Jeu. 21 Août 2008, 14:26
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LES PIEDS de tomates dâAdemar Pinto plient sous les fruits rougissants. Le jardinier vient quotidiennement désherber, arroser, bêcher son potager. « Si on nous met dehors, ce sera une catastrophe, soupire-t-il. Il y a des gens qui ont un jardin depuis plus de trente ans. » Sâil sâinquiète dâêtre mis dehors, câest parce quâAdemar Pinto vient ici dans lâillégalité.
Les 250 jardiniers de lâAssociation des jardins ouvriers occupent ce terrain militaire sans autorisation depuis novembre 2007.
« Ils ont un rôle social important »
En aoà»t 2006, un des jardiniers laisse un tuyau dâarrosage sous pression toute une nuit. Celui-ci éclate et laisse se déverser quinze mètres cubes dâeau. La terre détrempée cède et forme un trou de cinquante centimètres de diamètre et plus dâun mètre cinquante de profondeur.
« Dans ce genre de situation, on fait payer lâeau au responsable », explique Jacques Perreau, président de lâAssociation des jardins ouvriers dâIvry. Mais pour ne pas rembourser, le jardiner signale lâincident à lâInspection générale des carrières. Celle-ci conclut quâil faut « faire attention à toute fuite dâeau ».
En effet, les jardins se trouvent sur dâanciennes carrières comme près de la moitié du territoire ivryien*. Ce terrain qui entoure le fort dâIvry est la propriété de lâarmée. A la suite de lâétude de lâinspection générale des carrières, le ministère de la Défense retire son autorisation dâoccupation temporaire, « en application du principe de précaution en matière de sécurité ». Les jardiniers sont interdits dâaccès aux terrains. Pourtant, ils continuent à venir chaque jour.
LâAssociation des jardins ouvriers multiplie les démarches auprès du corps militaire pour sauver ces jardins centenaires. Elle est soutenue par la municipalité dâIvry. « Les jardins ont un rôle social important, câest un lieu récréatif et utile », explique Philippe Pierre, directeur général des services de la mairie dâIvry. « Au point o๠nous en sommes, il nây a pas de danger qui pousse à lâinterdiction », poursuit-il. Pour sâen assurer, le ministère de la Défense a demandé une nouvelle étude par sondages à lâInspection générale des carrières. Une étude qui, selon les services de lâarmée, « pourrait permettre de lever partiellement lâinterdiction dâaccès au site ». Après les soucis, lâespoir refleurit dans les jardins.
* Lâarrêté préfectoral n° 2008/706 du 13 février 2008 délimite les zones exposées aux risques de mouvement de terrain par affaissement et effondrement de terrain.
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--> Même pas mort mais déjà six pieds sous terre <--