Citation :Une septuagénaire est morte dans sa cour ce week-end. Pour le géologue, l'effondrement du sol est dà» à  la présence de galeries. Pour l'instant, l'accès est difficile.
« Le sol s'est creusé petit à  petit du bas vers le haut, jusqu'à  ce qu'il ne reste plus qu'une mince épaisseur en surface, sans que l'on puisse s'en apercevoir... à€ ce moment-là , le poids d'une personne suffit à  provoquer l'effondrement. » C'est ce fontis, terme technique de ce phénomène, qui a coà»té la vie, samedi soir probablement, à  Odette Martineau, 77 ans, une habitante du Lude, dans la Sarthe (lire notre édition d'hier).

Sur la terrasse à  l'arrière de sa maison, le sol s'est ouvert sous ses pas. Rien n'a pu l'empêcher de tomber au fond d'un trou de quatre mètres de profondeur et presque deux de diamètre. La même terrasse avait déjà  connu deux phénomènes identiques, sans faire de victime. Jean Martineau, le frère de la victime, s'en souvient : « On a rebouché le trou. Il nous a fallu huit camions de terre ! » Pour lui, « il aurait fallu explorer le reste du sous-sol à  cette époque-là  Â».

Déjà  plusieurs effondrements

Le remblai n'a certainement pas suffi à  combler l'ensemble du sous-sol. Au fond du trou o๠Odette a trouvé la mort, on aperçoit le début d'une galerie qui doit passer sous la maison. Mais pour Henri Vaumoron et Alain Tabutiaux, les deux spéléologues arrivés sur place hier après-midi, avec Christophe Léotot, géologue, il est trop tôt pour s'y aventurer. La terre risquerait de glisser à  nouveau et l'ouverture de la galerie n'est pas assez importante. Ils imaginent d'autres moyens.

Pendant que les spéléologues continuent de retirer la terre avec un seau - impossible d'amener une pelleteuse à  cet endroit - Christophe Léotot apprend l'existence d'un puits dans une maison voisine. « Il est possible qu'une galerie parte de ce puits, explique-t-il, et que l'on puisse pénétrer dans le réseau. » Parce que, pour lui, il n'y a plus de doute : « Il ne s'agit pas d'une simple marnière, mais d'une ancienne carrière d'extraction de pierres. » Celles-ci ont été utilisées pour la construction du quartier. Depuis plusieurs années, le sol s'est d'ailleurs effondré dans différentes propriétés.

à€ la pêche aux renseignements

Pas de chance cependant avec ce puits. Le spéléologue, descendu jusqu'à  onze mètres, est formel : « Il n'y a pas d'ouverture vers une galerie. » Il va donc falloir chercher ailleurs. Peut-être continuer de creuser là  o๠il y a eu l'effondrement, ou sonder le sol, réaliser des forages et ensuite un puits d'accès ? « Pas pour l'instant, précise Christophe Léotot. On va attendre de voir comment va évoluer le lieu de l'effondrement. La mairie va essayer d'aller à  la pêche aux renseignements. »

La mémoire des habitants du quartier pourrait en effet aider à  mieux connaître les mouvements du sol qui ont été ressentis ou qui ont provoqué des dégâts au cours des années. Jean-Michel Pouget, directeur des services de la ville du Lude, évoquait hier soir l'éventualité d'un questionnaire à  distribuer aux habitants. Pour lui, « la prise de conscience », à  partir de cet accident tragique, pourrait amener les habitants à  participer à  l'élaboration d'une topographie des cavités.

à‰tienne RIBAUCOUR.