Citation :Projet AMA/ SCENE/ NEVEUX-ROUYER : La Défense, Cité des utopies durables et machine à  fabriquer l’avenir

Le Quartier d’Affaires de La Défense est le produit des grandes utopies urbaines du 20ème siècle. Pour le projeter dans le 21ème siècle, il faut y inventer de nouvelles utopies pérennes : tel est le point de départ de la réflexion ambitieuse proposée par l’équipe Ama/ Scène/ Neveux-Rouyer qu’animent l’architecte français Thierry Melot et le scénographe Guy Claude François.
Pour que la Défense puisse devenir à  nouveau le symbole qu’elle a été, celui de la confiance de la France dans son futur, et aujourd’hui de son engagement pour un environnement durable, sa revitalisation dans le paysage international des quartiers d’affaires passe par une métamorphose des conditions et des ambiances de vie des personnes. Fertiliser son sol grâce à  de nouvelles populations, grâce à  de nouveaux secteurs d’activités complémentaires, générer une nouvelle façon de vivre et de travailler à  La Défense, tel est le but de la stratégie proposée.
Inventer la Cité des industries créatives, clé du développement durable de La Défense, en investissant les délaissés des dessous de la Dalle, apporter au quartier une mixité professionnelle et sociale capable de relancer et enrichir son développement économique et culturel, revient à  définir une cité du partage et de la diffusion des connaissances entre entreprises. C’est le premier temps fort du projet.
Par cette démarche, motrice d’une évolution profonde, la Défense perd son « caractère insulaire »qui lui a été tant reproché, pour devenir la Cité des utopies durables.
Elle génère des activités de services et une valorisation du quartier, autant en terme d’image que de qualité de vie et d’attractivité urbaine. C’est, aux yeux de l’équipe conceptrice, la clé et la condition nécessaire pour attirer vers la Défense de nouveaux candidats à  y habiter, et non plus seulement y travailler.
La stratégie d’accueil d’industries créatives dans l’infra-dalle permet de réaffecter les espaces avec une réelle flexibilité, temporelle, technique, organisationnelle. Les premières hypothèses d’occupation des espaces de l’infra-dalle, montrent qu’il est possible de les rendre partiellement accessibles au public. Ces immergences sont pensées comme des contrepoints aux tours, la dalle assume le rôle de frontière entre le dessous et la partie visible émergée.
A l’opposé, ces émergences apportent, sur le plan urbain le jalon intermédiaire entre la tour, ou la mégastructure, et l’échelle humaine Les émergences éphémères, sont conçues par des équipes pluridisciplinaires atypiques mises en compétition ; elles peuvent être sponsorisées par les entreprises, donnant ainsi un label à  chacune.
Leur réalisation lance chaque tranche d’opération : elles deviennent des lieux de débats sur les projets en cours, et des vitrines de l’activité des opérateurs concernés.
Chaque projet de réhabilitation de l’infra-dalle comporte ensuite une émergence durable mettant en relation les deux mondes. Là  encore c’est un réseau vivant qui se mettra en place au fur et à  mesure des projets, capable de constituer le foyer de concentration de la vie urbaine, tout au long de l’axe historique ou au coeur des sous-quartiers.
Second temps fort du projet, La Dalle est également dynamisée par la création d’un bi-pôle de grands équipements culturels: côté Grande Arche, la Salle polyvalente de grande capacité (12 à  18 000 places) et, côté Seine, le Quai des arts émergents. Cette dernière opération, balcon et figure de proue de la Défense sur la rivière, affiche la volonté d’ancrer les vocations du Quartier d’affaires à  la fois dans le domaine de l’innovation et du croisement des disciplines et des intelligences. Son Musée du 9ème Art devient la vitrine d’un potentiel urbain, matériel et intellectuel que seule La Défense possède dans toute l’Ile-de-France, et quâ€™à  l’instar d’autres grands gestes présidentiels elle installe en bord de Seine.
Troisième temps fort, le Parvis de la Défense est doté d’un nouvel espace scénique : le toit de la salle des échanges du RER est aménagé en gradins, soulèvement de la dalle qui laisse pénétrer la lumière et la vue vers les tréfonds du monde des transports. Le Pôle d’échange intermodal devient enfin pour le Quartier d’Affaire une Porte d’accès.
La stratégie globale du projet vise ainsi à  relier, renouveler, animer, pour enfin densifier ; densification qui se traduit par la construction d’un vaste programme de construction de nouveaux logements et de nouvelles tours mixtes, pour répondre aux attentes issues de la nouvelle attractivité : c’est le quatrième temps fort de la démarche.
L’équipe propose enfin un cinquième temps, association d’une stratégie d’animation évènementielle durable à  la démarche de réappropriation du monde du dessous. La Défense accueille en son sein une ou plusieurs entreprises d’évènementiel dédiées à  l’enracinement de sa légende aux sources de la dynamique financière. Passerelle entre l’éphémère et le pérenne, la création prend place au coeur de la Cité des Affaires.

© AMA/SCENE/NEVEUX-ROYER Photo non contractuelle – projet d’étude
Quatre équipes pour une nouvelle urbanité de La Défense