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Rue de l'Hôtel de Ville (IV°)
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Au XIe siècle, cette artère, peuplée d'ouvriers du bâtiment, était l'une des plus industrieuses de Paris.

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Au début du Moyen Age, vers l'an 1000, les Parisiens font un grand pas vers le confort moderne en troquant leurs huttes de bois contre de vraies maisons en dur. C'est à  cette époque que la capitale se structure en quartiers. Les rues naissent du rassemblement dans un espace limité des artisans d'un même corps de metier. Les ouvriers du bâtiment choisissent d'élire domicile en plein coeur de la cité, sur la rive droite de la Seine. Leur artère, baptisée rue de la Mortellerie (de mortellier, celui qui travaille le mortier), longe alors le fleuve sur 700 mètres entre la place de Grêve et l'hôtel de Sens. Populaire et animée, la chaussée, bordée de maisons de pierre à  trois étages, attire les foules. Les commerces se multiplient.

Modernisation.
Au n°109, on aperçoit encore les vestiges d'une de ces échoppes du vieux Paris, avec un rez-de-chaussée soutenu par de gros piliers en pierre et en bois. Sur cette façade, comme sur celle du n° 89, on découvre un B, orné d'une plume stylisée, gravé dans la pierre. Ces inscriptions rappellent que l'on se trouve sur les terres de l'abbaye de Barbeaux. Cette activité débordante se traduit par des besoins accrus en eau pour les ouvriers. On perce donc de nombreuses venelles donnant directement sur les quais pour les habitants du quartier. Au n° 95, un de ces passages a subsisté, sorte de défilé sombre entre deux murs travaillés par le temps.

Misère.
Mais le quartier, surpeuplé, s'appauvrit. En 1832, une épidémie de choléra endeuille la capitale. Dans ce secteur devenu misérable, on compte de très nombreuses victimes. Par superstition, la voie est débaptisée. Elle prend alors son nom actuel de rue de l'Hôtel-de-Ville, appellation plus consensuelle. Mais au cours des décennies suivantes, trois opérations d'urbanisme auront raison de son âme. D'abord la construction de la caserne Lobeau et l'agrandissement de la mairie en 1840 et 1860. Ces travaux entraînent la disparition pure et simple de 200 mêtres de la rue ! Le quartier reste insalubre et n'a pas les faveurs des architectes municipaux. C'est pourquoi, lors de la construction de la station de métro Pont-Marie en 1932, c'est cette fois tout le côté impair qui est rayé de la carte entre les rues Nonnains-d'Hyères et Geoffroy-l'Asnier. Le coup de grâce est donné entre 1960 et 1962. La Cité des Arts, barre de béton sur pilotis qui abrite des ateliers d'artistes et des studios de répétion, est édifié dans un style discutable : du n°18 au n°48, les maisons sont démolies pour céder la plmace au "paquebot". Heureusement, l'esprit des artisans médiévaux a survécu dans la rue de l'Hôtel-de-Ville, grâce aux Compagnons du devoir qui, en 1945, ont installé leur siège au n°80. Une survivance salutaire.


Marie GODFRAIN
ZURBAN N°142
Forfément, fans les dents f'est moins fafile
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  La ville de nuit h2s 2 4 990 Mer. 17 Jan. 2007, 15:37
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