpg]

Je suis sà»r qu'ils veulent y retourner pour les plages ...
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certes mais pas surtout des suites de tous les cotés,
et beaucoup de gouffres visibles sur les photos satellites
vivre c'est mourir un jour, plonger sous terre c'est vivre intensément!
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