1 Zachariah |
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(Jeu. 10 Mai 2018, 10:02)ILOVETP a écrit : Voilà un gars qui prétend avoir un intérêt pour ce qui se trouve vous intéresser aussi. Il propose de partager un bon moment dans un cadre agréable. Pas le temps, pas la motive ? Moi non plus. Je comprends. Passez votre chemin sans lui démontrer sa débilité par a + b et de fumeuses théories économiques.
Il y a un truc qui t'échappe (et qui me fait penser que tu dois être salarié) :
Ici, on a quelqu'un qui débarque non pas en expliquant qu'il a du mal à boucler les fins du mois, qu'il voudrait savoir combien ça coûte pour pouvoir chercher des sous dans les fonds de tiroir et voir ce qui est de l'ordre du possible - à l'instar du gamin à la caisse du Franprix du 19ème le lendemain de Noël, qui tente de voir s'il a assez d'argent pour ramener un pack de 6l de lait UHT premier prix à sa mère (que j'ai fini par lui payer, -transparence oblige- en partie parce que le compte des pièces rouges fait perdre encore plus de temps que la misère ordinaire n'émeut).
Non, on a quelqu'un avec une idée en tête, un calendrier serré, et qui ne songe à aucun moment à payer l'effort du travail et de son produit qu'il compte exploiter. Ca en dit long sur la valeur perçue du service qu'il recherche. Il y a quelques siècles, ça se faisait couramment, des employeurs empreints de supériorité, qui ne payaient pas les travailleurs. Mais ça avait un nom, et il n'est pas flatteur.
C'est comme aborder une nana dans la rue, lui disant dans quelle position on voudrait la prendre et ce qu'on voudrait qu'elle nous fasse. Parce qu'on présume qu'elle aussi, elle aime le cul, comme tout le monde. Donc elle devrait s'exécuter (gratuitement, puisqu'elle aime ça). Hélàs, pour tous les Jean-Kevin qui se font #balancer, c'est pas comme ça que ça marche. Un bon moment dans un cadre agréable, ça commence par une négociation, et des signes précurseurs indiquant qu'on est à l'écoute et ouvert aux attentes de l'autre. On n'arrive pas avec un cahier de charges tout fait, claquant des doigts et scandant "eh les meufs, c'est maintenant ou jamais". Sauf qu'à s'exprimer ainsi, il traduit déjà qu'il est puceau, qu'il va être relou à gérer et qu'il ne sait pas y faire. Tandis que j'ai une base de réguliers qui non seulement savent que pour reçevoir il faut aussi donner, mais avec qui je suis booké de longue date et qui demandent moins d'efforts pour un résultat meilleur.
Alors pardonne moi de démontrer la débilité de l'approche, en l'espèce, l'unilatéralisme sans motivation ni semblant de réflexion sur la réciprocité des échanges, par une théorie fumeuse de a+b = respect des parties. A défaut, si on sait exactement ce qu'on veut, où on le veut et quand on le veut, il faut aller voir une professionnelle. L'argent dans l'équation compensera l'absence d'intérêts réellement mutuels et mettra les parties déjà un peu plus sur un pied d'égalité.
Sucer un inconnu ou travailler gratos pour lui n'a rien de flatteur. Jean-Kevin pense qu'il propose quelque chose de ouffisime et qu'on devrait s'en réjouir. Ce n'est pas le cas.
Faire la couverture d'un CD qui fera un flop n'est pas plus flatteur que de coucher avec le sosie de Johnny. Ta photo de Triel, elle sera jolie avec ou sans quatre bonhommes dessus, qui en plus te donneront des instructions et leur avis plus souvent que tu ne leur auras demandé. La célébrité ? Ben non, c'est un petit groupe. Le portfolio ? Je préfère encore y caser des trucs où j'ai été payé.
Supposons que nos quatre mousquetaires soient convaincus qu'ils vont perçer d'ici cinq ans. Ben, qu'ils partagent d'avance leur fric monstre. Pas d'entreloupe à la "je te paie dans cinq ans si on est célèbre et riche" : il n'y a pas de raison de transférer le risque lié à la qualité de leur prestation musicale sur le photographe, dont la qualité de la photo sera invariable, qu'ils réussissent ou non.
Je les comprends moi, les gars. Comme ton patron, ils préfèreraient ne pas te payer ou te payer moins, pour que l'argent économisé leur serve à financer leurs vacances. Moi, je suis du côté du travailleur. Leur pognon, je préfère qu'il serve à financer mes vacances à moi. Surtout que l'un comme l'autre demandent que je leur donne de mon temps. Qui est mon bien le plus précieux et donc se négocie âprement.
C'est aussi grâce à mes clients les plus respectueux que l'enculé de capitaliste que suis est en mesure de donner 10.000€ et trois semaines sur le terrain par an à une cause qu'il juge digne et méritoire, où l'objectif du bénéficiaire n'est pas juste d'avoir son caprice à zéro euros.