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[archive] Nouvel Obs: Sup. spécial s.sol de Paris sept 01
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Citation :DOSSIER :
C'est simple : presque toutes les pierres et te plâtre que vous voyez empilés en surface ont été retirés du sous-sol francilien. Troué. Mité. Un vrai dédale de galeries, de carrières. Inextricable. Ce fabuleux voyage au coeur des abîmes parisiens les plus secrets, Lisa Vaturi et « le Nouvel Obs Paris-Ile-de-France » vous y invitent en partenariat avec Parigramme. L'éditeur phare du 75 sort, en effet, le 13 septembre en librairie l'« Atlas du Paris souterrain »: 200 pages, 500 photos et documents, inédits le plus souvent. Et une centaine de cartes. Du grand spectacle. Des sueurs froides aussi. Accrochez-vous bien. Sous les pavés, ça remue.

Citation :Ile de France:
Quand la tetre se dérobe...



En région parisienne, des milliers de routes et de maisons ont été construites sur d'anciennes carrières souterraines, qui menacent de s'écrouler. Un cauchemar pour les propriétaires. Un casse-tête pour les maires. Qui préfèrent parfois se voiler la face.


Un grillage encercle la butte. Des dizaines de panneaux avertissent les curieux : interdiction d'entrer. Situés en Seine-et-Marne, à  2 kilomètres de la gare RER de Lagny, ces quelques hectares de terrain sont construits sur d'anciennes carrières. Du gruyère. Pendant des siècles, des carriers ont creusé la butte pour en extraire le gypse, une roche rare indispensable à  l'élaboration du plâtre. Aujourd'hui, le sous-sol est infesté de galeries qui courent à  une dizaine de mètres seulement de la surface. L'Office national des Eaux et Forêts (ONEF), actuel propriétaire, a bouclé la zone. Pourtant les galeries souterraines ne s'arrêtent pas
au grillage : elles poursuivent leur travail de sape sous la route départementale et les pavillons de tout le secteur. La terre s'est récemment écroulée chez un particulier : un trou de 3 mètres de profondeur. En Ile-de-France, 1 000 communes environ sont menacées du fait d'anciennes exploitations de calcaire, de gypse ou de craie. D'après les Inspections générales des carrières (IGC) de Paris et Versailles, tous les départements sont touchés. Les Hauts-de-Seine et les Yvelines possèdent ainsi respectivement 1 200 et 800 hectares de surfaces « sous-minées ». Au bas mot. Car les géomètres n'ont pas les moyens de réaliser des sondages et travaillent à  partir d'archives et plans d'exploitation remontant parfois au début du XIXe siecle.
Le danger pour les biens mais aussi pour les personnes va croissant, estime Marcel Toulemont, responsable de la direction de la Prévention des risques au ministère de l'Environnement. Les galeries souterraines vieillissent et supportent de plus en plus de poids, compte tenu de l'urbanisation galopante. Leur dégradation est inévitable. »
Les Tarentola en savent quelque chose. A Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, la maison de cette famille de forains était en apparence idéale. Ils pouvaient ranger camions et caravanes sur leur terrain perché sur le massif de l'Hautil, en surplomb de la ville. Depuis le 11 mars 1991, c'est le cauchemar : les 500 mètres carrés du terrain boisé se dérobent, et dans le jardin les caravanes s'enfoncent sous leurs yeux dans un trou béant de 25 mètres. Un jeune voisin se précipite mais sombre avec l'engin. Les pompiers n'ont jamais retrouvé son corps.
Aucun mystère : la propriété avait été construite sur d'anciennes carrières souterraines de gypse. Plusieurs siècles après l'exploitation, la gravité a repris ses droits et les piliers des galeries, attaqués par le ruissellement des eaux, se sont écroulés. « Depuis dix ans, nous n'avons toujours reçu ni aide de l'Etat ni indemnité d'assurance, s'indigne madame Tarentola. C'est une honte ! Ce n'est quand même pas nous qui avons creusé ces foutues carrières ! C'est pourtant le préfet qui avait donné l'autorisation d'acheter le terrain et le maire celle de construire dessus. » La municipalité réussit tout de même à  faire passer l'accident en catastrophe naturelle : les Tarentola devraient donc finalement récupérer une partie de leur investissement... grâce à  une procédure d'expropriation.
Jusqu'en 1995, il n'existait qu'un seul outil de prévention : les arrêtés de péril, permettant aux maires de faire évacuer les terrains menacés d'effondrement. A Pontoise, une commune du Val-d'Oise qui est sous-minée par 1 200 cavités, une vingtaine d'arrêtés de péril courent depuis les années 80. Une situation terrible pour les propriétaires, qui, comme le stipule
l'article 552 du Code civil, sont aussi propriétaires de leur sous-sol. Ils doivent donc non seulement se reloger, mais entreprendre à  leurs frais des travaux de consolidation (comblement des vides souterrains ou installation de piliers) parfois supérieurs à  500 000 francs. « Ils découvrent la situation, explique Jean-Michel Rollot, maire de Pontoise. Et considèrent que ce n'est pas à  eux de payer. » Aujourd'hui, cette municipalité est l'une des seules à  aider financièrement ses habitants.
Les arrêtés de péril font toutefois figure de simples mesures d'urgence. La loi Barnier de 1995 a donc créé des Plans de prévention des risques (PPR) : d'une part, ils sont supposés empêcher la construction d'habitations sur les terrains menacés et, d'autre part, permettre l'expropriation des propriétaires en situation périlleuse. Lancés par les préfets puis élaborés en partenariat avec les communes, les PPR délimitent des zones rouges à  haut risque dans lesquelles aucune opération immobilière n'est plus autorisée. Bien. Sauf qu'à  Chanteloup-les-Vignes, c'est 15 % du territoire qui est sous-miné ! A tel point que l'on redoute l'effondrement du quartier central du Chapitre. « Que faire ? se demande le maire, Pierre Cardo. Exproprier puis détruire les habitations ? Absurde. Je ne veux pas d'un no man's land. Je veux que l'Etat aide à  payer les travaux. » Impossible, répond-on au ministère de l'Environnement : « Si l'Etat décidait de financer le comblement des carrières, il faudrait qu'il le fasse dans chacune des communes françaises concernées »... et elles se comptent par milliers. Quant à  l'expropriation, elle n'est possible qu'à  condition d'être moins onéreuse que les travaux de stabilisation. Sinon, les propriétaires doivent se débrouiller seuls. Et comme la plupart rechignent à  dépenser, le risque d'accident n'est en rien diminué.
Livrés à  eux-mêmes, les propriétaires sont souvent tentés de jouer les petits escrocs. Plutôt que d'attendre la publication d'un PPR dans leur ville, suivie d'un classement en zone rouge — synonyme d'une perte de valeur foncière —, ils s'empressent de tout mettre en vente. Les acquéreurs comprennent quelques années plus tard qu'ils ont été floués. Marc Donsimoni, du Bureau de recherches géologiques et (suite page 10)

la suite du texte est puls bas...


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-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
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[Pas de titre] - par h2o - Mar. 14 Juin 2005, 21:15
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