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Allez! un peu d'lecture:...

Si on faisait l'historique des personnages imaginaires habitant sous la terre, on s'apercevrait (très logiquement) que ceux-ci reflètent les croyances de l'époque à  laquelle ils sont apparus et de celles auxquelles ils se sont adaptés au fil du temps.

« I . Ce qu'Homère veut faire entendre par l'antre d'Ithaque qu'il décrit en ces vers :

A la tête du port se dresse un olivier aux longues feuilles.
Tout à  côté il y a un antre agréable et sombre
Consacré aux Nymphes que l'on nomme Naiades,
Au dedans sont des cratères et des amphores
De pierre, o๠les abeilles construisent leurs rayons ;
Il y a aussi de très longs métiers de pierre, sur lesquels les Nymphes
Tissent des toiles teintes de pourpre merveilleuse à  voir ;
Là  encore coulent des eaux continuelles ; et il y a deux entrées :
L'une, au nord, laisse descendre les hommes ;
L'autre, au midi, plus divine, et par elle
Les hommes n'entrent pas, mais c'est la route des immortels.

2 . Ce n'est pas dans les récits des historiens qu'Homère a pris ce qu'il raconte ; les auteurs qui ont décrit l'île en sont la preuve ; car aucun d'eux n'a fait mention de l'antre, ainsi que le remarque Cronius. (...) Ayant fait ces remarques Cronius dit que non seulement pour les sages mais aussi pour la foule, il est bien évident que le poète s'exprime dans ces vers d'une façon allégorique et figurée, ce qui nous oblige à  rechercher quelle est la porte des dieux et ce que signifie cet antre dit l'Antre des Nymphes avec sa double entrée, cet antre à  la fois agréable et sombre, tandis que ce qui est sombre n'est d'ordinaire aucunement agréable mais plutôt effrayant. (...) Les géographes les meilleurs et les plus exacts pensent autrement : Artémidore d'Ephèse écrit dans le cinquième livre de son oeuvre divisée en onze livre : « En allant de Panorme, port de Céphalonie, vers le levant, à  une distance de douze stades se trouve l'île d'Ithaque, longue de quatre-vingt-cinq stades, étroite et élevée ; elle a un port appelé Phorkyn et sur le rivage, il y a un antre consacré aux Nymphes o๠l'on rapporte que les Phéaciens laissèrent Ulysse. » Ainsi tout n'aurait pas été inventé par Homère. (...) »

Tiré de : « L'antre des Nymphes » de Porphyre (philosophe néoplatonicien Tyr 234 apr JC- Rome v. 304)
D'après Hérodote, Homère aurait vécu au IXème siècle avant JC.

Les réflexions de Porphyre, à  la suite du poème d'Homère montre l'intérêt qu'on toujours porté les hommes pour déméler les intrigues de l'imaginaire (l'atlantide, plus récemment le Loch Ness...)
Au moyen âge on voit de nobles chevaliers braver les dangers de l'enfer :

«III . Comment le noble chevalier entra dans le puits (...)

Le noble chevalier entra hardiment dans cette merveilleuse et épouvantable fosse, en se signant et, se confiant à  la puissance de Dieu, commença à  s'enfoncer. Incontinent il perdit toute lumière et pénétra en de profondes ténèbres.
Quand il eu un peu cheminé, il aperçut une faible clarté par une petite fenêtre, et poussa droit de ce côté. Bientôt, il trouva un lieu o๠était une salle, et dans cette salle il ne faisait pas plus clair qu'en hiver après le soleil couché. On ne voyait ni paroi ni murailles,(...)

V . Comment le noble chevalier entendit dans la salle les affreux et épouvantables cris des horribles diables, lesquels le jetèrent dans une fournaise ardente (...)
VI . Comment le chevalier fut conduit vers un fleuve épouvantable, dans lequel il gela. (...)

Tiré de « Le purgatoire de St Patrick » de H de Saltray (vers 1188)

Mais on en voit aussi d'autres se faire emmener sous terre dans l'espoir d'y voir le diable :
« Il n'était pas jusqu'aux sorciers et magiciens qui ne se servissent des carrières pour exploiter la crédulité publique. Un nommé César, mort dans un cachot de la Bastille, le 11 mars 1615, faisait métier de montrer le diable aux dupes qui payaient pour le voir. Voici comment la chose est racontée dans les Mémoires historique de l'abbé d'Artigny. C'est César lui-même qui parle :
« A un quart de lieu (de Paris) vers Gentilly (vraisemblablement près de l'asile sainte Anne. On pénétrait de plain-pied dans les carrières souterraines de cette région par la carrière à  ciel ouvert dite de la Fosse aux Lions, située entre le Bd St Jacques actuel et la rue Cabanis.), j'ai trouvé une carrière fort profonde qui a de longues fosses à  droite et à  gauche. Quand quelqu'un veut voir le diable, je l'amène là -dedans, mais, avant d'y entrer il faut qu'il me paie pour le moins 45 ou 50 pistoles ; (...) »

