Ven. 14 Sep 2007, 08:17
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Pour eux, les Journées du patrimoine, câest toutes les nuits. Les « explorateurs urbains» sont une poignée dâoiseaux nocturnes, dont le Quartier latin est le terrain de jeu. Leur dernier fait dâarmes âle seul qui soit publicâest la restauration clandestine de lâhorloge du Panthéon.
Un « chantier » dâun an, achevé en septembre 2006.
Lazar Kunstmann, le porteparole du groupe, qui sâest surnommé les Unter
Gunther, livre les coulisses de leur atelier : « JB, lâhorloger, savait que cet objet, une Weber 1850, risquait dâêtre définitivement dégradée par la corrosion si nous nâintervenions pas urgemment.» Dès que le monument
est fermé au public, ils pénètrent avec leur matériel, des caisses en bois
contenant des fauteuils démontables, de lâéclairage et de quoi sâamuser. Fouillent la bibliothèque, et des mois durant, frottent, poncent, réparent⦠« Un travail fastidieux », convient-il.
Jamais leur intrusion nâa été remarquée. Mais une fois lâhorloge réparée, les restaurateurs clandestins ont fait visiter à lâadministrateur leur antre, au pied du dôme. « Lemécanisme fonctionne, il nây a plus quâà le relier au
cadran », lui font-ils savoir. Ce qui ne fut jamais fait. « Lâadministration savait à peine que cet objet existait », déplore Lazar. Mais, paniquée,
elle a engagé des poursuites judiciaires pour « violation de domicile ». «Si on était condamnés pour restauration de patrimoine, ça pointerait lâincurie des Monuments historiques », sâamuse Lazar. Et de dénoncer une patrie « méprisante avec les grands hommes ».
Sophie Caillat
Il n'y a rien de pire qu'une pierre dans sa chaussure... sauf peut-être un grain de sable dans sa capote.