8 membres en ligne. Connectez-vous !

Note de ce sujet :
  • Moyenne : 0 (0 vote(s))
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Recherche dans le sujet
[archive] 10 doigts pour ne pas mourir (Alain Robert)
#1
1
le G.O
0
NEWLOOK No 178 de Juillet 1998.

Un article sur les exploits d'Alain Robert.

Citation :10 doigts pour ne pas mourir

Là  o๠tout être normal prend un ascenseur supersonique pour grimper des dizaines d’étage, Alain Robert fait l’extérieur. Sans corde ni assurance, à  la simple force des bras et des jambes, il a ainsi déjà  inscrit à  son palmarès pratiquement tous les grands buildings du monde. Et, à  l’arrivée, il s’est aussi tapé une quarantaine de séjours en prison. Avant son grand défi de la rentrée, un gratte-ciel qui lui vaudra 3 mois de taule à  Singapour. NEWLOOK vous fait revivre quelques-uns des ses plus beau exploit. A main nues.


Son trip : grimper des parois verticales à  mains nues pour la beauté de l'exploit et... le plaisir de se faire gauler par les flics à  l'arrivée. Pour NEWLOOK, Alain Robert a accepté de dévoiler son prochain exploit : 3 mois dans une prison de Singapour. Mais il faudra grimper d'abord...

NEWLOOK : En jouant les "Spiderman", tu prends des risques. Pourquoi ?

ALAIN ROBERT : Parce que c'est ce qui me plaît et me motive, le côté engagement, au sens danger. Les pratiques sportives aseptisées, qui ont largement pris le dessus aujourd'hui, très peu pour moi.

- Ton truc, c'est donc d'être un rebelle parmi les "institutionnels" de la montagne ?

- Absolument. Pour moi, il est clair que lorsqu'on met sa vie en jeu et que l'on s'en sort, on est content ! C'est quand même plus gratifiant d'arriver entier au sommet d'un building après une ascension extrême à  mains nues que de jouer de l'argent au loto ! Je suis joueur, mais au lieu de jouer avec du fric, qui finalement n'est qu'un bien matériel, je joue avec ma vie, la chose qui m'est la plus précieuse.

- Pourquoi as-tu un jour décidé de quitter les falaises pour les gratte-ciel ?

- à‡a a commencé par hasard. En 1993, j'avais obtenu le record du monde de difficulté en escalade à  mains nues sur des falaises dans les gorges du Verdon et un sponsor, Sector, dont la communication est basée sur l'extrême, m'a proposé de faire un documentaire o๠je devais grimper des gratte-ciel. L'équipe ciné avait fait des repérages à  Dallas, Houston, New York, Chicago, mais au bout d'un mois et demi, personne n'avait réussi à  obtenir d'autorisation de grimper nulle part. Ils m'ont alors demandé si je me sentais de tenter le truc sans autorisation, et après avoir consulté quelques avocats dans différents Etats, sachant qu'il n'y avait pas de trop gros problèmes en vue avec la justice, j'ai dit oui. Aujourd'hui, vu que je suis multirécidiviste sur le sol américain, les ennuis vont en augmentant chaque fois.

- Quel est ta philosophie de la grimpe et à  quels types de difficultés dois-tu faire face lorsque tu entames une escalade ?

- Ce qui me plaît, c'est la beauté. II y a peu de temps, j'ai grimpé la Deutsche Bank à  Francfort, c'était sublime : la verticale absolue avec des miroirs et des lignes très pures, des jeux de lumière avec le soleil, les nuages, le reflet des buildings voisins et des gens qui me regardaient faire mon truc. Après, il ne faut pas perdre de vue non plus qu'il faut arriver en haut et qu'il ne faut pas se déconcentrer sur l'objectif. En fait, ma recherche est la même qu'en montagne : faire des choses de plus en plus difficiles en matière de buildings. On pourrait croire qu'ils sont tous pareils, mais à  chaque fois, il y a une stratégie nouvelle à  échafauder, une technique différente à  adapter en fonction de la structure et des matériaux.

- Exceptés tes mains et tes pieds, de quoi disposes-tu avant d'entamer l'escalade d'un building ?

- Rien ! (rires...). Mon principal allié est surtout un gros mental, c'est ce qui fait la différence avec les gens qui grimpent à  mon niveau. L'escalade est devenue sportive, les gens s'entraînent physiquement, mais le mental se développe par envie, par passion.

- Jamais tu n'as souffert du vertige ou de la peur de lâcher prise ?

- Si, mais c'est une crainte que j'ai appris à  maîtriser. Il faut apprendre à  jeter un regard quand on a 300 mètres sous les pieds et ne pas être gêné par ça, tout en connaissant les conséquences d'un lâcher.

- Et les "comités d'accueil" qui t'attendent à  l'arrivée ?

- J'adore ! C'est ce que je préfère, les flics et les arrestations à  l'arrivée, avec les éventuelles expériences dans des prisons aux quatre coins du monde...

