Mar. 26 Avr. 2011, 14:00
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Le comportement reptilien ne permet de vivre et dâexpérimenter que deux états fondamentaux : lâétat de sécurité, et lâétat de stress ou de peur. Comme du temps o๠nous étions un petit reptile, dans les temps lointains des débuts de lâévolution, quand les boues qui deviendraient la roche des siphons commençaient à se déposer. Chacun de ces états émotionnels va induire une activité physiologique spécifique qui induit lâémission dâhormones et de neuro transmetteurs correspondants.
Etat de sécurité : le cerveau sécrète béatement, tel un animal paisible, des neuro peptides particuliers synthétisés à partir dâun précurseur hormonal hypophysaire, lâACTH. Ces molécules sont des endorphines. Elles abaissent le seuil douloureux, calment les sensations et les processus physiologiques, apaisent, rendent la vie du plongeur plutôt facile. Lors de mes explorations au Yucatan, cet état apparaît de façon flagrante lors de lâexploration du cénote Pitch après les premiers 500- 600 mètres soit 30 mn environ après le départ. Je suis chez moi, le paysage est familier, les muscle ne me font plus mal, je suis prêt à palmer vers le fond, 3 km plus loin.
Etat de stress : lâACTH se dégrade instantanément par une autre voie. Plus dâendorphine, mais en revanche de lâadrénaline et du cortisol, hormones surrénales qui nous rendent brutalement la vie impossible : ce sont les hormones du stress. La réponse physiologique est immédiate : instantanément le cÅur encaisse une accélération à la fréquence cardiaque maximale, la pression artérielle subit un dâélévation de tension, le seuil douloureux sâélève et toutes les douleurs corporelles se réveillent, amplifiées. Lâétat de choc nâest pas très loin, nous nous sentons en insécurité totale voir en état de mort imminente ! Bref, nous vivons réellement lâhorreur, lâenfer sous terre ! Lâautopsie de plongeur décédé en siphon peut montrer une vidange des glandes surrénales caractéristique de cet état de panique.
Ces réponses organiques sont intéressantes chez un individu actif, en bon état et mis face à une situation dâattaque ou de défense. Elles permettent des réactions « hors normes », des exploits physiques inouà¯s. Par contre, chez un individu diminué, et ce peut être le cas lors dâune plongée longue ou profonde, cette variation de lâéquilibre interne peut compromettre la survie de lâorganisme entier. Câest ce qui arrive quand quelquâun meurt de « peur ».
A la Douix de Châtillon sur seine ou aux sources du Loiret, le corps du plongeur décédé a été retrouvé à lâamont de la cavité, face au courant bloqué par une trémie infranchissable mais dans de lâeau claire, alors quâil était « évident ? » que la sortie devait être dans le sens du courant et là o๠lâeau était trouble.
vivre c'est mourir un jour, plonger sous terre c'est vivre intensément!