Mar. 29 Nov. 2005, 15:06
Les majors du disque et des logiciels proprietaires sont en train de nous preparer un coup du lapin particulierement repressif, sans que l'on soit vraiment au courant. En gros, une loi est en preparation, qui doit etre debatue en decembre, qui obligera l'usage de signature sur chaque fichier. Pour pouvoir le lire, il faudra le logiciel prevu par le producteur, qui permettra de controler que tu n'as pas fait de copie. Sinon, c'est de la contrefacon. Ca promet de menacer tous les echanges que l'on fait actuellement, ainsi que d'interdire tous les logiciels libres, vu qu'il deviendra illegal de diffuser des fichiers sans signature, de meme que des codes sources.
Bref, ca prefigure un controle total sur nos ordinateurs par ces multinationales.
Pour en savoir plus :
fondation pour les logiciels libres
le monde
Bref, ca prefigure un controle total sur nos ordinateurs par ces multinationales.
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le monde
le monde a écrit :Pour mettre un terme à la grande volatilité des fichiers protégés par le droit d'auteur qui circulent sur Internet, les producteurs de contenus numériques et les industriels du logiciel cherchent à généraliser les systèmes de DRM (Digital Rights Management, en français Mesures techniques de protection â MTP). Ces dispositifs techniques permettent de limiter le nombre de copies et d'encadrer étroitement l'usage fait des fichiers acquis depuis les plates-formes de téléchargement.
Certains acteurs du monde industriel ne cachent pas leur volonté de voir de tels dispositifs intégrés à tous les logiciels communiquants. Plusieurs semaines avant que le projet de loi sur le droit d'auteur dans la société de l'information ne soit examiné par le Parlement, circule un projet d'amendement au texte "selon lequel tout éditeur de programmes n'ayant pas pris les mesures pour, en l'état de la technique, préserver les oeuvres et les objets contre un usage non autorisé" pourrait se voir poursuivi... pour contrefaçon. "Le grand acquis de la directive européenne sur le droit d'auteur (que la loi se propose de transposer dans le droit français) est la protection juridique des mesures techniques anticopie", reconnaît-on d'ailleurs à la Commission de Bruxelles.
Pour les ayants droit, l'intérêt est de réfréner le piratage des oeuvres culturelles, opéré grâce aux réseaux d'échange peer-to-peer (P2P, ou pair-à -pair) : si le fichier d'origine est protégé par DRM, ses utilisations successives pourront être suivies à la trace. Mais pour les géants du logiciel, l'intérêt est tout autre. Il s'agit, pour Microsoft ou Apple, d'accroître leur contrôle sur les formats des fichiers informatiques et les outils logiciels de lecture. Et, également, d'exclure les logiciels libres ou non commerciaux du champ de la concurrence.
Actuellement, les dispositifs de DRM ne reposent que sur des programmes informatiques attachés aux fichiers nomades. Mais ils pourront, à court terme, être directement intégrés aux puces qui équipent les ordinateurs individuels. Le principe est simple. Lorsqu'il est vendu ou échangé sur une plate-forme de téléchargement, le fichier musical ou vidéo est encrypté. Un second fichier â dit fichier de licence â est stocké localement, sur le disque dur de l'utilisateur. Lorsqu'un logiciel de lecture tente d'accéder au fichier musical, il appelle automatiquement le fichier de licence qui contient la clé cryptographique ad hoc, nécessaire pour lire l'oeuvre. C'est, notamment, le fichier de licence qui détermine le nombre de copies qu'un utilisateur est autorisé à faire du fichier qu'il a acquis.
"C'est une inversion de la logique des échanges cryptographiques, met en garde Christophe Espern, un des animateurs de la Free Software Foundation (FSF), association opposée à la généralisation des DRM. Dans un échange cryptographique classique, les clés sont mises à la disposition de l'utilisateur. Dans le cas des DRM, les clés sont cachées sur le disque dur et seul le logiciel de lecture peut y accéder." Une particularité qui sous-entend que seuls des "logiciels de confiance" peuvent accéder à certains contenus protégés par des dispositifs de DRM. Ce détail a son importance. "Cela exclut de facto les logiciels open-source (libres) de la concurrence, puisque leur principe fondamental est d'être développés en toute transparence, dit M. Espern. Aucun logiciel libre ne peut lire les contenus protégés par DRM."
Le caractère parfois occulte des systèmes de DRM est au centre de polémiques dans le monde des spécialistes de sécurité informatique. Fin octobre, des éditeurs de logiciels antivirus ont ainsi détecté la présence d'un petit programme sur les CD édités par Sony-BMG, s'installant à l'insu de l'utilisateur sur le disque dur de son PC. Plusieurs éditeurs de logiciels antivirus ont décidé de classer ce petit programme, baptisé rootkit, dans la catégorie des logiciels espions, ou spywares...
Les nouvelles générations de matériels, dans la foulée du futur système d'exploitation de Microsoft â Windows Vista, prévu pour être commercialisé courant 2006 â intégreront des systèmes qui permettront de renforcer les protections anticopie existantes. Le futur Windows comprendra en effet un module qui n'autorisera l'accès de certaines zones de la mémoire de l'ordinateur qu'à des logiciels â y compris des pilotes de périphériques â "signés", c'est-à -dire reconnus comme "dignes de confiance" par une autorité de certification telle, par exemple, la société américaine Verisign. Les logiciels devront donc en passer par un serveur distant pour obtenir l'autorisation d'accéder à ces zones protégées o๠pourraient être stockés, par exemple, des fichiers protégés par le droit d'auteur. La possibilité de contourner le DRM serait alors quasi nulle.
L'une des dernières failles à tout système de protection des contenus numériques, appelée par les spécialistes le "trou analogique", pourrait aussi être en passe d'être comblée. Il est en effet encore possible de réenregistrer et d'encoder au format numérique la musique qui sort des haut-parleurs d'un ordinateur personnel. Mais " aux Etats-Unis, précise M. Espern, on teste déjà des systèmes rendant impossible la conversion de flux analogiques en fichiers numériques".