Mer. 04 Nov. 2009, 14:48
1 Groufalo |
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Puis le train démarre, le bruit, le grondement métallique étouffé et lointain du grondement des wagons qui commencent à avancer se rapproche dans un vacarme incroyable et me dépasse. Le paysage commence à bouger, le vent souffle. Il faut prévoir un foulard et des lunettes pour se protéger du vent, du sable et de la pluie. Ainsi que de la nourriture, de lâeau et des vêtements chauds car le trajet est long et traverse la nuit noire et froide du Sahara. Les wagons tremblent et le train avance au loin, zigzaguant comme un serpent. En longeant les bidonvilles de Nouadhibou, les enfants courent par dizaine à coté du train en faisant des signes de la main puis jetant un gros cailloux des quâune tête dépasse. Le train sâavance peu a peu dans les immenses plaines désertiques avant que le soleil ne sâefface pour laisser place à lâautre monde.
Le rêve. Intemporel, incroyable, éveillé, endormis. A chaque fois que le train ralentit, lâentrechocs des wagons les uns aux autres provoquent un bruit aussi effrayant que brutal, entre la foudre et un avion qui vous tombe dessus dâun coup, mais suffisamment lentement pour déclencher chez moi un reflex incontrôlé, en mâagrippant au bord et repliant les jambes le plus haut possible, bêtement. Mais la secousse qui accompagne le bruit, bien que très puissante finit par être maîtrisable et se confond dans le bordel ambiant des éléments environnants. Jâai mis mon sac et ma guitare dans un coin du wagon, grand et vide, et par chance jâai réussi à accrocher mon hamac qui amortit toutes les vibrations et sâavère idéal. Je fume le dernier pétard que jâavais déjà roulé, prévoyant des conditions - ayant tout de même essayé par la suite câest une galère sans nom - et finit par fermer les yeux dans mon cocon. Le temps a perdu sa valeur, je suis embarqué et câest tout. Quand je rouvre les yeux, des gouttes dâeau traversent la toile de mon hamac, il pleut. Je me lève, instable, un peu endormis, la pluie, les vibrations, le bruit, la nuit, câest tellement fort que sa efface tout le reste. Je suis dans une sorte de rêve éveillé sans me poser de questions. Au loin les montagnes sâenchaînent dans le noir et le sol, le plat, tout est lisse, et à certains moments une petite dune se distingue dans lâombre, isolée, défilant comme sur un moniteur de rêverie. Je suis sale, recouvert de sable et de poussière de fer qui forment une deuxième peau et sâinfiltre dans les nez, les oreilles, les yeux, partout. La pluie est froide, la nuit aussi. Jâenfile un pull, sort la couverture de survie pour me protéger de lâeau et repart pour une série de siestes éveillés, entrecoupées de marches en ronds dans le grand wagon, seul.
Au matin, la pluie fine continue mais le paysage a changé. Les sols sont plus verts et il y a beaucoup plus de montagnes. Le train doit ralentir pour la fin du trajet car la pluie est dangereuse, jâen profite pour finalement dormir jusquâà lâavant dernier arrêt ou jâaide des épiciers à décharger le wagon quâils ont remplient de condiments en tout genre, il faut se dépêcher car le train sâarrête rapidement et ne perds pas de temps. Les derniers cartons sont jettes alors que le train est déjà repartit. Quant a moi jâai voulu aller jusquâau bout, ignorant ce que jây trouverais je suis arrivé à la mine, une immense montagne noire surplombée par des gros camions Caterpilar. Je suis le dernier à bord du train, je descends, rejoins la route devant moi, une voiture sâarrête et mâemmène en ville. Je suis décomposé de bonheur, remplit de nouvelles sensations incroyables, sale, mais je viens de vivre quelque chose à bord de ce gros train grossier et maladroit dans le monde de lâimaginaire...
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YOU ARE LOST / NO FUTUR
Les cataphiles ils me reveillent tous les jours en sortant, alors maintenant,
le matin, je vais poser une peche dans l'Åilletonn de la plaque, et toc !
Les cataphiles ils me reveillent tous les jours en sortant, alors maintenant,
le matin, je vais poser une peche dans l'Åilletonn de la plaque, et toc !