Sam. 27 Mars 2004, 14:04
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Sur le site, il y a écrit :Bâti sous un socle de roche volcanique, le vieux Clermont est une véritable termitière, o๠s'entremêlent caves, cryptes et égouts. Longtemps, ce réseau sous terrain fut l'objet des fantasmes des amateurs de chasse au trésor. Plus sérieusement, il est aujourd'hui celui d'études historiques... En dépit de l'éclairage des torches électriques, on hésite quelque peu avant de faire les premiers pas dans ce labyrinthe...
Au premier sous-sol, l'immense cave a été compartimentée pour les besoins des locataires. A l'étage en dessous, plusieurs pièces exiguà«s sont réparties autour d'un boyau central. Des crochets rouillés pendent au plafond. Dans un coin, un étal destiné à la découpe est le vestige d'une ancienne boucherie clandestine datant de la dernière guerre mondiale. En plein cÅur de Clermont-Ferrand, rue Saint Genès, à quelques centaines de mètres à peine du quartier général de la milice, l'ensemble est complètement délabré, la roche des parois s'effrite dès qu'on la frôle. Des tessons de bouteilles traînent sur des monceaux de détritus... L'atmosphère est sinistre, impossible de descendre plus bas car les étages inférieurs n'ont pas été dégagés. A Clermont-Ferrand, o๠le sous-sol suscite particulièrement la curiosité des nostalgiques de la chasse au trésor, chaque visite de cave recèle un parfum d'aventure... Dans cette ville austère, qui cultive le secret comme un art de vivre, l'imagination s'enflamme. Ici, o๠se sont mêlés et affrontés pouvoirs religieux et politique, on parle de caves, d'aqueducs, de cryptes, d'égouts moyenâgeux et de sous terrains qui auraient été creusés pour relier un point stratégique à un autre. Historiens et archéologues se sont penchés sur ce sous-sol insolite. Urbanisé depuis l'Antiquité, le site ne livre pas aisément ses secrets. Comme dans toute ville ancienne, les bâtiments ont été construits, détruits et reconstruits en permanence. Bien que plus préservé, le tracé des caves a subi des modifications multiples, imposées par les propriétaires successifs. Il semble qu'elles soient nombreuses à correspondre entre elles, et les vieux clermontois se souviennent avec émotion des parties de cache
cache souterraines qui les faisaient entrer d'un côté de la butte pour ressortir de l'autre. Durant la Seconde Guerre mondiale, pour répondre aux nécessités de la défense passive, le sous-sol clermontois fut l'objet d'une recherche attentive... Ce travail, destiné à établir une cartographie précise, quartier par quartier et niveau par niveau, ne fut jamais achevé. Il révélait un réseau de caves particulièrement complexe, qui se superposaient sur plusieurs étages ( cinq sous la Place de la Victoire). Longtemps après la Libération, les habitants purent y dénicher des casques, des uniformes nazis et des munitions...
Pour creuser cette impressionnante termitière, il fallait un roche particulière, à la fois facile à travailler et d'une excellente tenue: le tuffring, mousse volcanique issue des projections de l'explosion du maar situé à l'emplacement des quartiers de Jaude et des Salins.
Dans une matière aussi tendre, les clermontois n'hésitèrent pas à percer en fonction de leurs besoins. Rien n'était plus facile, quand ils arrivaient chez un voisin, que de reboucher, pour partir vers une autre direction. Cela explique vraisemblablement l'orientation anarchique de la plupart des galeries actuelles. Aménagées à des époques différentes, elle peuvent s'étendre sur plusieurs centaines de mètres carrés. Il semble que les plus importantes ( parfois de la taille d'une salle de sport ), souvent situés au niveau d'un premier sous-sol, étaient destinées à abriter le fourrage des attelages.
Certaines assurent toujours leur fonction d'entrepôt, d'autres sont utilisées comme magasins, cabarets, ateliers d'artistes ou... fosses d'aisance. Aujourd'hui encore, Clermont-Ferrand n'a pas de tout à l'égout. Situés au cÅur du vignoble auvergnat, la plupart des caves clermontoises ont servi au stockage de fà»ts. Nombreuses sont celles qui ont des caractéristiques communes: un anneau soudé au sol, en haut d'un escalier abrupt, permettait l'encordage et la descente de tonneaux.
C'est certainement dans les sous-sols de l'Hôtel-Dieu qu'il fallait chercher les galeries les plus spectaculaires. Qui pourrait imaginer pareils dédales sous cette vénérable maison? Durant des siècles, l'Hôtel-Dieu fut un couvent tenu par des sÅurs, propriétaires exploitantes des vignes avoisinantes.
Serait-ce ici que sont nés les fameux sous terrains qui alimente la rumeur populaire? On raconte qu'à la Libération une Jeep pouvait rouler jusqu'à la cathédrale. Les constructions récentes qui hérissent le plateau central ont de tout façon largement effondré ce boulevard sous terrain...
Au sous-sol, la température est constante. La ventilation se fait par des cheminées d'aération qui traversent les étages supérieurs, jusqu'au ras des trottoirs. La plupart des caves ont gardé leur sol en terre battue et des châlis (cales de pierre) destinées à caler les fà»ts, sont encore alignées le long des murs.
Aussi représentatif de l'Auvergne que pouvait l'être son vin, le fromage y est toujours conservé par les derniers affineurs de la ville. Les "puits à neige" et les "glacières" s'inscrivent dans cette vocation de conservation alimentaire. Ces cavités creusées dans les caves permettaient aux habitants de conserver de la glace toute l'année.
Pour cela, un enduit particulier était appliqué afin d'en assurer l'étanchéité. On pouvait y tasser de la glace ou les dernières neiges de février, avant de les refermer aussi hermétiquement qu possible. Deux puits à neige, entièrement rénovés, sont visibles dans la galerie de peinture de Jean Jury, rue Pascal. Certaines caves situées à proximité de l'ancien évêché soulèvent moult polémiques.
On y retrouve des voà»tes en ogives, des piliers sculptés, quelquefois une pièce centrale et l'esquisse de chapelles latérales souvent murées. La question est lancée: s' agissait-il de lieux de culte souterrains ? Les spécialistes manquent de connaissances sur l'origine de ces caves, non seulement en raison de l'absence d'archives, mais aussi parce que, faute de temps et de moyens, les propriétaires renoncent à creuser plus profond.
Des pages de l'histoire clermontoise dorment encore sous les décombres. Une histoire qui s'écrit avec des points d'interrogation. De toute évidence, ce sous-sol insolite mériterait d'être mieux connu des habitants eux-mêmes.
Pourquoi ne pas imaginer une visite souterraine, qui amènerait les touristes d'un coin de la butte à l'autre, en faisant découvrir des lieux et une topographie toute à fait étonnante ? Paris fait bien visiter ses catacombes....