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Une journée pour devenir batelier - rabelaisien - Ven. 21 Jan. 2005

<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.leparisien.com/home/maville/yvelines/article.htm?articleid=245963778">http://www.leparisien.com/home/maville/ ... =245963778</a><!-- m -->

LE MONDE de la batellerie s'est donné rendez-vous à  Conflans-Sainte-Honorine. Cet après-midi, la capitale de la batellerie française accueille le forum des métiers de la navigation fluviale. Une première du genre.
Objectif : inciter les jeunes à  rejoindre les métiers du fleuve. Car plus que jamais, le secteur manque de bras à  bord des bateaux mais aussi sur les quais : commerciaux à  spécialisation fluviale, responsable de maintenance, etc. Après une longue période de crise, le transport fluvial renaît. Les volumes transportés ont encore augmenté de 2,7 % sur le bassin de la Seine en 2004. Ce ne sont plus les habituels convois de charbon ou de céréales qui dopent la filière mais les travaux publics et les conteneurs. Carrefour, Ikea, Renault, Auchan utilisent désormais le fleuve pour transporter leurs marchandises. Le transport de conteneurs sur la Seine a ainsi bondi à  lui seul de 23 % l'an dernier !
« Les métiers de la navigation fluviale sont aujourd'hui des filières sans chômage » Autre raison de cette embellie : le développement du transport de passagers. « Aujourd'hui, 25 équipages assurent des croisières Paris-Honfleur, cela n'existait pas il y a dix ans », constate Jean-Raymond Lemoine, secrétaire du comité des armateurs fluviaux. Dans le même temps, le nombre de familles de bateliers n'a jamais été aussi faible. De 5 000 dans les années 1970, il a fondu à  moins de 1 000 aujourd'hui. A Conflans, ils ne sont plus qu'une soixantaine à  garer leur bateau sur les quais de la République. Pis, selon les chiffres de la Commission nationale de la batellerie, 300 mariniers devraient prendre leur retraite d'ici à  dix ans. Résultat : la profession cherche sa relève et crée ses formations. Elles seront présentées aujourd'hui au cours d'une croisière organisée sur la Seine. Parmi elles, le centre de formation d'apprentis du Tremblay-sur-Mauldre offre l'un des seuls diplômes proposés en France. « Les métiers de la navigation fluviale sont aujourd'hui des filières sans chômage », assure François Doreau, directeur du CFA du Tremblay. L'école, qui met 50 navigants sur le marché du travail chaque année, ne parvient pas à  combler la demande. « Et les plus difficiles à  convaincre sont parfois les bateliers eux-mêmes qui ne souhaitent pas que leurs enfants se lancent dans la profession. » Des diplômes, des débouchés, un emploi assuré... C'est l'image de la batellerie qu'il faut maintenant changer pour que des jeunes osent s'embarquer dans ce qui est tout sauf une galère.

Forum des métiers de la navigation fluviale, aujourd'hui, à  partir de 14 heures. RDV à  l'internat de la batellerie à  Conflans-Sainte-Honorine. Renseignements et réservation pour la croisière auprès du secrétariat de l'internat au 01.39.72.11.51.

Nicolas Fertin
Le Parisien , vendredi 21 janvier 2005

LE Tà‰MOIN DU JOUR « Un jour, j'aurai mon propre bateau »
<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.leparisien.com/home/maville/yvelines/article.htm?articleid=245963780">http://www.leparisien.com/home/maville/ ... =245963780</a><!-- m -->
JIMMY est un « gars de la terre », comme on dit dans le métier. Il a découvert le monde des bateaux il y a seulement trois ans. « Un coup de foudre », raconte ce fils de pompier qui a longtemps cru devenir pompier lui-même.
Aujourd'hui, avec son maître d'apprentissage, Jimmy navigue sur la Seine et ses affluents à  bord d'une péniche de 1 000 t baptisée « le Bounty »... De ville en ville, d'écluse en écluse, le métier est peu à  peu devenu passion. « La batellerie, c'est un choix de vie. On peut aller o๠l'on veut selon les contrats. Mais attention, ça ne s'apprend pas comme ça du jour au lendemain. Il faut prendre le temps de découvrir le fleuve, les profondeurs, les crues. Il faut entretenir le bateau par tous les temps. Mais l'avantage, c'est qu'on est en famille... » A la fin de l'année, Jimmy se lancera dans le grand bain avec l'espoir de convaincre les banques de lui prêter assez d'argent pour enfin réaliser son rêve : « Un jour, j'aurai mon propre bateau. »

N.F.
Le Parisien , vendredi 21 janvier 2005