- Pourquoi ?

- J'aime rencontrer les gens, savoir pourquoi ils sont en prison. J'ai un gros projet que je vais réaliser cet automne, celui d'aller escalader la plus haute tour de Singapour de façon illégale. Ce qui m'intéresse, c'est qu'il y a trois mois de prison ferme à  la clé et une petite amende, ce qui me permettra de voir comment ça se passe dans ces geôles o๠je vais sà»rement me prendre un certain nombre de coups de bâton ! Là , je viens de finir mon autobiographie, et le prochain livre, j'aimerais qu'il soit consacré à  ce que l'on peut éprouver en prison.

- Pour l'instant, combien de fois as-tu été expédié en taule ?

- Presque une quarantaine de fois !

- Tu n'as jamais eu peur, lors d'une incarcération, que la plaisanterie tourne au vinaigre ?

- Parfois ça traîne un peu et c'est difficile à  gérer parce qu'une fois que tu es en cellule et que tu as revêtu un uniforme de taulard, on n'a pas tout de suite la décision du juge. En tout cas, la prison la plus dure o๠je suis allé pour l'instant se trouvait en Malaisie. Là -bas, les conditions de détention étaient dignes du film Midnight Express, sauf que je ne me suis pas fait enculer ! (rires...)

- En fonction de quoi choisis-tu un monument ou une tour à  escalader ?

- Sa beauté, et puis éventuellement par rapport à  des suggestions de magazines, parce que l'escalade est aussi pour moi un moyen de gagner ma vie.

- Au cours de ton tour du monde des buildings et monuments, t'est-il parfois arrivé de déclarer forfait ?

- Oui, à  La Défense, sur la tour Gan, deux fois. J'avais pas la forme, je ne m'y prenais pas comme il faut, et au bout de 20 mètres d'escalade, en sachant qu'il y en avait 180, j'ai senti que j'étais limite et j'ai reculé. Heureusement, la troisième fois, je l'ai enchaînée jusqu'en haut.

- Comment te prépares-tu physiquement ? Tu grimpes tous les jours sur ta maison ?

- Il y a l'escalade rocheuse traditionnelle, mais j'ai effectivement aussi un "pan" sur mon grenier avec un plafond totalement horizontal qui fait 6 mètres. Là -dessus, je fais des allers-retours, éventuellement je travaille lesté, j'invente des mouvements plus durs pour développer la force pure, la résistance et la continuité.

- Quelle est l'escalade qui te laisse le meilleur souvenir ou qui t'a donné le plus de plaisir ?

- Sans doute celle du Calicot, un gratte-ciel de New York, parce que j'ai foutu un tel bazar, entre les camions de pompiers et les voitures de police, que ça faisait un raffut infernal, sans compter avec les dix équipes de télé qui ont rappliqué sur le parvis du building. Là , j'ai eu droit à  une vraie arrestation à  l'américaine ! (rires...)
PAR CHRISTOPHE SANDOT

Citation :Les commentaires des images:

Page 50 :
Kuala Lumpur - Malaisie
Les Twin-Towers, 451,90 m. Les plus hautes tours du monde et, à  l’arrivée, un stage en prison digne de « Midnight Express ».
Paris – France
L’Obélisque, place de la Concorde, 31 mètres. Deux ascensions, dont une à  l’occasion du réveillon 96/97 par -15°.
Page 51 :
Hong-Kong
Le Fare East Finance Center, 50 étages. Un lingot d’or dans lequel se reflète la banque de Chine.
Page 52 :
San Francisco – USA
Le Golden Gates Bridge, 227 m. Trois quarts d’heure d’ascension terriblement verticale, sans repos possible. Et 6 jours de taule par la suite…
Page 53 :
Sao Paulo – Brésil
Tour FIESP, 161 metre. Echec interdit : une escalade commandée par TV Globo, pour une émission le soir même.
Paris – France Tours
Les mercuriales, 35 étages. Parmis les plus hautes tours de verre de Paris.


Pièces jointes
.jpg   couverture.jpg (Taille : 100.05 Ko / Téléchargements : 289)
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
Répondre


Messages dans ce sujet
[archive] 10 doigts pour ne pas mourir (Alain Robert) - par h2o - Jeu. 16 Juin 2005, 21:01
[Pas de titre] - par h2o - Jeu. 16 Juin 2005, 21:02
[Pas de titre] - par h2o - Jeu. 16 Juin 2005, 21:03
[Pas de titre] - par Visiteur - Ven. 17 Juin 2005, 08:14
[Pas de titre] - par zod - Ven. 17 Juin 2005, 17:32
[Pas de titre] - par katafille - Mer. 31 Août 2005, 14:21

Sujets apparemment similaires…
Sujet Auteur Réponses Affichages Dernier message
  Deux grimpeurs américains à deux doigts de libérer "El Capitan", sans assurage jeff95 7 10 997 Sam. 14 Fév. 2015, 01:25
Dernier message: taiebdm



Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 2 visiteur(s)