Mar. 14 Mars 2006, 18:19
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Parisist a testé pour vous les catacombes⦠Pas les carrières officielles de Denfert-Rochereau. On parle ici des carrières non publiques, avec quelquâun, évidemment, qui maîtrise les labyrinthes parisiens comme Parisist les bars de la capitale. Chacun sa spécialité, nâest-ce pasâ¦
Rendez-vous vers 20H près dâune entrée (une plaque dâégout non scellée). Chaque participant à la descente doit avoir son propre matériel, à savoir : un casque de chantier, de bonnes chaussures de marche, une lampe torche, un sac à dos avec des bougies, des allumettes ou briquet, de lâeau et qqch à manger, des gants (Parisist a une attelle au poignet mais ça ne compte pas, paraît-il, câest moins pratique) et une condition physique à peu près normale. Il vaut mieux ne pas être stressé de nature, ne pas être claustrophobe, ne pas avoir peur du noir et du silence, ne pas avoir le vertige. Parisist nâa aucune de ces qualités mais une curiosité maladive et une attirance pour les lieux insolites.
Dès quâon a déplacé la plaque, on doit descendre à toute allure pour ne pas se faire repérer (câest compter sans les filles du groupe qui ont un gros moment dâangoisse en voyant la descente de plusieurs dizaines de mètres sur une échelle à barreaux glissants) On descend quand même. A cinq, on a à peine la place de tenir en bas. Lâespace est restreint et il faut se décider à avancer rapidement. Ca y est. La plaque est refermée, on ne fait plus demi-tour, on ne va pas emmerder tout le monde avec des angoisses existentielles (pourquoi nâavons-nous pas accepté la soirée Moet dans un endroit cosy nettement plus facile dâaccès, cela va sans dire). Bon⦠On rampe sur des cables et on est partis pour une heure trente de marche dans lâeau et le sable. A lâissue de cette marche, on atteindra une salle sympa, la salle du lustre, dans laquelle on sâinstallera pour manger et boire un coup.
On se suit et on ne fait pas de blague à ses petits copains en se cachant dans une galerie adjacente, câest très mal vu et surtout, on ne vous retrouvera jamais, rien ne ressemblant plus à une galerie quâune autre galerie.
On a de lâeau jusquâaux genoux. Il paraît quâil nây a pas de bestioles. On se cogne la tête (merci les casques). Du noir et encore du noir, les lampes torches ou lampes frontales sont indispensables pour avancer. Lâimpression est curieuse. Quand on passe en première position, on est happé par ce silence et les ténèbres, on marche vite, de plus en plus vite, sans sâen rendre compte, et on est rappelé à lâordre par les autres. Câest normal, paraît-il, comme un vertige qui nous saisit⦠On discute peu. La curiosité lâemporte sur le malaise. On tombe sur de vieilles plaques de rues, on regarde le plan, on se situe, on prend quelques photos, on écoute les explications du « spécialiste », on évite de se dire quâon est seuls au monde et on repartâ¦
La pause dans la salle du lustre est la bienvenue. Il y a un VRAI lustre, sur lequel on dispose les bougies. Dans chaque salle, on économise nos lampes et on allume nos bougies. On sort le pique-nique et les boissons. Lâalcool délie les langues. On est nettement plus détendusâ¦
On continue la balade, puis on regarde lâheure⦠On doit tous bosser le lendemain, il est déjà très tard, le bunker allemand de la seconde guerre mondiale sera pour la prochaine foisâ¦
On fait le chemin en sens inverse et on arrive épuisés, couverts de boue en bas de lâéchelleâ¦On remonte plus facilement quâon nâest descendus⦠Le souffle de lâair froid nous glace. On avait oublié ça dans les catas : la température est constante, tout comme le silence et cette impression incroyable dâêtre dans un autre monde. Câest ⦠Indescriptible⦠Et fascinantâ¦
A savoir : Il est formellement interdit de descendre dans ces carrières. La police veille et lâamende salée.
On nây va pas nâimporte comment ni avec nâimporte qui. Il faut une personne de confiance connaissant parfaitement les lieux. Les catas regorgent dâhistoires glauques avec de pauvres types qui se sont paumés bêtement et surtout dangereusement. Vous êtes prévenus, camarades.
Un grand merci à Redlo pour sa visite. Un autre grand merci à Dragon pour ses belles photos... ;)
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