Mer. 15 Oct. 2003, 06:34
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VAUCRESSON (HAUTS-DE-SEINE), HIER SOIR. L'énorme tunnelier montre enfin ses dents à l'air libre, devant les ouvriers du chantier. La seconde section du tunnel, entre la A 13 et Versailles, devrait aboutir en 2009. (LP/FREDERIC DUGIT.)
TROIS COUPS sourds... comme au théâtre. Encore quelques coups de boutoir et la paroi de roche qui sépare le tunnelier de la surface va s'effondrer comme un château de cartes. On ressent presque les vibrations de la machine derrière le mur de pierre qui se fissure. Il est bientôt 19 heures hier soir sur le chantier de la A 86, au niveau de Vaucresson. Et le spectacle vient de commencer. D'ici à quelques minutes, l'énorme tunnelier de 200 mètres de long, chargé de creuser un souterrain routier entre Rueil-Malmaison et l'autoroute A 13, aura refait surface. Les ouvriers du chantier sont tous là , aux premières loges, avides de voir la bête se montrer au grand jour. Au balcon, les personnalités en costume-cravate attendent que le rideau se lève. « Mon fils fait partie de l'équipe du tunnelier, alors forcément, je suis émue », confie Marinette. Le mur se fendille enfin. Sous la clameur et les encouragements du public, le monstre de 2 400 tonnes dévoile ses crocs. Du grand spectacle. « Pour nous, c'est le résultat de plusieurs années de travail et c'est toujours très impressionnant de voir arriver cet énorme bébé à l'endroit prévu et au centimètre près », reconnaît Michel, l'un des ouvriers du chantier. Pour Cofiroute aussi, l'événement est de taille. La société, chargée du bouclage de la A 86 à l'ouest, a d'ailleurs fêté hier, en grande pompe, la fin du creusement de cette première section, longue de 4,5 kilomètres et qui aura coà»té au total 700 millions d'euros. Le premier coup de pioche avait été donné à Rueil-Malmaison en novembre 1996. Le chantier a ensuite connu une incroyable série de coups durs. D'abord avec l'arrêt des travaux pendant deux ans, en 1998, suite à l'annulation de la concession par le Conseil d'Etat. Puis l'an dernier, un incendie s'était produit sur une motrice à l'intérieur du tunnel, bloquant l'avancée du tunnelier pendant plusieurs semaines. Et ravivant du même coup la polémique sur la sécurité de l'ouvrage, jugé trop étroit par les opposants au projet. Les nouvelles normes mises en place suite à l'incendie du tunnel du Mont-Blanc ont d'ailleurs obligé les responsables du projet A 86 à revoir une partie de leur copie en matière de sécurité. Ce qui expliquerait, selon Cofiroute, que la première section n'ouvre finalement aux voitures qu'en 2007, avec trois ans de retard sur le calendrier initial. « Nous sommes le premier tunnel en construction à appliquer ces nouvelles règles, explique Michel Barféty, le chef du projet A 86. Mais cela nous permettra d'arriver à un niveau exceptionnel de sécurité, notamment en terme de possibilité d'accès depuis la surface pour les secours. » L'achèvement des travaux de la seconde section du tunnel, comprise entre l'autoroute A 13 et le sud de Versailles, aboutira en 2009 au bouclage complet de la A 86. Le coà»t total du projet est estimé à 1,7 milliard d'euros.
Frédéric Mouchon
Le Parisien , mercredi 15 octobre 2003
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