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De la mine au Mont-Blanc - katafille - Jeu. 12 Août 2004

Citation :De la mine au Mont-Blanc: le pari gagné de Roger, l'ancienne "gueule noire"
METZ (AFP),
le 10-08-2004



Il s'était juré de brandir un jour sa vieille lampe à  flamme au sommet du Mont-Blanc: le 26 juillet Roger Raphaà«l, un ancien mineur de Lorraine de 68 ans, a réalisé son rêve et célébré, à  sa manière, la fermeture de la dernière mine de charbon.

"C'était ma façon à  moi de rendre hommage à  tous mes camarades après la fermeture du dernier puits français, au printemps", explique avec émotion celui qui débuta sa carrière de mineur en 1951, à  l'âge de quinze ans.

"La lampe à  flamme d'un mineur, c'est sa compagne de tous les jours. Au fond, c'est elle qui le raccroche à  la vie parce qu'elle s'éteint quand il n'y a plus d'oxygène", rappelle l'ancienne "gueule noire" qui voyait comme un symbole le fait de "hisser vers la lumière" celle qu'il a si longtemps "trimbalée dans le noir".

Vivant aujourd'hui une grande partie de l'année à  Méribel (Savoie) o๠il possède un chalet, il a gardé sa résidence principale en Moselle, même s'il n'y séjourne plus que "quelques semaines par an tout au plus". Mais pour rien au monde il n'aurait manqué, en avril, la fermeture du dernier puits, celui de La Houve, à  Creutzwald (Moselle), celui-là  même o๠il acheva sa carrière.

"C'était le 30 juin 1988, une telle date c'est comme celle de son mariage, ça ne s'oublie pas", soupire-t-il.

Mais Roger n'a jamais vraiment quitté la mine. Au moins en pensée. A son chalet savoyard, il a donné le nom de "La Houve", comme l'indique un panneau de pin accroché à  la façade. "On y a même incrusté un vrai morceau de charbon!" dit-il.

"Depuis que les médias ont tant parlé de la fin du charbon, les touristes s'arrêtent devant chez moi, ils me questionnent sur mon passé de mineur, alors je leur raconte ma vie".

Perpétuer le souvenir de son métier aujourd'hui disparu tient à  coeur à  l'ancien porion (contremaître) qui fut longtemps chargé de "l'aérage" des galeries.

Homme de défi, passionné de montagne depuis un stage effectué en 1974, le mineur s'était juré de porter, un jour, sa lampe sur le toit de l'Europe.

En juin, il décide de s'inscrire pour une ascension auprès du bureau des guides. "Au téléphone, la dame ne s'est pas méfiée mais lorsque je lui ai donné ma date de naissance, elle m'a dit que ce n'était pas possible".

Qu'à  cela ne tienne. Roger, à  qui les médecins avaient donné leur feu vert, effectue avec succès quatre "sorties" avec un guide, dont une sur le Grand Paradis dans les Alpes italiennes, à  4.060 mètres. La performance lui vaut d'être admis à  participer à  une ascension du Mont-Blanc.

"Nous sommes partis le 25 juillet. Le guide nous avait demandé de n'emporter que le strict nécessaire. J'ai quand même glissé ma lampe de 2 kilos dans mon sac, sans lui dire", raconte Roger.

"Pour effectuer les derniers mètres, ceux o๠l'on a le nez collé à  la paroi, le guide a pris mon sac pour m'aider. Il l'a trouvé lourd...", plaisante-t-il.

Au sommet, Roger a finalement sorti sa lampe. "Emu aux larmes et exténué", il a fixé l'instant sur pellicule. "On n'est resté que dix minutes au sommet. Il faisait très froid, le temps était couvert. Il fallait redescendre". Il avait gagné son pari.

et puis là  :
<!-- m --><a class="postlink" href="http://actu.voila.fr/Archives/gens/2/040810090804.7izqz1de.html">http://actu.voila.fr/Archives/gens/2/04 ... qz1de.html</a><!-- m -->
y'a une photo.