Jeu. 26 Juin 2008, 10:54
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Déjà , ça frappe le lecteur, parce que cela fait référence directe à l'inconscient collectif fantasmagorique; en effet,qui n'a jamais rêvé d'une roumaine sympathique à canapé à fleur, hein?
Ensuite, le mythe savamment érigé de l'adultère discret! Sublime paroxysme de l'imaginaire érotique, il éveille en chacun de nous des pulsions bestiales caractéristiques de notre animalité intérieure. Quel plaisir d'usurper le sympathique travailleur roumain avec sa jolie femme!
Vient après le topos de l'ouvrier roumain, fantasme secret de la majorité des jeunes ouest-européens. Qui n'a jamais pensé à cette masse de muscle, rougie par la chaleur de son fourneau, bandée par l'effort, délicatement contrastée par une fine couche de suie, répandant cette odeur âcre faisant saliver ces messieurs?
Et enfin, l'imaginaire de la ménagère, rejoint par l'idée d'un café, suprême vice que celui d'abuser de ce jeune ouvrier sur un plan charnel tant bien que matériel, abyssale déchéance de ce produit de l'ex univers communiste, triste stakhanoviste se tuant à la tâche, finançant les errances corporelles dévergondées de sa délicate compagne.
Ainsi, c'est dans un superbe style, brillant par son évocation forte, que moize fait vivre un "morceau choisi" de son univers personnel, agissant comme par synesthésie sur les sens du lecteur, émoustillé par ces impressions contradictoires que fait naître ce morceau de rhétorique érotique.
Bref, Moi je dis, moize veut un petit coup dans le cul. C'est tout. C'est prouvé.