Collision ferroviaire en Corée du Nord - lafouine - Jeu. 22 Avr. 2004
Citation :Collision ferroviaire meurtrière en Corée du Nord
jeudi 22 avril 2004Â (Reuters -Â 19:57)
par Jack Kim et Martin Nesirky
SEOUL - Une explosion provoquée par la collision de deux trains de marchandises a tué ou blessé jusqu'à 3.000 personnes jeudi dans une gare nord-coréenne o๠avait transité neuf heures plus tôt un convoi qui ramenait le président nord-coréen Kim Jong-il de Chine, a rapporté la chaîne de télévision sud-coréenne YTN.
L'agence sud-coréenne Yonhap a aussi fait état de milliers de victimes. Yonhap et YTN n'ont pas précisé la répartition entre morts et blessés.
Yonhap cite des sources dans la ville chinoise frontalière de Dandong selon lesquelles l'explosion s'est produite vers 04h00 GMT (13h00 heure locale), neuf heures après le passage du train spécial ramenant à Pyongyang le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il à l'issue d'une visite de trois jours en Chine.
"La gare a été détruite comme si elle avait été bombardée et des débris ont été projetés très haut dans le ciel", indique Yonhap citant des sources chinoises non identifiées.
Selon ces sources, des trains de marchandises transportant de l'essence et du gaz liquéfié se sont percutés en gare de Ryongchon, à 50 km au sud de la frontière avec la Chine.
Ryongchon est appelée Yongchon en Corée du Sud et sur les cartes occidentales, elle apparaît la plupart du temps sous ce nom.
Le carburant serait, selon certaines rumeurs, un cadeau de la Chine à la Corée du Nord, confrontée à de graves problèmes d'approvisionnement en énergie.
Yonhap cite également un responsable du ministère sud-coréen de la Défense selon qui l'armée sud-coréenne était au courant de cette explosion par ses "canaux de renseignement dirigés vers le Nord".
Aucun élément ne permet de conclure à une origine autre qu'accidentelle de cette explosion, intervenue sur le trajet emprunté par Kim après sa visite, dans le plus grand secret, en Chine.
LIAISONS COUPEES
Selon Yonhap, Pyongyang semble avoir coupé toutes les liaisons téléphoniques internationales avec la région de Ryongchon pour éviter que ne filtrent des informations sur l'explosion. La Corée du Nord semble avoir décrété une forme de situation d'urgence dans la zone, précise l'agence.
"Nous n'avons pas encore reçu d'information officielle sur l'accident. Nous essayons d'en obtenir confirmation", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Unification à Séoul.
Selon les sources de Yonhap, des habitants de Dandong redoutent que certains de leurs parents ou de leur amis puissent avoir été pris dans l'explosion.
Du côté chinois de la ville frontalière, un cheminot interrogé par Reuters a dit ne pas avoir entendu d'explosion ni constaté d'indices de la conduite d'opérations de secours.
"La gare la plus proche d'ici en Corée du Nord est celle de Sinuiju (sur la frontière), et je l'aurais entendu. Mais je n'ai rien entendu", a-t-il dit au cours d'un entretien téléphonique.
Au siège des Nations unies à New York, un diplomate nord-coréen a déclaré qu'il ne disposait d'aucune information.
Les médias officiels nord-coréens ont mis un terme jeudi à leur silence sur la visite de trois jours de Kim à Pékin, soulignant qu'il était revenu sans incident à Pyongyang et ne faisant aucune mention de l'explosion. Kim ne prend pas l'avion lorsqu'il sort des frontières de la Corée du Nord.
Les habitants de Pyongyang ne signalaient rien d'anormal dans le fonctionnement des lignes téléphoniques de la capitale. Les émissions de la télévision nord-coréenne - chants et musiques militaires - étaient conformes au programme habituel de la soirée.
Le système médical nord-coréen pourrait être déstabilisé par une catastrophe de cette ampleur mais les agences internationales d'aide ont déclaré n'avoir reçu aucune demande.
Massouid Hyder, coordonnateur du Programme alimentaire mondial à Pyongyang, a indiqué ignorer si ou quand son agence serait informée de l'accident. "Mais il n'est pas nécessaire qu'ils nous le disent", a-t-il dit. "Souvent, ce sont les organisations de presse étrangères qui confirment les événements avant même que le gouvernement les reconnaisse."
