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Version complète : Afrique du Sud : Des mines d'or pour les morts du sida
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Citation :Vendredi 06 décembre 2002 Mise à  jour : 13 h 52

SCIENCES

Des mines d'or pour les morts du sida

A Johannesburg, la progression des décès dus au sida pose problème. A tel point que la ville sud-africaine songe notamment à  créer des sépultures dans des mines désaffectées.

Mis en ligne le 04 décembre 2002


Nouvelle illustration des ravages du sida : que faire des morts, de plus en plus nombreux ? La question se pose avec insistance à  Johannesburg, la ville la plus peuplée d'Afrique du Sud : 750.000 des trois millions d'habitants sont infectés par le VIH, révèle New Scientist. Le taux de décès a ainsi augmenté de 35% dans les cinq dernières années, atteignant 19 pour 1.000 en 2002. "Cette année, nous allons enterrer environ 20.000 personnes. En 2010, à  moins que l'on trouve un remède contre le sida, nous nous attendons à  ce que ce chiffre monte à  70.000", explique au site scientifique Alan Buff, responsable des cimetières de la ville.

Incinération par ultrasons
Dans un cimetière sur deux, les corps sont déjà  enterrés les uns sur les autres dans des tombes "familiales". Et les autorités municipales sont également en train d'acquérir 1.500 hectares de terrain pour y construire de nouvelles sépultures. La crémation pourrait résoudre en partie ce problème mais, à  Johannesburg, seulement 6% des morts sont incinérés.

Aussi la municipalité mise-t-elle sur un procédé d'incinération à  base d'azote liquide. "Le corps passerait dans un tunnel exposé à  de l'azote liquide. Puis il serait réduit à  l'état de cendres par le biais d'ultrasons", indique Alan Buff à  New Scientist. Et d'ajouter : "Les gens ont peur de la chaleur mais ils pourraient ne pas avoir autant peur du froid. Et ce procédé ne dégage aucune émission — c'est la beauté du système". Autre solution à  l'étude : reconvertir des mines d'or désaffectées en catacombes, accessibles par ascenseurs.

Profanation de sépultures
En attendant, les cimetières illégaux se multiplient aux frontières de la cité. Mal enterrés, les corps peuvent se retrouver exposés après des fortes pluies. D'o๠un risque sanitaire important pour la population. Plus morbide : ces tombes de fortune font également l'objet de pillage. Certaines parties du corps humain ainsi dérobées sont alors utilisées dans le cadre de la médecine traditionnelle.

photo d'ouverture : archives


Par Matthieu DURAND