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Coup de grisou meurtrier dans une mine en Sibérie

Moscou : Karim Talbi
[12 avril 2004]



Au moins 41 mineurs sont morts après un coup de grisou survenu samedi matin dans une mine de la région de Kemerovo, dans le sud de la Sibérie. Hier soir, plus de 300 sauveteurs dépêchés par le ministère des Situations d'urgence s'affairaient toujours pour tenter de sauver les 6 mineurs encore coincés par plus de 600 mètres de profondeur. L'explosion s'est produite samedi matin dans la mine de Taà¯jina, au coeur de la région minière du Kouzbass, un centre historique de production de charbon depuis l'ère soviétique.


Les autorités russes n'ont pu établir avec précision le nombre de mineurs qui se trouvaient sous terre au moment du drame. Le week-end durant, la plus grande confusion a régné dans les bilans avancés par les autorités. La ventilation ayant été coupée dès samedi, l'oxygène se fait rare dans la mine et réduit d'autant les chances de retrouver des mineurs vivants. Les sauveteurs remontant du puits, équipés de masques à  gaz en raison de la forte concentration de méthane, se montraient hier pessimistes, soulignant que leur dernier contact avec d'éventuels survivants remontait à  samedi soir, avec des voix entendues depuis une galerie.


Depuis samedi, seuls six hommes, marqués par des brà»lures, sont sortis vivants du puits. Les 40 cadavres ont été remontés dans des sacs en plastique via une galerie parallèle utilisée par les sauveteurs. Les autorités accèdent au puits par une mine adjacente, distante de cinq kilomètres de celle de Taà¯jina. Une solution privilégiée au déblaiement fastidieux de la galerie bouchée par des tonnes de pierre et o๠des effondrements s'étaient produits après l'incendie qui s'était déclaré samedi dans plusieurs galeries avant d'être maîtrisé. Tout le week-end, les proches des mineurs ont afflué sur le site de la mine d'Ossinikovskaà¯a pour commencer l'identification des corps.


En 1998, un effondrement s'était déjà  produit dans la mine de Taà¯jina. A l'époque, l'accident n'avait pas fait de victimes mais avait conduit à  la fermeture du puits jusqu'en 2001. Vieillissante, peu rentable et en mauvais état, l'industrie minière russe connaît fréquemment des accidents meurtriers.


En octobre, Vladimir Poutine s'était inquiété des conditions de sécurité dans les mines russes et avait demandé que des technologies «plus sà»res» soient introduites dans les bassins miniers. Cette demande du président russe intervenait après un accident dans une mine du sud de la Russie. L'inondation d'une mine près de Novochakhtynsk avait pris au piège soixante et onze mineurs sous terre et avait tenu en haleine la Russie pendant plusieurs jours. Finalement, tous les mineurs sauf deux avaient pu être sauvés. Depuis, dix mineurs sont morts dans deux coups de grisou, d'abord en octobre en Extrême-Orient russe, puis en janvier dans la région de Kemerovo