Ven. 14 Nov. 2003, 12:10
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Le Parisien a écrit :Terrains Renault : le musée Pinault sur les rails
JEAN-PIERRE FOURCADE, le sénateur-maire UMP de Boulogne-Billancourt, peut pousser un profond soupir de soulagement. François Pinault a déposé hier auprès de la ville « une demande de permis de construire de la fondation d'art contemporain qu'il souhaite édifier sur l'île Seguin », a annoncé officiellement l'entourage de l'industriel breton. La nouvelle met fin aux rumeurs alarmistes sur la création de cet équipement phare du futur huitième quartier boulonnais. Les aléas de l'affaire Executive Life aux Etats-Unis et les derniers soubresauts à la tête de Gucci, fleuron du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), alimentaient quelques craintes. Et si l'homme d'affaires  touché au portefeuille  avait renoncé à bâtir son musée à 152,5 millions d'euros ? C'était la locomotive sur laquelle misait Boulogne-Billancourt pour aménager les anciens terrains Renault désaffectés qui disparaissait. Les scénarios d'urbanisation des 11,5 ha de l'île et des 31 ha de friches industrielles du Trapèze, sur la terre ferme, à revoir... Mais ces sueurs froides sont épongées. « La ville, Renault et François Pinault viennent de parvenir à un accord portant sur le calendrier général des travaux de préparation des terrains d'assise  démolition, dépollution, confortement des berges  et l'aménagement du voisinage de la Fondation, précise-t-on du côté du mécène. L'objectif est de démarrer les travaux de construction durant le dernier trimestre 2004, pour une ouverture en 2007. » Le timing semble donc respecté. « Le permis de construire devrait être accordé au printemps 2004 », précise-t-on en mairie.
Les bâtiments de l'ancienne usine seront démollis au printemps prochain
Le dépôt de cette demande par François Pinault constitue, par ricochet, l'acte de décès de l'ancienne usine Renault. Car la mairie n'attendait que ce feu vert pour signer le permis de démolir déposé par la Sicofram, filiale immobilière du constructeur automobile. Il manque également le blanc-seing du ministère de la Culture, consulté sur la valeur historique du bastion ouvrier. « La démolition effective de ces bâtiments pourrait débuter au plus tard en avril 2004. L'évacuation des matériaux s'effectuera par la voie fluviale », ajoute la ville. Car il ne restera rien de ce bastion ouvrier. Sur la pointe aval, « la Fondation d'art contemporain François Pinault s'étendra sur environ 33 000 m 2 dont près de 16 000 m 2 de surface d'exposition », précise l'entourage de l'homme d'affaires. François Pinault s'est montré particulièrement sourcilleux sur le « voisinage » de son musée. Pas question pour lui de voir un terrain vague à côté de son vaisseau dessiné par l'architecte japonais Tadao Ando. C'est pourquoi « la ville, François Pinault et Renault sont convenus d'accompagner la future fondation d'un programme alentour qui comprendra un hôtel international, des galeries d'art, ateliers d'artistes, cafés et restaurants et, de l'autre côté de la Seine, le centre international de communication Renault Square com, qui devrait ouvrir en 2005 », concluent les trois partenaires.
Olivier Bossut
Le Parisien, vendredi 14 novembre 2003