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Les marnières du « Pélican » Commune de Thuit-Signol - Globe - Jeu. 20 Fév. 2003 Conseil Général de l'Eure : Les marnières du « Pélican » Commune de Thuit-Signol Les marnières du « Pélican » Commune de Thuit-Signol 1. LES MARNIERES du Pélican à THUIT SIGNOL a) Présentation Les marnières du « Pélican » sont deux carrières de craie marneuse exploitées selon la méthode dite « par piliers tournés ». Ces deux exploitations datent vraisemblablement de la fin du XVIII° ou du début du XIX° siècle. Elles étaient accessibles originellement par des puits dâexploitation verticaux, creusés dans le plateau et qui sont maintenant comblés. Leur plancher est situé à une profondeur moyenne de 16m, avec environ 12m de terrain de couverture (hauteur comprise entre le ciel de lâexploitation et la surface). Dâaprès les relevés de 1891, leur toit est surmonté de 3 à 9m de craie marneuse, mais lâaltération et les anciens karsts forment des poches argileuses traversant par endroit la carrière. Le réseau visitable dépasse 750m de long. Les galeries font trois à quatre mètres de large et autant en hauteur avec quelques salles de 6m de large. Les dimensions et les formes des piliers sont très irrégulières, surtout dans le « Pélican2 », certains ne dépassant pas 1m dâépaisseur. La forme des piliers et le très fort taux de défruitement, supérieur à 80% (rapport volume de vides / volume total), indiquent que les deux marnières ont été surexploitées. La surface totale exploitée hors zones effondrées est dâenviron 3000m2, ce qui équivaut à 8700m3 de roche extraite. La marnière du «Pélican1» sâapproche à moins de 5m de la route départementale 85 et de la propriété voisine. La marnière du « Pélican2 » passe sous les routes du Fec et de Thuit-Simer. Elle a été remblayée en 1882 sous le tracé de lâancienne route, à la demande de l'ingénieur des mines. Les deux marnières ne sont séparées par endroit que par un mur de craie de 10 cm. Les trous de communication permettant le passage de lâune à lâautre ont été réalisés afin d'accéder à la carrière du « Pélican 2 », le puits d'accès étant effondré. La craie est fissurée et friable, avec de nombreux silex qui ont été abandonnés au sol lors de lâexploitation. La carrière est traversée de karsts (conduits naturels creusés par la circulation de l'eau) colmatés par de lâargile. Certains ont débourré suite aux fortes précipitations, formant ainsi des cônes de débris dans certaines galeries. Un effondrement survenu en 2001 a condamné toute la partie ouest du « Pélican 1 », entraînant ainsi dâimportants désordres en surface. b) Le mode dâexploitation des marnières : Ces deux exploitations se font à la fin du XIX° siècle par un puits de plus de 18m de profondeur et de 1,10m de large, non maçonné. Ce puits est visiblement instable et dangereux dans le cas du « Pélican 1 » (les effondrements ont par endroit fait doubler son diamètre). Le puits traverse plus de 7m de craie marneuse afin dâassurer une stabilité au toit de lâexploitation. La craie est extraite en grandes galeries, au pic, sur un seul étage par le marneron et plusieurs ouvriers. Une exploitation de cette taille pouvait demander jusquâà 6 personnes, dont deux restaient en surface. En 1882, les galeries font un peu plus de 2m de haut (dâaprès les rapports de lâingénieur des mines), mais elles seront apparemment par la suite surcreusées, ce qui explique la grande hauteur de certains passages (les marnières font rarement plus de 2,20 à 2,50m de haut, pour 3 à 4m dans le cas présent). A mesure de lâexploitation, les galeries se rejoignent autour de piliers, plus larges au sommet qu'à la base afin de créer un effet de voà»te pour mieux soutenir le ciel de la carrière. Lâaspect arrondi et la petite taille de certains piliers peuvent être dus en partie à lâaltération, mais vraisemblablement surtout au désir des deux marnerons de tirer le maximum de matériau de leur exploitation. Cela est surtout visible sur les plans du « Pélican 1 », qui montrent les phases successives dâexploitation. Le taux de défruitement (volume de roche extraite par rapport au volume total de la carrière) dépasse 80%, ce qui est extrêmement important pour une marnière. Le matériau ainsi extrait est ensuite ramené vers le puits dâexploitation, soit par roulage (wagonnet ou brouette) comme câest apparemment le cas dans le « Pélican 2 » avant 1891, soit à bras dâhomme. Matériaux et hommes sont ensuite remontés grâce à un treuil en surface, quelquefois actionné par un cheval. Certains marnerons protégeaient leur puits des intempéries et des intrusions par un hangar, mais ce qui ne semble pas être le cas pour celles-ci, car aujourdâhui, rien ne reste de ces aménagements. Lâexploitation des marnières à vocation agricole se faisait durant la période dâamendement des terrains, dâoctobre à mars. Au vu de la géométrie des marnières du « Pélican », il est probable que celles-ci aient été exploitées tout au long de lâannée. Leurs dimensions,combinées avec leur position en zone bâtie et le fait que les propriétaires des terrains soient marnerons de père en fils, font penser que lâusage de la craie était plutôt artisanal quâagricole (alimentation dâun four à chaux). En fin dâexploitation, les marnières ont été laissées en lâétat et les puits remblayés. Lâemplacement dâau moins lâun dâentre eux a été matérialisé en surface par une charmille. 