Sam. 14 Mai 2005, 17:10
0 | 0 | ||
- un jounaliste a ecrit :
Ciao Billancourt ? François Pinault n'a pas encore renoncé à l'installation de sa fondation sur l'île Séguin, mais la rupture avec les collectivités locales chargées de l'aménagement du site semble désormais difficilement évitable. L'annonce, par le Corriere della Sera, que Pinault se trouve sur le point d'acheter le Palazzo Grassi est un sérieux pas dans cette crise. Jeudi, à Venise, le conseil d'administration de la société détentrice du palais a en effet approuvé à l'unanimité le principe de la vente à François Pinault, qui a été préféré à l'investisseur Angelo Guido Terruzzi. Une assemblée générale est appelée à confirmer cette cession, pour près de 29 millions d'euros, dans les dix jours. Le temps également que le nouveau maire de Venise, issu de la majorité de gauche reconduite dans les élections, prenne ses fonctions.
Ce palais du XVIIIe siècle, un des plus imposants du Grand Canal, est devenu un centre d'expositions de référence. Fiat, qui en était propriétaire, s'en est séparé après la mort de Gianni Agnelli, en 2003. Dans l'attente d'un repreneur, la municipalité a fait racheter le palais par sa société exploitant le casino. L'opération en cours prévoit la rétrocession de 80 % des parts à François Pinault, les 20 % restants étant conservés pour pérenniser la présence de la ville. La cession, qui prendrait effet immédiatement, prévoit un droit de construction sur une parcelle contiguà«, qui permettrait un doublement de la surface d'exposition, aujourd'hui de 2 500 m2. Cette construction, entièrement financée par l'acquéreur, pourrait être confiée à Tadao Ando, l'architecte du projet de l'île Séguin. Jean-Jacques Aillagon, qui avait déjà été appelé au Palazzo Grassi par la municipalité, en serait toujours le conseiller culturel.
Déçu. Enthousiasmé par cette opportunité, l'homme d'affaires a précisé à Libération qu'il comptait bien mettre sa collection d'art contemporain à la disposition du nouveau lieu, alors même que le projet de l'île Séguin s'enlise. François Pinault, qui a cédé la conduite de ses affaires à son fils et entend bien, à 69 ans, mener à bien ce projet de fondation qui lui tient manifestement à coeur, semble en effet désespérer de Billancourt. Ses proches se disent abasourdis de la négligence des collectivités, auxquelles revient l'aménagement des 50 hectares environnants. «En cinq ans, la seule proposition est celle d'une immonde palissade cerclant le reste de l'île», s'emporte un maître d'oeuvre. «Les collectivités ont donné l'impression de se désintéresser totalement du musée, s'indigne un autre. On ne demandait pas qu'ils déroulent le tapis rouge, mais qu'ils fassent avancer l'aménagement. On leur offre une collection exceptionnelle, on met 150 millions sur la table et personne ne suit.»
Il y a cinq ans, François Pinault avait annoncé son intention d'ouvrir le musée en 2005. Le chantier a déjà pris trois ans de retard, Renault ayant dà» assurer la dépollution du site et la ville la consolidation des berges. Entretemps, Pinault a choisi un architecte et un directeur, conduit les études d'aménagement, obtenu le permis de construire. Finalement prévue le 21 mars, la pose de la première pierre a dà» être annulée. Aujourd'hui, la maîtrise d'oeuvre dit n'avoir aucune visibilité de l'environnement : «Il y a de vagues projets, mais rien de concret et aucun calendrier. Nous n'allons pas ouvrir un musée au milieu d'une friche. Rien n'est établi quant au voisinage, à la voirie ou aux moyens de transport. Il n'y a aucune garantie de financement du pont devant donner accès au musée. Les visiteurs viendront-ils à la nage ?»
A Billancourt, on se récrie, évoquant les projets d'un grand hôtel, d'une salle de «musique actuelle» ou encore d'une galerie d'artistes, tout en soulignant la lourdeur inévitable des procédures. Jeudi, en acceptant de revoir à la baisse le plafond de 900 000 mètres carrés constructibles, le conseil municipal a obtenu la levée de deux recours engagés par des associations devant le tribunal administratif, qui risquaient de bloquer le plan d'urbanisme. Du côté des collectivités, entre autres aménités dans une atmosphère devenue excessivement tendue, on reproche à François Pinault de «chercher des prétextes pour se retirer».
Invitations. L'entrepreneur-mécène rétorque en soulignant avoir dépensé, en études et honoraires, une vingtaine de millions d'euros, soit les deux tiers de ce que représente l'achat du Palazzo Grassi disponible immédiatement. Dans une ville au flux touristique continu, qui accueille la Biennale d'art contemporain et la Mostra, cette option n'apparaît pas cependant comme une alternative suffisante à l'île Séguin. La surface d'exposition y est six fois moindre et François Pinault ne semble pas décidé à faire sortir l'intégralité de sa collection de France. Autre hypothèse : mettre en place un réseau d'établissements de taille moyenne en Europe. «Il ne manque pas de sollicitations», souligne un proche, évoquant notamment Berlin et Lille.[/list:u]
ça a l'air chose faite , à l'heure actuelle , il parait que c'est en route pour l'italie
Plim Ploum