Ven. 21 Fév. 2003, 10:44
0 | 0 | ||
SIX JOURS après l'effondrement de l'école Auguste-Perret (XIII e ), de nombreuses interrogations et craintes subsistent sur l'origine et les conséquences de l'accident lié au chantier Météor. L'enquête est en cours, le tribunal administratif ayant été saisi en référé par la Ville afin qu'un expert indépendant soit désigné pour déterminer l'origine exacte de l'éboulement. Mais rien ne filtre. Tout juste sait-on que le calcaire, de mauvaise qualité sous l'école, serait le grand fautif. En attendant, des riverains angoissent et commencent à désigner d'autres responsables. « On aurait pu prévoir, considère Bernard Lempereur, du syndicat enseignant Snudi-FO. Il y a eu des signes précurseurs. C'est l'avis des enseignants du groupe scolaire mais aussi des habitants du secteur. On peut de plus en plus penser qu'il y a eu une part de négligence dans l'organisation des travaux et des conséquences que cela aurait pu avoir dans le quartier. » Jour après jour, enseignants, parents d'élèves et habitants du quartier soulèvent des questions qui se transforment peu à peu en doutes sur l'imprévisibilité de la catastrophe. Fissures et vibrations suspectes. Des enseignants d'Auguste-Perret, de retour de vacances, affirment avoir observé des fissures à plusieurs endroits du bâtiment et avoir régulièrement ressenti des vibrations. La présence de fissures est bien confirmée par la mairie du XIII e , mais « elles ne sont pas récentes, précise Jérôme Coumet, premier adjoint au maire. Si elles l'étaient, on n'a en tout cas pas été informé ». Et d'ajouter que l'école date d'un siècle... Le rectorat dit qu'aucune remarque de ce genre ne lui est revenue aux oreilles. Les relevés quotidiens des géomètres. Les enseignants racontent qu'ils voyaient tous les jours des « gens du chantier » prendre des mesures dans la cour. Dans quel but ? « On surveille toujours ainsi nos chantiers, tempère la RATP. Il y a souvent des fissures, des décollements de fenêtres et même de carrelages dans les salles de bain au-dessus de nos travaux. Mais il n'y a rien de comparable entre des fissures et un éboulement... Celui-ci était imprévisible. » Les immeubles alentour sur la brèche. La plus grande inquiétude provient des habitants de la tour qui surplombe l'école... et son trou. La vue de leurs fenêtres est effectivement peu rassurrante. Or, les ingénieurs sont formels, il n'y a pas de danger, les fondations étaient plus profondes que le chantier. En revanche, les immeubles plus anciens, construits sur le tracé du métro, pourraient être davantage fragilisés. Bâtiments et sous-sols étudiés à la cité scolaire Gabriel-Fauré. Les parents d'élèves de Gabriel-Fauré ont tout de suite fait le lien avec le récent effondrement partiel du gymnase et les déformations dans la cour. La Ville a beau les mettre sur le dos du gel ou de la vétusté, elle se sent néanmoins obligée de rassurer les parents, puisque, demain matin à 10 heures, ils sont invités à une réunion-visite de l'établissement o๠des ingénieurs effectueront une étude des bâtiments et du sous-sol. Pour mieux apaiser les esprits.
Une cellule d'accueil, notamment pour les parents d'élèves, est en place à la mairie du XIII e aux numéros suivants : 01.44.08.14.59 et 01.44.08.13.17, de 8 h 30 à 20 heures, y compris ce week-end.
Laure Pelé
Le Parisien , jeudi 20 février 2003
<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.leparisien.com/home/info/permanent/article.htm?themeid=500&articleid=195888757">http://www.leparisien.com/home/info/per ... =195888757</a><!-- m -->