Mar. 22 Juil. 2003, 14:32
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La terre et les rêveries du repos
essai sur les images de l'intimité
josé corti éds 1948
chapitre VI
LA GROTTE (...)
III
Devant l'antre profond, au seuil de la caverne, le rêveur hésite. D'abord il regarde le trou noir. La caverne à son tour, regard pour regard, fixe le rêveur avec son oeil noir. L'antre est l'oeil du cyclope. L'oeuvre de Victor Hugo donnerait de nombreux exemples de cette noire vision des antres et des cavernes. D'un poème à un autre poème les regards se croisent :
O vieil antre, devant le sourcil que tu fronces...
(V. Hugo, toute la Lyre, I, p. 121.)
Moi je songe. Je suis l'oeil fixe des cavernes.
(V. Hugo, le satyre, p.22)°
(...)
6. Julien Green, minuit, p.49 : " le voyageur de dix ans... sait qu'un regard luit au seuil des cavernes." Et Pierre Loti (vers Ispahan, p. 128) : " A mesure que nous nous éloignons, les trous noirs des hypogées semblent nous poursuivre comme des regards de mort."
Je conseille la lecture de Bachelard à tous souterranophile un poil littéraire.
Dans une interview d'un peintre spéléo (J. Truel, je crois...), on le voit descendre dans un gouffre avec ses toiles et ses pinceaux, peindre avec de l'argile et tout... il dit :"lorsque je vais sous terre c'est mon faisceau lumineux qui peint mon espace, qui était dans le noir. Quand j'avance, je crée un espace. (quelquechose de ce gout là )
Au Laos on pouvait assez facilement repérer les araignées parceque leurs yeux réfléchissaient nos lumières trés fortement: ça faisait un point scintillant. Donc forcément: o c'est quoi ce truc qui brille?... AAAAAAAAHHH!!!
en fait ça m'a rétrospectivement fait comprendre que ces petites bestioles qui n'ont pas trés bonnes images, peuvent être perçues différement.(le coup de la pie qui est attiré par tout ce qui brille...)
en fait mettre en lumière la spécificité de l'espace souterrain vécu ne peut peut-être passer par l'image.