Tiré de « Paris souterrain » Emile Gerards 1908


« Le paradoxe du roman préhistorique, c'est qu'il se situe au carrefour d'une double visée narrative : d'une part, la volonté de reconstituer la vie quotidienne dans ces périodes, d'autre part, celle de retracer, sur la longue durée des temps géologiques, le devenir de l'humanité. Comment penser dans le cadre d'un roman des processus qui mettent des milliers de générations à  s'accomplir ? Tel est le problème (quadrature du cercle) auquel s'affrontent les romanciers de la préhistoire : celui du temps.
Certains d' entre ces récits se présentent sous la forme d'un voyage dans le passé, soit en rêve, soit dans la réalité, effectué grâce à  quelque machine à  remonter le temps, soit encore dans l'espace (profondeurs de la terre, île ou plateau resté vierge et inconnu des hommes) pour retrouver intacts et vivants les mondes du passé. C'est le cas par exemple du Voyage au centre de la terre de Jules Verne (1863), du monde perdu de Conan Doyle, de l'Ile du Docteur Moreau de Wells. Le voyageur est à  la fois un observateur émerveillé et terrifié de ces mondes du passé et un acteur qui se trouve pris dans les intrigues des temps révolus, tout en pouvant heureusement s'en échapper à  volonté. »

« L'homme des origines » c. Cohen 1999


« Une autre de ces reconnaissance s'achève par un incident comique : par une belle journée, un promeneur du Dimanche déambule avec ses deux petites filles près du porche du Verneau. Enhardies les deux gamines pénètrent quelque peu sous la voà»te sombre de la caverne ; tout à  coup, elles perçoivent d'étranges bruits qui semblent provenir de la vasque en contrebas. Des bulles d'air glissent sous la voà»te et éclatent à  la surface de l'eau en de longs chapelets réguliers. Un halo de lumière grandissant illumine bientôt toute la vasque. Ebahies, elles voient apparaître lentement deux monstres casqués et bardés de tuyaux multiples. Ils sont vétus d'étranges combinaisons noires et portent sur le dos deux espèces de cylindres. Leurs pieds sont palmés ; des traits de lumière auréolent leurs têtes couronnées. A quatre pattes ils remontent lentement le talus de graviers.
Terrerisées les deux enfants se précipitent dans les bras de leur père balbutiant leur étrange vision. C'est en ces termes que le brave touriste quelque peu ému par la situation, nous relate l'anecdote pendant que nous retirons nos harnachements. Des martiens dans le Verneau, Jules Verne ne l'avait pas prévu ! »

« Le Verneau souterrain » ed. SHAG 1985
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Image - par bon d'accord - Ven. 20 Juin 2003, 10:53
[Pas de titre] - par Lhermine - Ven. 20 Juin 2003, 11:00
[Pas de titre] - par Bhv - Ven. 20 Juin 2003, 11:06
[Pas de titre] - par Lhermine - Ven. 20 Juin 2003, 11:13
[Pas de titre] - par bon d'accord - Ven. 20 Juin 2003, 11:37
[Pas de titre] - par Lhermine - Ven. 20 Juin 2003, 11:43
[Pas de titre] - par bon d'accord - Ven. 27 Juin 2003, 19:49
[Pas de titre] - par bon d'accord - Mar. 22 Juil. 2003, 14:32
Juste histoire de replacer un peu le contexte - par auguste - Mer. 23 Juil. 2003, 11:03
[Pas de titre] - par Lhermine - Mer. 23 Juil. 2003, 11:24
culture du secret - par franck - Mer. 23 Juil. 2003, 16:32
[Pas de titre] - par auguste - Mer. 23 Juil. 2003, 16:48
[Pas de titre] - par bon d'accord - Mar. 14 Oct. 2003, 17:05
[Pas de titre] - par matiphas - Mar. 02 Mars 2004, 09:14
[Pas de titre] - par jeff95 - Mar. 02 Mars 2004, 10:47
[Pas de titre] - par matiphas - Mar. 02 Mars 2004, 11:16
[Pas de titre] - par gui - Mer. 04 Août 2004, 15:14
[Pas de titre] - par h2o - Mer. 04 Août 2004, 16:09



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