[Globe]

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Quel n'a pas été un jour le promeneur intrigué par l'étrange manège d'une éolienne, curieux pylône surmonté d'une couronne d'hélices tourbillonnantes au gré des vents et dont la tête pivotante se positionne toujours face à  cette force de la nature, comme pour la dompter et la répartir dans les moindres recoins de sa haute et grinçante carcasse ?
En fait, bien peu de gens des villes connaissent réellement l'utilité de ces pittoresques artefacts qui ponctuent les verdoyants paysages de notre France profonde.
Certains futés diront que c'est pour produire de l'électricité à  moindre frais, et ils se tromperont car cette fonction est exclusivement réservée aux aérogénérateurs. Ces derniers, issus du monde moderne, mesurent 2 à  6 fois plus en hauteur et surtout, ne sont munis que d'une paire de pales. Les éoliennes, ou plutôt pompes éoliennes, comme il convient mieux de les appeler, descendantes directes de leurs aînées bien connues dans les paysages du Far-West, servaient -et servent encore, de moins en moins il est vrai- à  remonter l'eau située dans un étang ou sous la terre à  faible profondeur, pour en remplir une réserve, citerne ou un abreuvoir à  bétail. Certaines même alimentaient encore des lavoirs jusqu'à  la dernière guerre.
Nous avons traqué, bien souvent au péril de nous faire encorner par les boeufs en passant les enclos, ces derniers vestiges, notamment dans les campagnes seine-et-marnaises pour vous en livrer ces clichés, émouvants témoins de notre passé qui disparaît peu à  peu, abandonnant à  la place des constructions dont l'homme n'a que faire de cette eau devenue impropre à  sa consommation de luxe.

Francis CAHUZAC
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