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Lutte contre la montre pour sauver 46 mineurs russes dans une mine inondée
ROSTOV-SUR-LE-DON (Russie), 24 oct (AFP) -

Une véritable lutte contre la montre s'est engagée vendredi pour sauver 46 mineurs russes piégés depuis jeudi au fond d'une mine du sud de la Russie, après son inondation.

"C'est un lac souterrain qui s'est déversé d'une mine qui se trouve à  300 m sous terre, sur les mineurs qui sont à  800 mètres", a expliqué le chef du syndicat des mineurs de la ville, Vladimir Katalnikov.

L'inondation s'est déclarée jeudi à  17H00 (13H00 GMT) dans la mine de Novochakhtynsk, provoquant une coupure de courant et arrêtant le fonctionnement de l'ascenseur qui ramène les mineurs à  la surface.

Les mineurs coincés au fond se trouvaient au niveau le plus profond de la mine, selon un responsable local du ministère des Situations d'urgence.

Il est possible qu'ils aient trouvé refuge dans deux galeries montantes o๠pourraient se former des poches d'air leur permettant d'attendre les secours, selon le gouverneur de la région de Rostov, Vladimir Tchoub.

Quelque 25 mineurs, qui ont réussi à  quitter la mine au moment o๠s'est déclenchée l'inondation ont décrit des "torrents d'eau" envahissant les galeries, suffisamment puissants pour "faire tomber quelqu'un par terre".

"On s'en est à  peine sorti", a dit l'un, Igor Koulikov, alors qu'un autre, Konstantin Dorochenko, a expliqué: "soudainement on s'est retrouvé dans l'eau jusqu'au cou".

Les sauveteurs ont "apparemment localisé l'endroit" o๠se trouveraient les 46 mineurs restés au fond, a déclaré Sergue௠Nazarov, vice-gouverneur de la région de Rostov. Mais aucune communication n'a pour autant été établie avec eux.

"On essaie de bloquer l'arrivée de l'eau avec des pierres et des blocs de béton", a indiqué M. Nazarov, alors que des images de télévision ont montré des camions bennes chargés de grands blocs de béton et les déposant à  l'entrée d'un puits de mine.

L'eau, qui montait initialement à  un rythme de 1,5 m à  l'heure, ne s'élève plus que de 8 cm, selon M. Tchoub.

Des équipes de sauveteurs ont commencé le percement de galeries pour rejoindre les mineurs à  partir de deux puits adjacents, situés à  60 et 70 mètres de distance.

Ces travaux pourraient durer au moins deux jours car ils s'effectuent à  la main. En effet l'utilisation de machines à  forer est interdite par les risques d'explosion de poches de méthane, a indiqué M. Tchoub.

La cellule de crise mise en place envisage même de dépêcher des plongeurs dans le puits inondé, mais cette opération ne pourra se dérouler avant la soirée, l'arrivée d'eau devant être alors complètement stoppée, a indiqué Lev Stroà¯anovski, directeur de la société gérant les mines Rostovougol.

Même si l'eau glacée qui a envahi les galeries peut rafraîchir l'atmosphère, la température moyenne reste proche de 20 degrés à  cette profondeur, selon des témoignages de mineurs recueillis par Itar-Tass.

En revanche la faim devrait se faire rapidement sentir, les hommes emportant d'habitude au fond un léger casse-croà»te, constitué d'un bout de saucisson, d'un morceau de pain et de concombre.

C'est le deuxième accident de ce type dans la mine de Novochakhtynsk depuis le début de l'année. En février dernier une irruption d'eau avait inondé des galeries, et une commission d'Etat avait critiqué l'état de conservation de galeries dans lesquelles l'eau souterraine n'était pas évacuée.

"L'eau s'est accumulée après la fermeture des mines, rien n'a été fait pour l'évacuer, et elle s'est finalement déversée dans les mines o๠travaillent les hommes", a déclaré le chef du syndicat Vladimir Katalnikov.

Les mines russes sont réputées pour leurs mauvaises conditions de sécurité et les accidents mortels y sont assez fréquents.