Lun. 15 Sep 2003, 10:39
0 | 0 | ||
Le Parisien a écrit :Ils ont sauvé la ferme de MontsourisSource : http://www.leparisien.com/jdj/Mon/PARIS/4389989.htm
LE SOURIRE aux lèvres, un verre symbolique entre les mains et le soleil au rendez-vous. Hier, les défenseurs du site de la ferme de Montsouris et de la carrière de Port-Mahon (XIV e ) ont fêté leur victoire sur les terres qu'ils souhaitaient préserver. Ils ont reçu la nouvelle cette semaine. Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture, a donné un avis défavorable au permis de construire de six immeubles de logements sur ces 2 750 m². Le projet immobilier de la Soferim, propriétaire du terrain, ne verra jamais le jour. Depuis quinze mois, 38 associations réunies dans le collectif de sauvegarde de la ferme ont bataillé pour que soit préservé ce lieu situé rue de la Tombe-Issoire et aménagé par l'abbé Keller. « Ce site était menacé de destruction depuis 1988, rappelle René Dutrey, premier adjoint vert du XIV e arrondissement. L'action du collectif est un exemple de mobilisation des associations. Outre l'aspect architectural, nous tenons à ce que ce lieu garde aussi sa vocation sociale, initiée par l'abbé Keller. Avec cet avis défavorable, le site perd beaucoup de sa valeur. Cette victoire est une surprise. Et une première étape. Demain, nous espérons que la ville achètera ce terrain pour que la ferme perdure », ajoute René Dutrey.
« Vaincre devant la puissance des promoteurs »
L'avenir du site était bien sur toutes les lèvres hier. A l'heure du goà»ter, une cinquantaine de militants et d'habitants du quartier s'est retrouvée dans la cour de la ferme aux airs de jardin. Heureux d'avoir été entendus. Satisfaits d'apprendre que la sauvegarde du patrimoine peut « vaincre devant la puissance des promoteurs ». Thomas Dufresne est président du collectif. Habitant du quartier et membre de la Société d'histoire et d'archéologie du XIV e , il rappelle aux visiteurs la valeur historique du site. « C'est la dernière ferme de Paris. Derrière la couche de béton, on voit apparaître l'imposante pierre de taille de la ferme. Le cellier voà»té de la ferme existe toujours. La charpente a été réalisée par les compagnons. Sur chaque bois de cette charpente est gravé le pendule à Salomon, signe secret des compagnons. Les Parisiens venaient chercher le lait auprès des vaches gardées ici. Vous entrez dans la cour par une porte charretière, très rare à Paris. Il aurait été très dommage de défigurer ces lieux », détaille le spécialiste. Les amoureux de la carrière espèrent faire revivre l'endroit pour qu'il « retrouve son utilité publique ».
Marie Ottavi
Le Parisien, lundi 15 septembre 2003
(Lien valide jusqu'au 21/9/2003)