Ven. 20 Mai 2005, 20:57
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Citation :La butte Montmartre repose sur du vide
Une légende prétend que le sacré-cÅur, symbole de Paris si couru des touristes, pourrait, par glissements de terrain successifs, se retrouver ,un jour place de la Concorde. A Montmartre, cette plaisanterie ne fait pas beaucoup rire les riverains qui se battent depuis des années auprès des pouvoirs publics pour empêcher toute nouvelle construction. « La Butte est très fragile car elle est constituée d'un empilement de marne et de gypse qui a longtemps été exploité. Hélas, on sait que les galeries ont été très mal remblayées. Une partie des immeubles et des rues est construite sur du vide. Résultat : un peu partout, on voit des édifices étayés ou cerclés », résume Louisette Josserand de l'Association de défense des riverains de la rue d'Orchampt. Très conscients des risques, les habitants de Montmartre se mobilisent à chaque fois qu'un projet de construction neuve voit le jour. «Cela fait inévitablement bouger un peu plus le sous-sol. De nouvelles fissures apparaissent ou s'élargissent quand il ne s'agit pas tout simplement de légers effondrements comme au mois de janvier rue des Abbesses », poursuit cette habitante de la rue Ravignan.
A la mairie du XVIIIe arrondissement, la municipalité socialiste n'ignore pas le problème. Sans verser dans le catastrophisme, Christophe Caresche, premier adjoint, estime que les pouvoirs publics ont sous-évalué un risque réel. « Depuis toujours, nous réclamons en vain à la Ville de Paris la création d'un observatoire du sous-sol de la Butte qui serait une sorte d'organisme indépendant de l'Inspection générale des carrières. Par ailleurs, nous pensons que la dernière étude du BRGM NDLR elle date de 1979) est dépassée et qu'il faudrait remettre à plat ce problème du sous-sol montmartrois », indique le premier adjoint du maire du XVIIIe qui avait saisi le Conseil de Paris de cette question au début de l'année. à l'époque, Jacques Dominati, bras droit de Jean Tiberi, avait repoussé la proposition rappelant que le rapport du BRGM et les études de l'Inspection des carrières étaient suffisants. Elles avaient per-mis depuis 1977 de diriger des travaux de consolidation du sous-sol dans soixante-sept rues et d'autoriser dix-neuf constructions neuves. Sceptiques, les riverains jugent cette polémique « dangereuse ». « Tout le monde dit que l'effondrement de la Butte ne surviendra pas. Vous savez, moi, j'ai longtemps habité sur une colline à Lyon o๠il y avait les mêmes risques, et puis un jour elle s'est écroulée », raconte Louisette Josserand. Et d'ajouter : «Plus près de nous, on a bien frôlé la catastrophe rue Papillon, dans le IXe. Là aussi, c'était bien à cause finalement d'un problème de sous-sol. »
Bruno JEUDY
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
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