Lun. 11 Mai 2009, 16:59
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Citation :Publié le 05/05/2009 08:56 | Lionel Lasserre
Deux spéléos ariégeois à 1 000 m sous terre... au Mexique
Ils ont « ouvert » un tout nouveau gouffre.
L'Ariège est « une terre de spéléologie. » Chaque année, ils sont quelques-uns à écumer tous les coins de la planète pour y assouvir leur ivresse des profondeurs. Philippe Bence est de ceux-là . La montagne, il la connaît sous toutes ses formes. « Tous les ans, on essaye de partir en expédition pour découvrir de nouvelles choses. » Sa spécialité de spéléologue l'a emmené l'an dernier du côté de la Chine ou de la Crète. Là -bas, il avait déjà exploré un gouffre de plus de 1 000 m. « C'était déjà exceptionnel. » Il a fait mieux. Beaucoup mieux. Le petit monde des explorateurs n'est pas si grand que ça. « On se connaît tous plus ou moins. » Des Mexicains et des Australiens montent une expédition au Mexique. En compagnie de sa compagne, Florence Guillot, Philippe en sera. Direction la Sierra Negra du 28 février au 26 mars. « Un projet très intéressant. » à la découverte d'un massif envoà»tant, « très, très grand », situé à 300 km au sud de Mexico.
une descente longue de 17 heures
« Les Canadiens vont là -bas depuis plus de 20 ans et ils n'étaient jamais descendus à plus de 1 000 m de profondeur. » Le camp de base est situé à 1 900 m d'altitude, à une heure et demi de marche depuis le village de Huizmaloc. Aux côtés d'une quinzaine de spéléos internationaux, Philippe et Florence font jouer leur polyvalence. « C'est un peu nos vacances sportives à nous, rigole Philippe Bence. C'est très intéressant de se frotter à d'autres pratiques. Voir les nouveautés, adapter les techniques internationales au terrain. » Cette année, c'est le gouffre Santito qui est ausculté. « Un gouffre très vertical. » Plus de 1 000 m ? « On se doutait qu'il était profond mais pas autant. » La corde est lancée. « Pour descendre à 1 000 m, il en faut environ 1 700 m. » La descente débute. Et dans ce genre de « jeu », il faut être patient. Descente et remontée prendront, pour Philippe, pas moins de 17 heures. « L'équipe d'après a même fait un bivouac. » Le plus grand gouffre du monde descend à -2 190 m et certaines équipes d'observation « s'enterrent » même parfois un mois complet. Risqué ? « Oui et non car tout est calculé. Le plus dangereux, c'est la pluie qui peut arriver à tout moment et provoquer des cascades assez dangereuses. » Pas de souci cette année au Mexique malgré l'absence de service météo. Au final, Philippe et consorts vont « pousser » le gouffre de Santito à -1 125 m. Le quatrième gouffre de plus de 1 000 m du secteur. Et une jonction inconnue a été établie avec un gouffre « voisin. » Le travail ne fait que commencer. Philippe Bence s'est occupé des relevés topographiques et des photos. « C'est jouissif d'être les premiers à passer quelque part. » L'an prochain, avec sa compagne, ils envisagent d'aller en Papouasie. Pour assouvir, encore, leur ivresse des profondeurs.
Jeff95 ~(o|;o)