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Nouvelle attaque au laos - fabienne - Mer. 23 Avr. 2003

Citation :Dernières dépêches


22 avril, 09h36


Le Laos de nouveau aux prises avec une insécurité sans visage

Par Didier LAURAS
Le Laos est de nouveau aux prises avec une insécurité sans visage, après l'attaque d'un bus au nord de Vientiane qui a fait 12 morts et 31 blessés dimanche, selon le bilan officiel, et qui n'était mardi ni revendiquée ni expliquée par les autorités laotiennes.
Selon le journal gouvernemental anglophone Vientiane Times, le bus transportait 69 passagers, en majorité des étudiants de l'université nationale de la capitale.
L'attaque a été déclenchée sur la route numéro 13 qui relie Vientiane à  l'ex-capitale royale Louang Prabang, axe stratégique notamment emprunté par les camions en provenance de Chine et à  destination du port de Bangkok.
Le bus venait de faire une pause à  quelques kilomètres du village de Phoukhoun, dans la province de Louang Prabang. "Les bandits ont ouvert le feu, tuant et blessant des passagers, puis sont montés dans le bus pour voler. Ils ont ensuite mis le feu au véhicule avant de s'enfuir dans la forêt", a ajouté le journal.
Le 6 février dernier déjà , treize personnes dont deux Occidentaux avaient été tués dans l'embuscade d'un convoi de véhicules par une vingtaine de "bandits".
En septembre 1996, Claude Vincent, un Français directeur d'une société de tourisme, avait été tué avec cinq Laotiens dans cette même région, théâtre pendant plusieurs années d'embuscades sporadiques qui avaient récemment disparu.
Mardi, la communauté étrangère de Vientiane en était réduite aux suppositions.
"Il n'y a aucune revendication. Donc nous sommes dans la conjecture", admettait un diplomate étranger. "La seule chose qui se dessine clairement, c'est que c'est toujours dans la même zone que se posent les problèmes d'insécurité".
Ces incidents sont souvent attribués officieusement par le gouvernement laotien à  la rébellion Hmong, en opposition avec le régime communiste de Vientiane. Selon des sources à  Vientiane, les agresseurs dimanche "ne parlaient pas lao".
Les Hmongs avaient été aidés par la CIA américaine contre le communisme à  ses débuts, avant 1975. La rébellion n'a jamais été complètement éradiquée depuis, malgré les efforts du Vietnam qui a officiellement conservé une présence militaire au Laos jusqu'à  la fin des années 80.
"On dit que des chefs Hmongs sont revenus de camps de réfugiés en Thaà¯lande et qu'ils n'acceptent pas le pouvoir communiste. L'an passé, il y avait eu quelques échanges de coups de feu. Mais on ne sait pas pourquoi les incidents surviennent aujourd'hui et pas avant", commentait un homme d'affaire laotien.
Rien ne permet toutefois d'accuser formellement les Hmongs et d'autres pistes sont évoquées, en particulier le banditisme.
L'attaque de dimanche intervient juste après les célébrations du nouvel an traditionnel lao, le Pimaà¯, que les autorités avaient semble-t-il préparées.
"Sur quelques kilomètres, dans cette zone, les véhicules étaient regroupés en convois et escortés. Il y a peut-être eu un relâchement de la surveillance juste après les fêtes", suppose l'homme d'affaires laotien.
En 2000, une vague d'attentats à  l'explosif avaient fait un mort et une quarantaine de blessés à  Vientiane sans qu'aucune version définitive ne soit avancée sur leurs auteurs.
"On ne connait pas les raisons qui se cachent derrière les événements (de dimanche) et s'il s'agit de bandits ou d'activistes politiques organisés", admet un expert.
Le silence des autorités n'arrangent rien. "Ca s'est un peu amélioré depuis quelques temps, mais le gouvernement laotien ne veut pas vraiment parler de ces choses là ".