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Un projet de carrière géante en plein parc du Gâtinais

EN 2004, les ressources naturelles de la carrière de Maisse (91), village proche de la frontière entre l'Essonne et la Seine-et-Marne, seront pratiquement épuisées. La société Fulchéron, qui exploite ce site depuis 1920, est donc en quête d'un nouveau gisement de sables industriels.

L'extension du site vers le nord rencontrant trop de contraintes, elle entend ouvrir une nouvelle carrière au sud de la route départementale 837, sur la commune de Milly-la-Forêt, la capitale du parc naturel régional du Gâtinais. (Créé il y a trois ans, le PNR regroupe 57 communes en Essonne et en Seine-et-Marne. Les cantons de Perthes et de La Chapelle-la-Reine sont concernés.) Une enquête publique est en cours jusqu'à  jeudi dans les mairies concernées. « Nous vivons régulièrement un véritable enfer », dénoncent deux habitantes de Maisse : « Les camions roulent à  une vitesse incroyable et on se fait insulter lorsqu'on leur demande de ralentir. Sans parler du bruit et du sable qui s'échappe des bennes non bâchées. La carrière était là , bien sà»r, avant nous, mais il y a des règles à  respecter. Les habitants de Milly ne savent pas ce qui les attend… »

A Milly, la société Fulchéron a choisi un terrain en bordure de la RD 837. Un site d'environ 44 ha, surtout des terres agricoles cultivées, qui serait exploité pendant au moins trente ans. La réserve de ce nouveau gisement est estimée à  16,2 millions de tonnes. L'exploitant devra effectuer une série de tirs de mines. Elle prévoit d'extraire en moyenne chaque année 550 000 tonnes de sables et 250 000 tonnes de calcaire. Pour l'instant, ce projet n'a pas reçu l'aval du maire de Milly. Pas plus que celui du président du PNR, installé justement dans la commune, qui a émis un avis défavorable au projet : « Le terrain est situé en Znieff (NDLR : zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique), rappelle Jean-Jacques Boussaingault. Le passage des camions engendrera des nuisances et il y aura un impact sur le paysage. Et si la carrière ne cesse de s'étendre, la plaine ne sera bientôt plus qu'un énorme trou. »

Stéphanie Auguy
Le Parisien - 5/11/02