2. LES TECHNIQUES DE COMBLEMENT DES MARNIERES Le matériau constituant les carrières, la craie, a des caractéristiques mécaniques très variables. La teneur en eau et bien d'autres paramètres peuvent ainsi faire varier considérablement la résistance mécanique ainsi que l'état de la craie. De plus, ce matériau se déforme assez peu avant de se rompre, autrement dit, il est difficile de prévoir les éventuels effondrements. Dans ces conditions, la seule solution pour s'affranchir des effondrements de carrières est de combler totalement les vides situés sous la zone à protéger. Le comblement total des vides passe nécessairement par deux phases : · Phase 1 : comblement du volume de vide franc présent en sous-sol, généralement appelé comblement gravitaire. · Phase 2 : les matériaux mis en place en phase 1, ainsi que les remblais existants dans les marnières subissent un phénomène de tassement et de retrait avec le temps. Ce phénomène physique entraîne à nouveau un vide qu'il faut combler par la phase dite de clavage. Au terme de ces deux phases, le terrain peut être considéré comme sécurisé vis-à -vis des effondrements brutaux. Toutefois, des tassements peuvent encore se produire. Il est possible de les réduire, en procèdant à une injection sous pression des terrains altérés, depuis le plancher de la marnière en direction de la surface. Cette phase s'appelle alors le raitement. Les différentes phases peuvent être dissociées en fonction de la destination finale du terrain. En effet, un espace vert pourra être considéré comme totalement sain même s'il subit quelques tassements ultérieurs, ce qui n'est pas admissible dans le cas d'une construction. Il est tout à fait possible de ne combler qu'une partie de la marnière, en créant des murs de cloisonnement dans les cavités ou en réalisant des écrans depuis la surface, en injectant des ciments et adjuvants à prise instantanée. 3. L'ACTION DU DEPARTEMENT FACE AUX MARNIERESDepuis 1998, le Département de l'Eure a réalisé ponctuellement plusieurs comblements de marnières qui sont apparues sous différentes emprises publiques départementales. Suite aux nombreuses précipitations de ces dernières années, notamment durant l'hiver 1999, un grand nombre d'anomalies du sous-sol se sont révélées en surface. Il est à signaler que trois marnières situées à la fois sur le domaine public départemental et sur le domaine public communal seront comblées sous maîtrise d'ouvrage locale et font l'objet d'une participation financière du Département : · Surtauville (route départementale n°79) · Le Malarquier (route départementale n°40) · Hauville (route départementale n°90) Pour ces trois opérations, le montant total des subventions versées par le Département de l'Eure s'élève à 384 000 HT. 4. UNE DEMARCHE VOLONTARISTE Dans l'objectif de passer à une logique de prévention, un relevé aussi exhaustif que possible est entrepris effectué afin de recenser les sites concernés par des anomalies du sous-sol sur le domaine public départemental. Chacun de ces sites fera l'objet d'un diagnostic complet durant la période 2003-2004, au moyen d'une reconnaissance systématique des sols par sondages géotechniques et visualisation des vides par passage caméra en cas d'inaccessibilité. Cette campagne de prospection permettra de définir les risques potentiels et les priorités éventuelles et d'estimer l'ensemble des travaux de mise en sécurité définissant ainsi une proposition de programme pluriannuel de stabilisation ou de complément des marnières. Des investigations ont été menées et des travaux de mise en sécurité des sites concernés ont été entrepris. En 2002, le Département a investi près de 2,3 millions d'euros pour l'ensemble des travaux de confortement de sols, dont le comblement des différentes marnières qui sont apparues sur le domaine public départemental. -------------------------------------------------------------------------------- News Press 19/02/2003 17:44:00 <!-- m --><a class="postlink" href="http://www.newspresspro.com/aff_comm.php?communique=FR128158">http://www.newspresspro.com/aff_comm.ph ... e=FR128158</a><!-- m --> |