Mer. 20 Nov. 2002, 00:09
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Citation :TARN - Simulation de sauvetage dans la grotte du Calel
Haute voltige pourles spéléos
A 100 mètres sous terre, dans la cavité réputée du Calel au dessus de Sorèze, les spéléologues tarnais n'ont jamais perdu leur courage ce week-end. Pendant près de douze heures, ils ont brancardé leur copain Benoît, dit « l'Indien », qui depuis l'après-midi de samedi simule le polyfracturé de service et n'en peut plus d'être immobilisé pour de rire. Ses fractures de la jambe, du coccyx et de la phalange consécutives à une chute au fond du Calel, tout au bout de la rivière souterraine, sont bien factices mais par contre l'exercice lui est très sérieux.
Depuis trois ans environ, le comité départemental de spéléo a décidé de former régulièrement ses membres à la pratique du secours sous terre: « Il y a très peu d'accident dans le Tarn mais un pépin grave peut toujours arriver. Et puis nous pouvons aussi être amenés à renforcer une opération de secours ailleurs. » indique Sylvain Boutonnet, conseiller technique départemental.
TYROLIENNE DE 25 METRES
Alors samedi, vers 16 h, on a tout déployé sur le plateau du Calel comme si c'était vrai. Une trentaine de fidèles spéléos ont afflué des neuf clubs tarnais: on a monté les tentes, installé Sylvain le patron, sous la toile du Poste de commandement, tiré les câbles du Gédéphone pour communiquer avec « en bas » et vérifié tout le matériel. Pour ces passionnés de vie souterraine, le soin apporté à l'équipement est primordial. Romain, jeune spéléo rigoureux et attentif a été chargé de repérer les installations qu'il faudra mettre en place pour remonter au jour « l'Indien » blessé: « Il faudra deux passages de traction et surtout une tyrolienne de 25 mètres de long à cinq mètres de haut pour traverser une salle trop difficile pour être franchie en portage. » précise ce jeune étudiant en histoire.
Ils sont mécanos, instituteur, ouvriers ou même parfois pompier volontaire. Des gars sympas, tous très volontaires et connaisseurs d'un milieu naturel assez méconnu du grand public.
Dans la première équipe descendue auprès du blessé, Philippe, Félix et les autres ont d'abord mis leur victime en sécurité sur un premier « point chaud » abrité et au sec. Ils ont ensuite transporté leur protégé jusqu'à un second poste plus confortable o๠le polytraumatisé pourra attendre. Sylvain, chef des opérations poursuit: « En situation réelle, on aurait pu très vite faire descendre un médecin sur place pour qu'il évalue l'urgence du cas. Mais de toute façon sous-terre, il est très important de prendre son temps. Les conditions sont parfois difficiles, souvent dangereuses. Il faut prendre son temps. C'est la règle. »
Ces dernières années, la technologie a apporté son lot d'innovations pour sécuriser les opérations. Le système de téléphonie sans fil « Nicolas » basé sur la propagation d'ondes électriques sur le sol, permet de garder le contact entre les spéléos d'en haut et ceux d'en bas. « C'est vraiment génial comme transmission. Ca marche plutôt bien ici. La technique s'améliore. » explique Félix.
Autour du brancardé, les hommes et même Christel une jeune femme se relayent pour remonter leur protégé. Il est amarré, surveillé, alimenté et même casqué. Peu avant 3 h du matin, la civière arrive enfin au bout. Il ne manquait que l'ambulance pour évacuer le blessé. Inutile pour ce coup ci puisque l'exercice de sauvetage s'est arrêté là .
Place à la détente et à quelques discussions passionnées autour des exploits souterrains des uns et des autres. La nuit est froide sur le plateau du Calel mais les secouristes, jeunes et anciens sont satisfaits: en situation réelle, le sauvetage aurait pu se dérouler de la même façon.
Jean-Marc GUILBERT.
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Qui appelle t-on en cas d'accident?
En principe, la grande majorité des alertes et appels au secours parviennent sur les numéros d'urgences que sont le 18 (pompiers) ou le 15 (Samu). Dans le cas d'un secours spéléo, le Préfet du Tarn doit être informé de l'accident et a autorité afin de saisir le conseiller technique départemental de spéléo. Lequel peut dépêcher sur place une équipe de sauveteurs. Dans le Tarn, nombreux sont les bénévoles qui disposent d'une formation spécifique: artificiers pour élargir les passages, brancardage, liaisons radio, logistique, plongeurs... etc. Equipes qui doivent donc travailler en étroite collaboration avec les secours pompiers.
Chaque année, le comité départemental organise une grande manoeuvre de sauvetage à l'image de celle qui s'est déroulée samedi et dimanche à Sorèze.
La tradition du sauvetage sous-terre est très ancienne dans le Tarn. Le club spéléo de Brassac notamment compte encore quelques membres de ce qui fut l'une des toutes premières équipes de sauvetage spéléo en France il y a une trentaine d'années.
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
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