Sam. 21 Dec. 2002, 18:05
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Citation :Des ossuaires profanés sous le cimetière du Montparnasse
«COMME pour les chasseurs, il y a les bons et les mauvais cataphiles », résume le guide improvisé, qui tient à rester anonyme. Une majorité des amoureux des carrières et des catacombes du sud de Paris prennent soin des vestiges historiques dans lesquels ils s'introduisent. En nettoyant les déchets laissés çà et là , ou en restaurant les plaques de rue anciennes, gravées à même la pierre.
Mais certains commettent parfois des dommages irréparables.
Sous le cimetière du Montparnasse (XIV e ), des dizaines de tibias et de cubitus jonchent les galeries. Des ossuaires datant du XIX e siècle y ont été éventrés, pillés, profanés. Une lettre a bien été envoyée à Bertrand Delanoà« pour alerter les services municipaux et les inciter à déposer une plainte. Pour l'instant sans suite.
Les cataphiles accèdent à ces kilomètres de galeries par des bouches d'égout dessoudées ou des entrées situées le long de la petite ceinture, l'ancienne voie de chemins de fer qui passe dans Paris. Par ces dédales, on peut se promener dans les sous-sols parisiens, de l'avenue de l'Observatoire (VI e ) à la porte d'Orléans (XIV e ), en passant par la rue Notre-Dame-des-Champs (VI e ) ou le boulevard Edgar-Quinet (XIV e ). «
C'est surtout le week-end que les cataphiles descendent », raconte le guide. Du vendredi au dimanche, c'est la cohue. Entièrement tagués, les murs de soutien portent les signatures colorées des visiteurs. Parfois illustres, comme Jérôme Ménager, le dessinateur de « l'homme blanc », que l'on retrouve sur de nombreux murs. Une vieille plaque bleue signale « Boulevard Edgar-Quinet ». Un peu plus loin, on tombe sur une petite pièce qui servait autrefois aux ouvriers travaillant à la réfection des carrières. Un panneau surmonté de deux tibias jaunis indique ce « bureau du centre » o๠les cataphiles se restaurent. Les premiers ossements apparaissent à l'approche du cimetière du Montparnasse.
Sur les plans très détaillés des cataphiles, des têtes de mort dessinées montrent d'ailleurs à quels endroits se trouvent les ossuaires. Les allées et la rotonde qui trône au milieu du grand cimetière se retrouvent 15 mètres en dessous. Sur le plan utilisé par les cataphiles, la rotonde est le « carrefour des morts ». Dans ses murs comme dans les galeries alentour, des milliers de corps ont été enfouis au XIX e siècle, jusqu'en 1870, pour faire un peu de place dans le cimetière du Montparnasse, qui commençait à être surchargé. « Il y a des puits d'accès, aujourd'hui bouchés, qui donnaient directement dans le cimetière, explique le guide. On y envoyait les corps, de nuit pour ne pas effrayer les gens. » Jusqu'à remplir ces galeries et ces pièces souterraines.
Des lieux de sépulture improvisés, aujourd'hui découverts et pillés. « L'ossuaire du cimetière de Montrouge vidé, les cataphiles mal intentionnés sont venus ici. » Les tombes du cimetière, 15 mètres plus haut, sont à l'abri des vandales. Mais en sous-sol et loin des regards, ces ossements sans protection sont très recherchés : les crânes entiers ont tous disparu et les os ont parfois servi à des sculptures de mauvais goà»t.
Guillaume Perrier
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lafouine
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