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L'opéra vénitien rénové de la Fenice rouvre ses portes

13 Dec 2003 17:52

VENISE (Reuters) - La "Fenice", le célèbre opéra de Venise dévasté par un incendie en janvier 1996, rouvre ses portes dimanche, totalement rénovée et dotée d'un système anti-feu très perfectionné après huit ans de travaux.

"Nous avons des extincteurs dernier cri, de l'eau sur le site, un système complexe de détecteurs de chaleur et de fumée", a expliqué Gianni Cagnin, l'ingénieur chargé de superviser la reconstruction du théâtre baptisé, par un signe ironique du destin, le "Phénix".

En janvier 1996, l'opéra a été réduit en cendres par un incendie déclenché par deux électriciens qui tentaient ainsi d'échapper à  une sanction pour des retards dans leurs travaux.

Ils ont été condamnés à  six et sept ans de prison.

Les flammes ont détruit le bâtiment reconstruit en 1837 après un premier incendie l'année précédente. Les travaux de rénovation ont permis de reconstituer à  l'identique le modèle de l'époque, avec ses balustrades recouvertes de feuille d'or, ses chandeliers de verre de Murano ou ses sièges de velours rouge.

Mais au-dessus du plafond azur et doré de la grande salle de concert a été installé un système hautement perfectionné à  eau pressurisée qui permet d'éteindre le moindre feu en ne libérant que très peu de liquide. Chaque section du théâtre est désormais protégée par des portes coupe-feu.

"Dans le pire des scénarios, nous pourrions aussi pomper de l'eau salée dans le canal. Tout est automatique, par conséquent, l'incendie de 1996 ne devrait jamais se reproduire", a précisé un collaborateur de Cagnin.

Salle d'opéra mythique, la Fenice a inspiré les plus grands musiciens tel Giuseppe Verdi qui y créa "La Traviata" et "Rigoletto".

L'inauguration de la nouvelle salle doit donner lieu pendant une semaine à  une série de concerts et de récitals des plus variés. On pourra y écouter Mahler mais aussi Elton John, qui possède une maison à  Venise.

La saison proprement dite débutera à  l'automne 2004 avec une mise en scène de "La Traviata".

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Le calendrier 2003-2004

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Quand la Fenice revit

La célèbre salle de Venise a été rendue à  la musique dimanche, huit ans après sa destruction par un incendie

A 19 h précises, Riccardo Muti a dirigé l'hymne de Mameli, l'hymne italien. L'acoustique, malgré quelques craintes, a tenu ses promesses.

Le théâtre de la Fenice, édifié au XVIIIe, a été reconstruit à  l'identique "là  o๠il était, comme il était, conformément à  l'engagement pris par la municipalité au lendemain du sinistre, le 29 janvier 1996.

La salle du théâtre a retrouvé ses décors, son plafond vert-azur, ses corniches en bois doré, ses cariatides, grâce à  l'habileté d'artisans spécialisés sous les ordres du scénographe de renom Mario Carosi. La reconstruction a également permis une modernisation du théâtre, après des travaux marqués par des retards et des péripéties, et qui ont coà»té 60 millions d'euros.

Quelques minutes avant que soit joué l'hymne de la péninsule, le maire de Venise et cheville ouvrière de la reconstrution, Paolo Costa, ceint de son écharge d'élu vert-blanc-rouge, était venu sur la scène annoncer: "Le Grand Théâtre de la Fenice est restitué à  l'Italie et au monde". "Le cauchemar est fini. L'engagement de reconstruire La Fenice o๠elle était comme elle était a été tenu", a-t-il ajouté, rendant hommage au "monde entier" pour son soutien et ses encouragements.

Le maestro Riccardo Muti a ensuite dirigé la "Consécration de la Maison", une oeuvre de Beethoven écrite en 1822 par le compositeur allemand pour inaugurer le Josephstadttheater de Vienne.

Les autres morceaux du concert inaugural avaient été sélectionnés avec soin pour les liens de leur compositeur avec Venise: en l'occurence "La symphonie des psaumes" d'Igor Stravinski qui repose au cimetière de l'île San Michele, le Te Deum d'Antonio Caldara, compositeur vénitien.

Enfin deux marches symphoniques de Richard Wagner, qui séjourna souvent dans la Cité des Doges, y composa une partie de "Tristan et Isolde" et de "Parsifal", ont cloturé le concert: "la marche impériale" et "la marche d'honneur", dirigées par un Muti vibrant sur son podium.

Le maestro a été rappelé trois fois, la troisième fois par une salle debout, mais plutôt entraînée par l'orchestre et le choeur qui battaient des pieds. Les habitués des premières ont noté que le public avait été réservé, voire distant. Le public de la générale vendredi, les ouvriers ayant travaillé sur le chantier, le personnel de La Fenice et de la mairie, étaient beaucoup plus enthousiastes.

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