- lafouine - Ven. 23 Avr. 2004
Citation : Au moins 150 morts dans la déflagration de wagons chargés d'explosifs
DANDONG (Chine), 23 avr (AFP)
La déflagration accidentelle d'un chargement d'explosifs est à l'origine de la catastrophe survenue jeudi dans une gare de Corée du Nord, qui a fait au moins 150 morts et 1.000 blessés, selon les autorités nord-coréennes citées par des sources occidentales.
Anne O'Mahony, une responsable d'une organisation non gouvernementaleirlandaise, basée à Pyongyang, a déclaré à l'AFP que selon les autorités nord-coréennes, la catastrophe avait fait 150 morts et 1.000 blessés.
Un représentant régional du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), basé à Pékin, citant également des sources nord-coréennes, a donné auparavant un bilan provisoire de 54 morts et 1.249 blessés.
L'accident s'est produit jeudi vers 13h00 locales (04h00 GMT) dans la gare de Ryongchon, à une vingtaine de kilomètres au sud de la frontière entre la Corée du Nord et la Chine.
Alors que les premières informations citées par des médias sud-coréens faisaient état d'une collision entre deux trains d'hydrocarbures, un responsable de l'ONU, citant les autorités nord-coréennes, a indiqué à l'AFP qu'il ne s'agissait "pas d'une collision mais d'une explosion causée par deux wagons chargés d'explosifs, de la dynamite sans doute, entrés en contact avec des fils électriques après un changement de voie".
Anne O'Mahony, responsable régionale de l'ONG irlandaise Concern, a donné une version similaire dans une interview à la radio publique irlandaise RTE. Citant des responsables nord-coréens, elle a indiqué que l'accident est survenu lorsque des ouvriers étaient occupés à séparer des wagons transportant de la dynamite pour les raccrocher à un autre train. "Ils ont heurté les fils électriques au-dessus, la dynamite a explosé, voilà la cause de l'explosion", a-t-elle déclaré.
Pour sa part, l'agence russe Itar-Tass a cité un représentant du ministère nord-coréen des Affaires étrangères mentionnant une "explosion de poudre à canon" destinée à la construction d'un canal d'irrigation.
"Le bilan qui nous a été donné par le gouvernement est de 150 morts, environ 1.000 blessés et 800 maisons détruites. C'est le ministère des Affaires étrangères qui nous l'a dit", a déclaré Mme O'Mahony à l'AFP.
"Plusieurs des tués sont des enfants. L'explosion a eu lieu pendant la pause du déjeuner et plusieurs enfants se tenaient près de la voie de chemin de fer et regardaient les trains circuler", a-t-elle ajouté.
Le représentant régional du CICR Niels Juel, basé à Pékin, a souligné que le bilan de 54 morts et 1.249 blessés qu'il a donné était "préliminaire". "Il est bien possible" que des victimes ou des corps soient coincés sous les décombres, a précisé M. Juel.
Selon la chaîne de télévision sud-coréenne YTN, jusqu'à 3.000 personnes auraient été tuées ou blessées dans la gigantesque déflagration qui a entièrement soufflé la gare de Ryongchon, une ville de 120.000 habitants.
Le secteur "a été transformé en ruines et ressemble à une zone qui aurait subi un bombardement massif", a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap, citant des témoins.
Tous les bâtiments situés dans un rayon de 500 mètres, dont une école, une caserne de la police et des immeubles d'habitation, ont été rasés, a indiqué Yonhap.
Selon l'agence de presse officielle chinoise Chine nouvelle, citant un responsable du CICR à Pyongyang, quelque 8.200 logements ont été détruits, 1.850 entièrement et 6.350 partiellement.
L'état d'urgence a été proclamé jeudi dans la région de Ryongchon, selon Yonhap.
La catastrophe est survenue neuf heures après le passage du train spécial du numéro un nord-coréen Kim Jong-Il, de retour d'une visite en Chine.
Mais l'explosion "semble n'avoir rien à voir avec le terrorisme", a indiqué jeudi une source gouvernementale à Séoul citée par la télévision MBC.
Fidèles à la tradition de secret du régime stalinien, les médias nord-coréens sont restés muets. Mais le gouvernement de Pyongyang a toutefois demandé à la Croix-Rouge de se rendre sur le lieu du drame et a accepté l'aide de l'ONU.
Le responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) en Corée du Nord devait se rendre sur place samedi matin, a annoncé une porte-parole du PAM à Genève.
La Corée du Sud, l'Australie, et aussi les Etats-Unis, pourtant en très mauvais termes avec Pyongyang, ont également offert leur aide.
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