Citation :Deux cents voyageurs s'offrent une nuit insolite dans le métro

DES MILLIONS de passagers l'empruntent chaque jour. Il suffit que l'instant diffère et c'est toute l'atmosphère qui change. A la découverte d'un autre métro, et pourquoi pas ? Samedi soir, plus de deux cents personnes s'étaient donné rendez-vous à  la station de la porte des Lilas pour un voyage d'une nuit aussi inattendu qu'intéressant. Il est 23 heures. L'impatience se lit sur les visages, même ceux des membres de l'association d'exploitation du matériel Sprague, l'Ademas, qui organise pourtant ces visites nocturnes sept à  huit fois par an. Une rame de type MF67, blanche et bleu ciel, qui équipe la moitié du réseau parisien, attend à  quai. Celui-ci est factice, réservé aux tournages de films. « Elle a aussi servi aux essais techniques des pistes de roulement sur pneumatiques », explique Christian, qui avoue sa fascination depuis l'enfance pour « l'univers rationnel du chemin de fer. Dans un endroit confiné, le moindre outil ou véhicule a été conçu spécialement ». Un premier arrêt s'effectue à  Haxo, une station fantôme. La poussière est épaisse. Seuls les tagueurs viennent jusque-là . « La Ville a construit le tunnel et la station, mais le concessionnaire n'a jamais voulu les exploiter, explique Julian Pepinster, secrétaire de l'Ademas. Les accès n'ont pas été réalisés. » La station Saint-Martin, elle, a été fermée en 1939. On y aperçoit encore les vestiges des réclames, en faà¯ence émaillée et en relief. Les stations, les tunnels, la signalétique, tout est mis à  profit pour en savoir un peu plus, et même beaucoup, sur ce moyen de transport. « On a un peu les yeux partout, l'envers du décor est vraiment intéressant », confie Jacques, jeune retraité de 60 ans qui se promet déjà  de revenir en famille. Les animateurs livrent avec générosité leur savoir encyclopédique sur le sujet. Le temps paraît un peu long mais les passionnés du rail sont ravis. A l'arrivée, le premier métro, un vrai celui-là , est prêt à  partir. « Attention à  la fermeture des portes. »

Julie Cloris
Le Parisien, lundi 27 octobre 2003

NaJ a écrit :Bon alors, c'était bien ? Vous avez trouvé le bouton de volume sur les haut-parleurs pour faire taire Julian ?