Ven. 21 Fév. 2003, 10:59
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L'abbaye sera restaurée à l'identique
(LP.)
AVENUE de Villescresnes, les hangars qui masquaient l'abbaye Notre-Dame d'Yerres sont désormais rasés. Du haut de ses onze mètres, le bâtiment classé monument historique surplombe un terrain en friche de près de 20 000 m 2 . A l'abandon depuis quinze ans, le site est désormais propriété du groupe immobilier JP, qui vient de lancer un vaste chantier de réhabilitation de l'abbaye construite entre 1120 et 1132, et des bâtiments voisins. Ils seront reconvertis d'ici à la fin 2004 en logements et en pépinière d'entreprises du tertiaire. Abandonné depuis la fermeture en 1978 de GEEP Industrie, le bâtiment fait peine à voir. Livré aux squatters et aux pilleurs, il est complètement saccagé. La porte d'entrée classée est dégradée, les planchers s'écroulent et la charpente a tout juste survécu à l'incendie criminel qui s'est déclaré en 2001 au premier étage. « C'est une chance que la charpente n'ait pas brà»lé car c'est un vrai joyau », confie le promoteur, spécialisé dans la rénovation de monuments historiques. Son objectif est de restaurer à l'identique l'extérieur de l'abbaye et les deux bâtiments adjacents : l'ancienne pharmacie et la maison des abbesses. « L'intérieur sera très moderne avec des baies vitrées, poursuit le promoteur. Mais les éléments historiques comme les poutres seront mis en valeur. Nous avons essayé de récupérer un maximum de photographies pour refaire par exemple les moulures et les rosaces des fenêtres en ogive. » Pour ce chantier, les architectes ont dà» plonger dans l'histoire de l'ancienne demeure d'abbesses bénédictines. Sous la corniche de la fin du XVIII e siècle, ils en ont découvert une autre, datée du XI e siècle. « Nous allons refaire le cloître, poursuit-on chez JP Immobilier, et l'ancienne entrée rue du Clos-des-Abesses sera à nouveau utilisée. Sur son porche, on peut lire : « C'est ici la maison de Dieu ». » Autre élément d'époque : le réseau drainant des eaux du sous-sol, si performant qu'il sera conservé. Il a été créé voilà dix siècles pour éviter l'inondation des caves et alimenter le bassin d'élevage de poissons. Quant aux archéologues, ils ont mis au jour plusieurs sépultures. « Certaines sont restées sous terre, précise le promoteur, nous empêchant d'enterrer nos réseaux à plus d'un mètre. Travailler sur un tel monument est vraiment passionnant. Mais il y a de telles contraintes que le chantier avance à tous petits pas. »
YERRES, ABBAYE NOTRE-DAME, HIER. La bâtisse, à l'abandon depuis quinze ans, va connaître un nouveau destin avec l'implantation de logements et d'entreprises.
Stéphanie Auguy
Le Parisien , jeudi 20 février 2003
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