Ven. 13 Mai 2005, 17:25
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Toutes les villes gallo-romaines consommaient de grandes quantités d'eau, Augustonemetum ne devait pas faire exception ; l'existence de thermes à l'extrémité sud de la butte en est une preuve. Sur le territoire de la ville, les sources ne manquaient pas, notamment à Fontgiève, à Rabanesse, aux Salins, aux Roches : certaines fortement minéralisés étaient encore utilisées à la veille de la Seconde guerre mondiale ; mais leur eau ne pouvait pas arriver directement sur la butte. Il en était de même de l'eau de la Tiretaine dont les deux bras enserrent la ville, cette eau ne pouvait servir qu'à arroser les jardins riverains ; pour alimenter le centre de la ville un aqueduc était nécessaire. Ce n'est que tout récemment que la lumière a été faite sur cette question. Les eaux étaient captées dans la vallée de Villars, probablement près de l'endroit o๠existe de nos jours un important captage pour Chamalières. Au XVIIIe siècle, plusieurs auteurs signalèrent des fragments de conduite dont on en reparlera, en 1835, à la suite d'un gros orage qui avait dégagé cette même conduite à plusieurs endroits ; en 1897, lors de la construction d'une maison le long de la "voie romaine", un autre fragment apparut. Mais ce n'est qu'à partir de 1963 qu'un certain nombre de découvertes ont permis à Fournier de donner une vue d'ensemble de cette canalisation. Dans la vallée de Villars, jusqu'à son débouché dans la Plaine, au-dessus de l'actuel lycée de Chamalières, elle était constituée d'une galerie voà»tée haute de 0,97 m, dont la pente, suivant celle du terrain, était variable ; plusieurs calculs permettent d'évaluer son débit possible entre 5.000 et 6.000 m/cube par jour, débit suffisant pour alimenter de nos jours une ville de 18.000 habitants (utilisation industrielle exclue) ; cela confirmerait le chiffre de la population Augustonemetum donner plus haut.
à son entrée dans la plaine, cette conduite étaient aux environs de 415 m d'altitude ; arrivée sur le sommet de la butte, à 408 m, il fallait traverser une large dépression : un aqueduc aérien était indispensable. Une vie de saint Austremoine (ou plutôt de Stremonius), l'évangélisateur de l'Arvernie, rédigée vers le IXe siècle, parle brièvement de cet aqueduc, sans préciser s'il était encore en service à cette datte. Aucun vestige n'en a été retrouvé ; son tracé exact reste problématique ; mais selon toute vraisemblance il devait passer au-dessus du quartier du Changil qu'il dominait de 25 m environ et devait aboutir dans les parages de la cathédrale actuelle, o๠aurait pu exister une sorte de château d'eau.
De là , partaient des galeries souterraines de distribution dont des sections, sous la place de la Victoire, sont bien connues et sont restées longtemps accessibles par les caves de certains immeubles. L'une d'elles est haute de 17 m, large de 0,66 m et couverte par une voà»te en plein cintre, les murs latéraux ont une épaisseur de 0,65 m. Elle se dirigeait vers le sud et se divisait en plusieurs conduites plus étroites, dont l'une devait aller alimenter les thermes ; une importante longueur en a été reconnue et détournée en 1961 au sous-sol de la rue Saint-Genès, lors de la construction des nouveaux bâtiments de la préfecture.
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