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Jean Talairach est mort - Version imprimable

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Jean Talairach est mort - Titan - Mer. 21 Mars 2007

A l'hôpital Sainte-Anne, ce jeune psychiatre soutient une thèse de doctorat consacrée aux "psychoses ovariennes". Durant l'occupation allemande, il dresse à  l'attention des forces alliées un plan détaillé des anciennes galeries souterraines des carrières de Paris. Résistant, il est fait membre de la Légion d'honneur en 1944

<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-885505@51-885609,0.html">http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 609,0.html</a><!-- m -->


- Oxs - Mer. 21 Mars 2007

quelqu'un a déjà  vu son plan ?


- cecile - Mer. 21 Mars 2007

C'est le Suttel, je crois - à  retrouver dans Catacombes et Carrières de Paris qu'il préface.


- Neuromancien - Mer. 21 Mars 2007

96 ans, quand même... C'est vrai qu'il était résistant.


- Oxs - Mer. 21 Mars 2007

cecile a écrit :C'est le Suttel, je crois - à  retrouver dans Catacombes et Carrières de Paris qu'il préface.

je ne crois pas non, le suttel est d'après guerre et il a été fait par ... Suttel ..


- Nomad - Mer. 21 Mars 2007

(pas le bouquin sous la main)

De mémoire ils se balladaient déjà  sous terre à  deux pendant la guerre ; Suttel relate de nombreux passages en catimini devant la partie allemande, et la frayeur une fois d'avoir vu les lumières d'approche s'allumer, puis rien.


- Jippé - Mer. 21 Mars 2007

Neuromancien a écrit :96 ans, quand même... C'est vrai qu'il était résistant.
Icon_lol Icon_lol


- Hérisson - Mer. 21 Mars 2007

Oxs a écrit :
cecile a écrit :C'est le Suttel, je crois - à  retrouver dans Catacombes et Carrières de Paris qu'il préface.

je ne crois pas non, le suttel est d'après guerre et il a été fait par ... Suttel ..

René Suttel avait commencé à  écrire son livre mais la mort l'a empêché de le finir.
Son ami Jean Talairach a rassemblé ses notes et les a fait publier. Il l'explique dans la préface.
D'o๠l'impression d'inachevé dans ce bouquin un peu décousu.


- big - Mer. 21 Mars 2007

Oxs a écrit :je ne crois pas non, le suttel est d'après guerre et il a été fait par ... Suttel ..

Le Suttel a été réalisé par Suttel et Talairach (le livre lui est d'ailleurs dédié ainsi qu'à  leurs 2 autres accolytes).

Leur plan a été établi pendant la 2nde Guerre (à  partir de 1941 il me semble). Mais celui que l'on peut voir dans le bouquin est une (voir peut être 2) version révisée dans les années 50.

D'ailleurs, est ce que quelqu'un a déjà  vu le plan dans son intégralité (la version présentée dans le bouquin occulte tout le secteur Odéon, un bon bout du XV nord et tout ce qu'il y a au sud de rue d'Alesia grosso modo) ?


- Oxs - Mer. 21 Mars 2007

autant pour moi alors, merci big pour ces précisions..

sur le site de nexus il y a une version qui -de mémoire- est plus complete que celle du bouquin..


- Old Timer - Mer. 21 Mars 2007

dites à  Nexus qu'il va devoir bientôt changer ses plans....


- Mickey - Mer. 21 Mars 2007

www.lemonde.fr a écrit :Le docteur Jean Talairach est mort jeudi 15 mars à  l'âge de 96 ans dans la chambre qui fut jadis son bureau personnel, au sein du très vieil hôpital parisien Sainte-Anne, créé par Saint-Louis au XIIIe siècle.

C'est dans cet établissement que ce neurochirurgien à  la personnalité hors du commun est parvenu, à  la tête d'une petite équipe multidisciplinaire, à  développer une technique révolutionnaire qui permet d'obtenir une vision tridimensionnelle des structures et de certaines fonctions du cerveau humain.



Poursuivant, à  distance, l'oeuvre commencée par Paul Broca au XIXe siècle, ses travaux ont conféré une renommée internationale à  l'école de Sainte-Anne dans le domaine de l'exploration, toujours en pleine expansion, à  la fois diagnostique et thérapeutique du système nerveux central.

Jean Talairach naît le 15 janvier 1911 à  Perpignan. Rien ne semble destiner à  l'exercice de la médecine un enfant que sa mère, pianiste, a formé à  la pratique experte du violon. Passionné de l'exploration des caves et des mines désaffectées, ce féru de géométrie et d'architecture gagne pourtant les amphithéâtres de l'antique faculté de médecine de Montpellier. Esprit curieux, intéressé par la psychiatrie, il "monte" vers la capitale en 1938.


Rà‰SISTANT


A l'hôpital Sainte-Anne, ce jeune psychiatre soutient une thèse de doctorat consacrée aux "psychoses ovariennes". Durant l'occupation allemande, il dresse à  l'attention des forces alliées un plan détaillé des anciennes galeries souterraines des carrières de Paris. Résistant, il est fait membre de la Légion d'honneur en 1944.

