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Mines de Dortmund
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Citation :Dans la Ruhr, les mines de charbon attirent désormais les touristes

DORTMUND (Allemagne), 21 avr (AFP)

Aux confins de Dortmund (ouest), l'ancienne mine de charbon "Zeche Zollern" expose au public les vestiges de son glorieux passé, un exemple réussi de la reconversion du bassin de la Ruhr dans le tourisme et la culture.

"Ici, c'est le guichet o๠les mineurs venaient trois fois par mois toucher leur paye", explique Katrin Holthaus du musée de l'Industrie de Westphalie, l'une des guides du lieu. "Ce guichet est placé particulièrement bas. Ainsi les mineurs étaient obligés de s'incliner pour obtenir leur argent. Symboliquement ils remerciaient leur employeur".

Voici 38 ans que le guichet a tiré son rideau et qu'aucun wagonnet ne vomit plus des torrents de charbon noir et gras.

Mais la mine Zollern, "ce château du travail" comme on le surnommait dans la région, s'est trouvée une seconde vie depuis 1999: celle d'un musée de l'histoire culturelle et sociale des mines de la Ruhr.

Chaque jour, des cars scolaires déversent des adolescents de la région venus visiter le site. "Il n'est pas rare qu'un jeune reconnaisse un grand-père ou un grand-oncle" sur l'une des photos des salles d'exposition, poursuit Katrin Holthaus.

Car ici c'est l'histoire de la région qui se joue. Une région qui vécut à  partir du XIXe siècle au rythme de la Révolution industrielle portée par ces "gueules noires" qui façonnent encore son identité.

Aujourd'hui, seules 71.400 personnes travaillent encore dans les mines, alors que ces dernières employaient 12,5% de la population active de la région en 1969.

"C'est important que les jeunes qui n'ont pas connu l'époque des mines puissent avoir une idée de ce qu'était la région avant", souligne Katrin Holthaus.

Au total, la mine attire chaque année quelque 89.000 visiteurs. Le musée organise également des conférences, des concerts et même des célébrations de mariage.

"Pour les gens de cette région, la fermeture des grandes usines a signifié bien plus encore qu'une simple perte matérielle" tant leur vie était organisée autour d'une mine ou d'une houillère, selon Dietrich Soyez, professeur de géographie industrielle et économique à  Cologne (ouest).

D'o๠l'idée de préserver les sites les plus importants et de les transformer en lieux culturels et touristiques.

Après sa fermeture en 1966, la mine Zollern n'a ainsi dà» sa survie qu'à  un groupe d'artistes et d'anciens mineurs qui se sont battus pour empêcher la démolition totale du lieu.

"Autrefois on ne faisait participer à  la culture que les grands biens culturels, comme les oeuvres d'arts plastiques, musicales ou littéraires", selon le professeur. La Ruhr, ses gazomètres, ses hauts-fourneaux, ses mines et ses 5,4 millions d'habitants ont voulu inverser la donne.

Entre 1989 et 1999, une exposition internationale du bâtiment a permis de restaurer et transformer les anciennes usines en musées, centres commerciaux, salles de concert...

Tel un puzzle, "une route du patrimoine industriel" permet aujourd'hui de découvrir 120 lieux culturels du côté de Duisbourg, de Bochum et d'Essen.

A Witten, la mine Nachtigall est la dernière o๠les visiteurs, casques vissés sur la tête, peuvent encore descendre dans ses tréfonds.

Quant à  la mine Zollverein à  Essen, elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

A travers des objets de la vie quotidienne, la mine Zollern a tenté, elle, de rappeler l'extrême difficulté du labeur dans la mine.

Et dans l'infirmerie reconstituée, un immense écriteau rappelle: "les yeux ouverts, la nuque raide, les idées claires, ce sont les meilleures armes contre les accidents aussi longtemps que la mine existera".
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