Un élément déterminant de sa carrière sera sa rencontre avec le professeur Marcel David, chef du service de neurochirurgie de Sainte-Anne qui avait été créé en aoà»t 1939. C'est là  qu'il commence à  réfléchir à  ce qui deviendra l'approche stéréotaxique, qui permet de localiser avec précision des zones du cerveau.

En l'absence de toute forme de visualisation radiologique des structures cérébrales et alors que personne ne pouvait imaginer ce que seraient les apports du scanner, de l'imagerie par résonance magnétique et de l'informatique, Jean Talairach parvient à  résoudre plusieurs problèmes fondamentaux.

Il le fait à  partir d'un système de fixation rigide, adaptable à  toutes les formes et tailles de crânes (le premier et toujours célèbre "cadre de Talairach" fabriqué dès 1947 mais jamais breveté). Il avait ensuite trouvé une élégante solution pour la définition et le repérage précis d'une structure cérébrale dans les trois plans de l'espace, sans déformation, en dépit des maigres moyens radiologiques disponibles à  l'époque.


DES ATLAS


Enfin, une série de travaux anatomiques d'une qualité toujours saluée à  l'échelon international permettront à  Jean Talairach et à  ses collaborateurs (Pierre Tournoux, Gabor Szikla et Jean Bancaud) de progresser dans un travail sans précédent de cartographie cérébrale.

Cette équipe avait ainsi dressé des atlas qui font toujours autorité, leurs données ayant été progressivement intégrées dans des logiciels informatiques qui permettent aux neurochirurgiens de "naviguer" dans le cerveau en sachant à  tout moment, et en temps réel, à  quel endroit se trouve la pointe de leurs instruments.

Via cette nouvelle modalité thérapeutique, dite "navigation interventionnelle", les "cartographies de Talairach" guident et continueront longtemps de guider les neurochirurgiens du XXIe siècle, qu'il s'agisse de traiter l'épilepsie, les mouvements anormaux, certaines affections neurodégénératives ou tumeurs cérébrales.

La disparition de Jean Talairach coà¯ncide avec la publication d'un précieux ouvrage, dont il avait assuré la présentation, exposant l'histoire de cette école de Sainte-Anne qui lui doit tant (Souvenirs des études stéréotaxiques du cerveau humain, Editions John Libbey Eurotext, Paris).

Médecin humaniste, modeste jusqu'à  l'orgueil, Jean Talairach est demeuré très largement méconnu de ses contemporains.

Jean-Yves Nau



- big - Jeu. 22 Mars 2007

Quelques précisions et corrections. Et puisque je ne saurai faire mieux que Suttel, voici ce qu'il écrit sur son plan :


SUTTEL a écrit :"Le plan que nous avons dressé de 1943 à  1945 et qui est à  l'origine de ce livre, n'avait pour but primitif que la satisfaction d'une curiosoté d'étudiants. Une grille située à  l'extrémité du profond abri souterrain de l'hôpital Ste Anne donnait, disait on, dans les Catacombes. La serrure crochetée, la grille ouverte, quelques mètres de galerie creusée dans le roc rapidement franchis, nous nous trouvâmes à  un carrefour : une galerie remontait approximativement vers le Nord, l'autre se dirigeait vers le Sud. La curiosité était multipliée par deux et l'aventure pouvait commencer, aventure qui se confond avec l'histoire de notre plan.

L'aide constante de mon ami J. Talairach, dont le sang froid, l'égalité d'humeur et l'habileté manuelle ont été déterminants pour le succès de nos explorations dans une époque particulièrement troublée, est à  signaler, et cet ouvrage lui doit beaucoup. Nos amis Leulier et Petit sont venus également nous apporter leur aide dans nos longs périples souterrains."

Ce n'est qu'en 1944, alors que leur plan était déjà  bien avancé, que Suttel et Talairach furent contactés par le colonel Rol Tanguy. Après une visite dans les carrières, Rol Tanguy fut tellement époustouflé par la précision de leur plan (tracé uniquement à  la boussole, en comptant les pas) qu'il repartis avec.

Le plan général présenté dans le bouquin daterait donc des années 43/45. Mais les aggrandissements sont postérieurs. Nottament celui présentant le secteur compris entre la rue d'Assas et les boulevards de St Michel et d'Arrago sur lequel on peut remarquer des galeries supplémentaires ; Les autres aggrandissements présentent la même physionomie de galerie, mais la typographie des textes semble différentes (peut être est ce dà» à  des contraintes d'impressions).

Suttel aurait arpenté les carrières jusqu'à  la fin des années 1970 (il est mort en 1981).

Suttel et Talairach connaissait très bien les autres carrières de Paris ainsi que certaines de la banlieue sud. Peut être existe il des ébauches de plans. Mais on peut supposer qu'ils se sont principalement consacrés au XIVe car c'est le seul réseau de Paris communiquant avec la banlieue ( présentant donc un intérêt non négligeable pour la résistance).


- mirma - Jeu. 22 Mars 2007

Moi ça m'intéresserait bien un livre sur l'histoire de ce qui s'est passé sous Paris pendant l'Occupation


- h2o - Jeu. 22 Mars 2007

http://ckzone.org/catacombes-et-carrieres-de-paris-rene-suttel-vt4702.html

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